Chapitre 29

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Point de vue Shuichi

Je tente vainement de cacher mon impatience.

- Oma est un patient de rang S. C'est à dire qu'il a été ajouté en urgence. C'est lui aussi qui a le plus lourd passé à supporter.

J'ouvre la bouche pour lui demander de plus amples explications mais elle me coupe aussitôt l'herbe sous le pied.

- Je ne peux pas t'en dire plus sur ce point : aucune information personnelle ne doit être donnée par une autre personne que la principale concernée. Ce qui veut dire que, à moins qu'il ne décide de lui-même de t'en parler, tu n'en sauras pas plus.

- Il y a pas mal de règles...

La blonde esquisse un sourire.

- Tout est fait pour vous aider. Mais c'est vrai que c'est parfois compliqué.

Je lui fais signe de continuer.

- Étant donné que son insertion s'est faite dans la précipitation, nous n'avons pas pu compléter le dossier comme il se doit. Ça a été notre première erreur. Mais nous n'avons rien remarqué et le jeu a poursuivi son cours jusqu'au programmonde. Nous avions un scénario tout écrit : après ce procès, Momota serait tombé malade à cause d'un virus apporté par le maître du jeu. De là, vous deviez démasquer Shirogane et vous réveiller ici. Bien sûr, rien ne s'est passé comme prévu : Oma a forcé Gokuhara, son ami, à tuer Iruma.

- Si tout allait mal, pourquoi contaminer Momota ?

- Il fallait un certain temps pour que son avatar soit infecté. Le processus était trop avancé pour reculer. Alors nous avons tenté de combattre Monokuma.

- Mais Oma est intervenu.

- C'est ça. Il a capturé le dernier complice, nous étions complètement perdus. C'est là que nous avons eu l'idée d'une nouvelle torche des souvenirs. On pensait pouvoir vous secouer un peu. Jamais nous n'aurions cru que Harukawa tenterait de le tuer. Puis il a mis en place ce plan complètement fou. Et a utilisé ces foutues bombes.

- En quoi cela dérangeait il ?

- Il faut que tu saches que mourir, même dans un monde parallèle, n'est pas sans conséquence. Alors chaque participant, hormis les patients bien sûr, possédait une télécommande permettant de déconnecter une personne avant que la fin n'arrive.

- Mais la bombe brouillait toutes les ondes.

Elle hoche la tête.

- Exactement. Le temps que ses effets se dissipent, il était trop tard : Oma s'était déjà réveillé en hurlant.

- Il y a eu des séquelles...

- Oui. Sur sa mémoire... Il l'a perdue.

- Mais... Je veux dire... Nous aussi. En quoi est-il différent ? Et pourquoi avait-il si peur de moi ? On aurait dit qu'il ne me reconnaissait pas...

Je me stoppe. Je viens de comprendre.

- Contrairement à vous, il a retrouvé instantanément sa vraie personnalité... Et il a oublié tout ce qui c'était passé durant son sommeil.

- Mais pourquoi l'éloigner de nous ?

- Comme je te l'ai dit, c'est un cas au lourd passé. Et à cause de ça, il a du mal avec les gens. Nous ne voulions surtout pas le laisser avec des personnes qui disent le connaître. Des personnes qui, pour lui, sont de parfaites inconnues.

- Et... Quand nous étions encore en cours de... Traitement. Pourquoi a-t-il eu cette espèce de crise ?

- Ce n'est qu'une hypothèse, mais nous pensons que ses souvenirs revenaient.

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