Chapitre 27

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Point de vue Shuichi

Cela fait maintenant quelques temps que nous nous sommes réveillés dans cet hôpital un peu particulier. Particulier car j'ai l'impression que nous sommes les seuls patients. Quand je l'ai interrogée à ce sujet, Akamatsu m'a expliqué que c'était car ils avaient tout fait pour qu'on ne se retrouve pas entourés de badauds. Elle m'a raconté que, lorsqu'elle était sortie, des dizaines de journalistes avaient tentés de l'interviewer pour raconter son expérience. Elle avait eu beaucoup de mal à se concentrer sur sa rééducation alors qu'elle en avait grand besoin, surtout après ce qu'elle venait de vivre.

C'est pour ça que le directeur a décidé de nous placer dans une aile à part, en s'assurant que personne d'autre que les anciens participants ne puissent y accéder. Les salles où l'on s'entraîne ont subi le même traitement.

Plusieurs semaines sont désormais passées et j'ai de plus en plus de facilité à me déplacer. Maintenant, je peux marcher uniquement avec l'aide d'une paire de béquilles. Ça peut paraître insignifiant, mais ne plus avoir besoin de dépendre de quelqu'un me soulage. Bien sûr, tous sont très gentils mais je me sens comme oppressé.

Durant tout ce temps passé à réapprendre à utiliser mes muscles, mes amis sont venus me rendre visite. J'étais heureux de les revoir mais, en même temps, j'avais l'impression qu'ils avaient changé. Et pas simplement parce qu'ils ont sûrement subit l'expérience de la mort. Non, quelque chose de différent se dégageait d'eux.

Je devrais être heureux de les voir tous en vie, pourtant je sens qu'on ne nous dit pas tout. Et un point m'inquiète plus particulièrement : ma mémoire ne revient toujours pas malgré les promesses des médecins.

Et ce n'est pas tout. Je me suis rendu compte que parmi tous ceux que j'ai pu revoir, hormis Ki-bo et Tsumugi qui étaient des intelligences artificielles, il en manque un. Celui à qui j'aurais aimé poser tant de questions.

- Dis Momota, je demande alors que nous mangeons, tu as pu croiser tous les lycéens ultimes depuis que tu es revenu ?

Le mauve réfléchit un instant.

- Je dirais que oui. Pourquoi ?

- Même Oma ?

À ce simple nom, l'astronaute se fige.

- Vaguement. On n'est pas vraiment ce qu'on pourrait appeler des amis.

- Et... Tu sais où il peut être en ce moment ?

- Certainement parti. Il se rétablissait vite alors pas besoin de le garder je suppose.

- Je vois.

Une petite pointe de tristesse me serre le cœur.

- Fais pas cette tête, on est très bien sans lui.

J'acquiesce en me forçant à sourire. C'est vrai que pour lui, nous n'étions pas spécialement proche. J'aurais aimé mais ce n'était apparemment pas possible. Sans doute est-ce mieux ainsi. Après tout, je n'étais qu'un pion pour le despote.

Nous finissons notre repas avant de nous séparer pour rejoindre nos chambres respectives. Depuis que nous sommes plus autonomes, nous avons eu droit à des chambres individuelles bien que proche les unes des autres.

Mais aujourd'hui, j'ai envie de me balader un peu. De toute façon, les couloirs sont déserts. Marcher un peu dans le calme me permettra de remettre mes idées en place. Surtout concernant mes sentiments pour un certain mauve. Je suis presque sûr d'avoir été amoureux de lui. Et son absence me pèse.

Je voudrais tant pouvoir le serrer dans mes bras à nouveau. Et surtout, j'aimerais lui demander des explications sur ce qui s'est passé à la fin, alors qu'il a monté ce plan ; lui demander ce qu'il avait en tête, où était la vérité et le mensonge.

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