Point de vue Shuichi
Nous avons vu le deuxième et troisième procès avant qu'ils ne décident de nous laisser une semaine de répit.
- Nous sommes arrivés à la moitié maintenant : une pause ne pourra que vous aidez. D'autant plus que ça va se compliquer par la suite, nous avons commencé à perdre le contrôle peu de temps après.
La blonde qui avait dit ces mots s'est bien gardé de viser quelqu'un, mais je n'avais pas besoin de ça pour deviner de quoi, ou plutôt de qui, elle parlait. Je me demande si le principal intéressé s'est rendu compte qu'il était question de lui. Je suppose qu'il s'en doute, après tout il est loin d'être idiot.
Le seul évènement notable a été à la fin du procès de Tojo. Heureusement que Harukawa avait bien pensé à l'avertir auparavant et avait su trouver les mots adéquats pour le rassurer. Elle m'a confié par la suite qu'elle avait déjà aborder le sujet à demi-mot lors de leur première rencontre, ce qui a sûrement dû aider.
Par contre, ça n'a été soulevé par personne, ou peut-être qu'ils n'ont pas osé, mais Monokuma a très clairement fait allusion au harcèlement peu de temps avant de nous donner nos première "récompenses". Pour être honnête, j'ai encore du mal à saisir le message qu'il a voulu faire passer en disant que les parents étaient responsables. Je ne crois pas que ce soit une question d'éducation, quels parents laisserait faire ça ? Mais en même temps, je ne me souviens pas encore précisément d'eux. Est-ce que cet ourson de malheur voulait surtout dire que c'est notre environnement qui nous façonne ? Cela me semble tout de même plus plausible.
Un autre point qui m'a intrigué a été la réaction des monokumers à ce même moment. Tous ont suivi Monodam mais plus par crainte qu'autre chose. Tandis que Monosuke, le seul à avoir osé s'interposer, a été détruit. Et puis la réaction de Monokuma en niant le fait que ses "enfants" ne puissent pas s'entendre.
Finalement, ce n'est pas plus mal de revoir tout ça même si c'est dur. Je crois que je comprends maintenant pourquoi ils nous font subir ça, aussi horrible que cela puisse paraitre.
En revanche, une chose à laquelle je n'arrive pas à me faire, est le fait de revoir ces croix rouges. C'est comme si on les tuait pour la seconde fois. Et je déteste cette impression.
Par contre, depuis que nous avons commencé cette troisième phase, je peux à nouveau parler avec Kokichi. D'ailleurs, j'ai toujours autant de mal à l'appeler Oma. Même si je comprends et respecte totalement son choix, ça n'en reste pas moins compliqué pour autant. J'aimerais tellement qu'il puisse me faire confiance. Mais pour ça, il reste un long chemin à parcourir. Un long chemin parsemé d'embuches.
Aujourd'hui, nous avons décidé de nous réunir entre patients uniquement. Sans amis ni acteur, juste nous quatre. J'en profiterais pour prendre de nouvelles de Yumeno avec qui je ne parle pas spécialement en temps normal.
Au début, j'ai cru que le mauve allait décliner l'offre. Je pensais qu'il était encore trop tôt pour qu'on se retrouve presque seul dans la même pièce mais, à mon plus grand étonnement, il a accepté. Harukawa, qui l'avait invité, m'a dit qu'il voulait aller de l'avant.
Il fait beau aujourd'hui alors nous avons décidé de nous installer dehors dans l'herbe, tout simplement. Un peu comme pour un pique-nique. Bien qu'il n'y aura pas de petits biscuits et que nous parlerons de sujets plus graves que la météo.
Mon seul souhait est que tout se passe bien, sans que je ne fasse une énorme gaffe comme j'en ai l'habitude dernièrement. Même si je contrôle un peu plus ce côté impulsif qui était le mien, il continue à me jouer des tours. Mais qui sait, peut-être qu'il me servira un jour ? Je l'espère en tout cas.
Point de vue Kokichi
Pourquoi a-t-il fallu que j'accepte ? J'aurais mieux fait de rester dans ma chambre et de les laisser entre eux. Oui, je veux être capable d'avancer. Mais je ne suis pas comme eux. Eux, ils ont vécu exactement la même expérience. Moi, j'ai failli faire rater cette expérience.
