Chapitre 2

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Point de vue Kokichi

Je me rends d'un pas faussement enjoué vers la salle à manger. La nuit n'a pas été très reposante mais au moins j'ai pu mettre ce temps d'insomnie à profit afin de revoir les derniers détails de mon plan. Le problème, c'est que je suis actuellement mort de fatigue. Mais bon, je suis un menteur. J'ai l'habitude de jouer un rôle qui n'est pas le mien. Après tout, je ne suis pas l'ultime despote pour rien.

J'allais ouvrir la porte lorsqu'une phrase me retient.

- Mais sinon, où est-ce qu'il est passé l'autre ? Je veux parler d'Oma, demande Momota.

Je sentis que l'atmosphère changeait brusquement. Au moins, on peut dire que ma simple évocation ne laisse pas indifférent.

- Je... Je ne l'ai as vu. Et même si c'était le cas, je pense que je le fuirais, fini par se prononcer Shirogane.

- Je ne l'ai pas vu moi non plus. Il doit se dissimuler quelque part, continue le robot.

- Je crois qu'il est particulièrement doué pour jouer à cache-cache, marmonne la magicienne.

Tu n'as pas idée à quel point. Il n'y a pas que ma présence que j'arrive à cacher. Ces mots que vous prononcez et que vous croyez que je n'entends pas, je les reçois tous. Sans exception. Et j'en ris. Car je réussi mon objectif. Jamais vous ne pourrez savoir qui je suis vraiment. Jamais vous ne pourrez ne serait-ce que vous en approchez. Jamais. Croyez-moi. Ou peut-être est-ce un nouveau mensonge ? Qui sait.

- Si nous ne faisons rien, nous allons être les prochains sur la liste de Oma, s'exclame celle que j'identifie comme la bleue. Il est peut-être en train de se cacher quelque part pour nous tendre un guet-apens.

Si tu savais que je suis en réalité juste à côté et que j'entends absolument tout.

A ma grande surprise, c'est Saihara qui intervient.

- Non, je ne pense pas. Il nous a bien dit que son but final était de remporter ce jeu, n'est-ce pas ? Je ne crois pas qu'il puisse tuer quelqu'un, il serait immédiatement suspecté.

Tu n'as pas tort mon cher détective. Ce que je prévois n'est pas un simple petit meurtre comme les autres. Ils veulent un peu de piment dans leurs vies ? Ils vont être plus que servis.

- Mais il a sans doute l'intention de nous pousser à bout comme il l'a fait avec Gokuhara. Nous devons le retrouver le plus rapidement possible.

Gonta Gokuhara. Il n'était pas méchant du tout. Juste un peu trop naïf pour son propre bien. Lui aussi a parfaitement joué son rôle jusqu'à la fin. J'avoue avoir eu peur qu'il ne puisse être capable de dissimuler ses actes, mais sa perte de mémoire a été d'une grande aide. Tout s'est déroulé exactement comme prévu. Quant à la réaction des survivants, elle est encore meilleure que ce que j'espérais. C'est presque trop beau.

A cet instant, Monokuma décida d'apparaitre. Sans aucun doute pour donner de nouvelles récompenses. C'est toujours le même rituel après un procès. Mais c'était le dernier. Je vais définitivement mettre un terme à ce jeu.

Rapidement, le groupe décide d'un commun accord de remettre les deux nouvelles clés à Saihara. En vérité, cela m'arrange bien que, à chaque fois, ce soit lui qui assume cette charge. Au moins, avec lui, on peut être sûr qu'il ne cachera rien. C'est le seul en qui j'arrive à avoir un minimum de confiance, le seul à trop s'investir pour être l'instigateur de cette tuerie. Ou alors il est un excellent menteur. Meilleur que moi je pourrais même dire.

Bien entendu, jamais nous ne pourrions avoir une bonne relation. Avec lui ou avec n'importe qui d'autre. Après tout, je suis fait pour être seul.

