Chapitre 33

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Point de vue Kokichi

- Idiot.

- Lâche.

- Stupide.

- Bon à rien.

- Crève.

Ces mots. Ces mots qui tournent autour de moi sans arrêt. Ils me frappent sans répit. Je ne peux que me recroqueviller et attendre que ça passe. J'aimerais tellement pouvoir les effacer comme on efface un mot au tableau : un coup d'éponge et il ne reste plus rien.

Tous les soirs, c'est la même chose. Dès que je ferme les yeux, mes vieux fantômes ressurgissent. Parfois, des personnes sont là aussi. Ceux qui rient de moi, ceux qui m'insultent, ceux qui me frappent.

- Le raté, c'est toi Oma. Tu es toujours seul. Tu es fait pour être seul.

Non, je déteste ça. Pitié, je ne veux pas revivre dans la solitude encore. Je ne veux pas. Que quelqu'un vienne m'aider. N'importe qui...

Je me réveille en sursaut dans mon lit. Un rêve. Ce n'était qu'un rêve.

Pourtant, je ne peux m'empêcher de trembler de tout mon corps. De petites larmes font même leur apparition.

C'est dans des moments comme ça que je voudrais pouvoir parler avec quelqu'un. Mais à cette heure-ci de la nuit, tout le monde doit dormir. De toute façon, j'ai interdiction de sortir de ma chambre sans être accompagné. C'est pour ma sécurité apparemment. Maintenant que j'y pense, ce n'était pas exactement comme ça quand je me suis réveillé.

Mon regard est attiré par le téléphone posé sur ma table de nuit.

Peut-être que...

Mais non à quoi je pense ?

Ce n'est qu'un petit message...

Un petit message complètement inutile.

Cela fait maintenant presque une semaine que ce mystérieux détective et moi parlons tous les jours. Au début, j'avais du mal : j'avais encore en tête tout ce qui m'était arrivé. Mais il a su trouver les mots juste pour me mettre en confiance. Et puis, c'est Gokuhara qui nous a permis d'entrer en contact. Ça ne doit pas être une mauvaise personne. Si ?

Je me décide finalement à lui envoyer un petit message. Simplement pour savoir s'il est éveillé.

- Tu es là ?

Plusieurs minutes s'écoulent sans réponse. Non mais à quoi je pensais ? Imbécile, bien sûr qu'il ne te répondra pas vu qu'il est au pays des rêves. Là où je devrais être moi aussi.

La pièce s'allume alors. J'ai une notification.

- Je dormais à moitié. Qu'est-ce qu'il y a ?

Je me sens honteux maintenant. Qu'est-ce qui m'a pris ?

- Pardon je ne voulais pas te réveiller. Ce n'est pas grave, laisse tomber.

- Ne t'inquiète pas. Je fais régulièrement des insomnies de toute façon. Il y a un problème ?

- Non pas du tout. Je voulais juste savoir si tu étais aussi de cette catégorie de personnes qui restent jusque tard la nuit.

- Je ne sais pas précisément comment tu es maintenant. Mais j'ai fait une grosse erreur avec toi avant : je me contentais de la surface visible. Je ne ferai pas la même chose cette fois ci. Alors dis-moi ce qui ne va pas.

- C'est stupide.

- Assez stupide pour que tu essayes de parler avec moi au milieu de la nuit. Je ne te jugerai pas, promis.

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