Et puis, si nous serons tous les patients, ça veut dire que Saihara sera là lui aussi.
Il a changé, c'est vrai. Après tout, jamais le Saihara que je connaissais ne serait venu me parler aussi calmement qu'il l'a fait après que je me sois enfui lors de la première séance de projection. Mais la personnalité d'une personne ne peut pas changer aussi radicalement. C'est purement et simplement impossible.
C'est donc presque au ralenti que je me rends au point de rendez-vous. C'est un peu bizarre pour moi de ressortir dehors après tant de temps enfermé dans ma chambre. En fait, je ne voyais pas l'utilité d'aller à l'extérieur. Et je voulais à tout prix éviter une certaine personne. Cette même personne que je m'apprête aujourd'hui à rejoindre.
Ce serait mentir que de dire que je n'ai pas peur. En vérité, je n'ai qu'une envie : faire demi-tour et me cacher sous mes couvertures. Mais il faut que je sois fort et que j'affronte tout ça. Je sais que j'en suis capable. Et puis, je ne serai pas complètement seul avec lui, je peux très bien m'arranger pour ne pas être trop proche. Et Harumaki sera là pour m'aider en cas de problème pas vrai ?
Lorsque j'arrive sur place, tous sont déjà là. Je peux encore changer d'avis tant qu'ils ne m'ont pas vu. C'est ma dernière chance.
- Oma, te voilà, lance la brune en m'apercevant, vient avec nous.
Tous en disant ces mots, elle tapote la place entre elle et la fille aux cheveux rouges.
Résigné, je m'approche du petit groupe en essayant de ne pas faire attention au regard que Saihara pose sur moi. Ce regard, lui, il n'a pas changé : il me met toujours aussi mal à l'aise. On dirait qu'il essaye de lire en moi et je déteste cette impression.
- Bon maintenant que tout le monde est là, on peut commencer, dit Harumaki.
- Tu penses à quelque chose de particulier ? répond mon autre voisine.
- Si on commençait par se présenter ? Je sais qu'on a passé déjà pas mal de temps ensemble mais nous avons changé depuis j'ai l'impression.
Nous hochons la tête et elle prend la parole en première. Suit Saihara et Yumeno. Il parle un peu de qui il était avant et ce que le traitement leur a apporté entre temps ou les différences entre leurs personnalités. Quand vient mon tour, je me retrouve pris au piège. De quoi est-ce que je pourrai parler ? Je ne me souviens de rien.
- A toi Oma, lance la rouge.
- Heu... Je... Je m'appelle Kokichi Oma... Et... Je ne me souviens de rien du jeu.
Celle qui vient de m'adresser la parole me dévisage intriguée.
- Rien de rien ? Pas même un petit fragment ?
- Non
Un silence inconfortable s'installe.
- Je n'aurais pas dû venir, je n'ai rien à voir avec vous, je dis finalement. Je... Je vais partir.
Mais avant que je ne puisse me lever, le bleu en face de moi attrape ma main. Pas avec brusquerie comme il en avait l'habitude par le passé, mais avec une certaine douceur.
- Tu es autant concerné que nous Oma. Reste un peu, ça ne pourra que t'aider.
J'ai envie de partir. Mais aussi de rester.
- J'ai chaud pas vous ? Il y a un distributeur pas loin on va voir Yumeno ?
- Pourquoi pas ?
Les deux filles se mettent debout.
- Qu'est-ce que vous voulez les garçons ?
- Rien... Ne t'occupe pas de moi, je bafouille.
Je n'ai pas l'habitude qu'on me propose quelque chose par pure gentillesse.
- Je prendrai ce que je trouve alors, elle dit avant de se tourner vers le bleu, et toi ?
- Un soda s'il te plait.
- D'accord. On n'en aura pas pour longtemps.
Et sur ces derniers mots elles partent, me laissant seul avec lui.
Pourquoi je suis venu ?
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Juste un mensonge✔️
Fanfiction⚠️Spoiler alerte⚠️ Le procès de Gonta vient de s'achever. Tout le monde est anéanti par la nouvelle. Qui aurait pu le soupçonner ? Tout cela est arrivé par la faute de ce despote qui a abusé de sa crédibilité. Ce despote qui s'amuse tellement de la...