En même temps je lui accorde une relative confiance, mais une autre impression, plus tenace, me poursuit. Comme si une partie inconsciente de moi voulait me transmettre un message. Un message que je n'arrive pas encore à saisir parfaitement. Et ça me rend dingue. Cette sensation me suit depuis un petit moment maintenant. Depuis que nous avons enquêter ensemble sur l'affaire de Iruma à vrai dire. Au final, depuis que je me suis un peu rapproché de lui.

J'entends alors des bruits de pas se rapprocher. On dirait qu'il est temps pour moi aussi de m'éclipser. Je n'ai pas spécialement envie qu'ils me surprennent ici. Sans quoi, je devrais très certainement subir un interrogatoire. Et j'ai bien mieux à faire. A commencer par cette promesse que je me suis faite et que je compte bien tenir. Même si cela est au final assez vain quand on y réfléchit.

Point de vue Shuichi

La journée a été épuisante. J'ai eu une peur bleue lorsque j'ai vu cette presse descendre sur Ki-bo. A peu de chose près, il se faisait écraser. Rien que d'y penser, j'en frémis. Heureusement qu'il se tenait prêt à bouger. Je n'ose pas imaginer ce qui aurait pu se passer dans le cas contraire. Une chose est sûre, je ne compte plus toucher à cette machine infernale. Ni même l'approcher. Même avec ce système de sécurité. Et la présence de tous ces exisals, bien que vides, ne me rappellent pas de très bons souvenirs. Je me demande ce que vont devenir ces appareils, maintenant qu'ils n'ont plus de propriétaires. Monokuma pourrait à la limite en utiliser un personnellement mais c'est tout. Cela m'étonne d'ailleurs qu'il n'en ait pas déjà un.

Au moins nous avons trouvé de nouveaux labos. Momota avait l'air ravi du sien en tout cas.

En revanche, celui de Amami m'intrigue fortement. Je n'avais déjà strictement aucune idée de son ultime, mais là je suis encore plus perdu. Et pourquoi le sien était-il protégé de la sorte ? Jamais rien de dangereux ne c'était passé lorsque j'explorais les couloirs avec ces fameuses récompenses. Je déteste ce terme. Comme si on pouvait se féliciter d'avoir perdus nos amis ? C'est juste horrible.

Au final, le seul dont nous n'avons toujours pas trouvé le labo, c'est Oma. Que nous n'avons d'ailleurs pas vu de la journée. Que peut-il bien mijoter dans son coin ? Je ne peux m'empêcher de le sentir mal. Ce calme de sa part est anormal. Surtout depuis que j'ai vu ce message, complet.

"Le monde appartient à Kokichi Oma"

Sans m'en rendre compte, j'ai rejoint le labo de Gokuhara. Une bouffée de tristesse me prend. Sans l'homme, tous ces insectes sont très certainement condamnés. Je doute que quiconque ait les capacités nécessaires à leur entretient.

Pourquoi diable a-t-il fallu que je me rende ici ? Peut-être que, comme avec Akamatsu, j'espérais y trouver une forme de réconfort. La pianiste me manque. Comme tous les autres. Je voudrais tellement pouvoir les revoir. J'ai encore du mal à croire que, un par un, nous sommes tombés dans le piège de cet ourson maléfique. Alors que nous sommes censés représenter l'espoir de l'humanité. Quelle ironie.

Je retourne d'un pas lourd vers ma chambre. La nuit porte conseil dit-on. Mais pour nous, elle peut être synonyme de meurtre. Après tout, sur les cinq qui se sont produit, deux ont été commis alors que le reste dormais.

Je me tourne et me retourne dans mon lit. Le sommeil semble avoir décidé de me fuir aujourd'hui. Comme si je n'avais pas assez ?

Il me fallut plus de quatre heures pour tomber dans un sommeil léger. Cependant, je ne sentis que trop tard que quelque chose n'allait pas : je n'étais apparemment pas seul dans ma chambre. Comment ce visiteur nocturne a-t-il pu entrer ? Je ferme toujours ma porte à clé. Est-ce Monokuma ?

Une masse sombre s'abattit alors sur moi.

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