Chapitre 14

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Point de vue Shuichi

J'ai beau tendre l'oreille, aucun son ne me parvient depuis l'autre côté de la porte. Loin de me rassurer, ce silence ne fait que m'inquiéter plus encore.

Oma, que se passe-t-il ?

Soudain, un grand fracas retenti. Suivi d'un autre et encore un autre.

Je tente pour la énième fois d'ouvrir en vain.

- Oma, je crie. Oma répond.

En cet instant, je serais même rassuré d'entendre son rire si propre à lui.

De nouveaux cris font leur apparition. On dirait qu'on est en train de saccager sa chambre de l'intérieur.

Je ne comprends pas ce qui se passe, lui qui est plutôt du style à jouer de toutes les situations tout en gardant le contrôle. Là, je ne pense pas que cela fasse partie d'un quelconque plan. C'était juste un pur coup de chance que je passe par ici.

Non, ce n'est absolument pas normal.

Alors que j'allais tenter d'enfoncer la porte malgré ma force presque inexistante, la bruit d'une serrure qui se déverrouille se fait entendre.

Intrigué, je pose la main sur la poignée et je me rends compte avec stupéfaction qu'elle s'est ouverte, sans raison.

Je secoue la tête. Ce n'est pas le moment de s'attarder sur ce genre de détails.

Sans plus attendre, je pénètre dans la chambre. La scène qui s'offre à moi me laisse sans voix.

Les piles de cartons disposées autrefois dans un coin de la pièce sont désormais jetées à terre, laissant leur contenu se répandre au sol. En vérité, je ne crois pas qu'un seul objet aie échapper à ce massacre. Comme si une tornade était passée. Et cette tornade se trouve au centre.

Le mauve semble complètement perdu. De ses mains, il recouvre sa tête et ses yeux parcourent fébrilement la pièce.

Lorsque son regard croise le mien, il a aussitôt un mouvement de recul.

- Oma, je ne te ferai rien, je tente de le calmer.

Mais rien à faire. Le despote continue de reculer, comme s'il avait peur.

Je m'avance doucement. J'ai presque l'impression d'avoir à faire avec un animal craintif.

- S'il te plaît, je suis là pour t'aider.

- Non. Ne vous approchez pas.

Le plus petit tremble de tout son corps. C'est à ce moment que je remarque qu'il est blessé à la main droite. J'étais tellement obnubilé par sa réaction que je n'y avais pas prêté attention. Son poing saigne et de petits éclats que je ne parviens pas à identifier sont encore plantés dans sa peau.

- Oma, je veux juste te soigner. D'accord ?

- Pardon, je... Oubliez moi juste.

Il est désormais dos au mur. Ne pouvant plus bouger, il se contente de me fixer, les yeux emplis d'épouvante.

Je m'avance un peu plus sans faire de gestes brusque. Le mauve se recroqueville à chaque pas que je fais jusqu'à se rouler en boule.

Je m'accroupi afin d'être à sa hauteur et pose doucement ma main sur son épaule. Sa seule réaction est de se crisper.

- Pardon, il gémit.

- Oma calme toi. Je t'assure qu'il n'y a aucun danger.

Mais rien à faire.

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