11. Etre un héro

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Elle repart en courant et ramasse quatre oreillers.

- Les trois terreurs, appelle-t-elle les trois grands, vous passez par la case dents, avant de faire autre chose.

Elle fait une pile rocambolesque de bols et tasses, qu'elle jette presque dans l'évier.

- Ça, c'est fait.

Elle remplit deux autres sacs d'école, passe un ou deux t-shirts, et débarbouille une petite bouche et quatre paires de mains.

- Shigeko ! Ta maman est là !

- J'arrive ! grimace une fillette en courant.

Elle a trois ans à tout casser.

Kazue l'attrape au vol, et Shoto comprend pourquoi elle a les manches de sa chemise et de son pantalon retroussés : à courir dans tous les sens, elle doit sacrément voir chaud !

- On peut faire quelque chose ?

- Non, laissez, vous n'êtes pas là pour ça. Je vous sers un truc à boire ?

Ils secouent tous les deux la tête, pour ne pas lui donner plus de travail qu'elle n'en n'a déjà.

Dix minutes plus tard, l'appartement est déjà plus vide, il ne reste que quatre enfants, et eux trois.

Kazue termine de faire la vaisselle un peu plus tranquillement, et soupire en rangeant la dernière tasse.

- Je suis désolée, je suis un peu en retard, du coup.

- T'inquiète pas, on était en avance, tente Shoto.

- Et tu avais beaucoup de travail, enchaine Izuku.

Elle leur sert un thé et s'assoit sur le canapé.

- Les trois quart des résidents du quartier ont des travails éloignés, ou passent leur temps en déplacements. Avec la tempête, il a suffit de rajouter des baby-sitters défaillantes et d'autres qui ne pouvaient par venir, et on s'est retrouvé tout de suite beaucoup.

- Ouais, on a vu ça. Tu en as gardé combien cette nuit ? Attends... tu as dormis au moins ?!

La remarque de Midoriya la fait rire.

- Ne t'en fait pas, ils sont silencieux quand ils dorment.

- Ça, c'est ce que tu essaye de nous faire croire, lance la terreur aux cheveux gris. Moi je suis sûr qu'Eiichiro ronfle.

- Fermes-là, chouchou.

- Eiichiro.

- Désolé.

- Je les garde tous à tour de rôle. Mais hier... il a fallut que je l'es prenne tous à la sortie de l'école.

- Et encore, il y en a six qui sont rentrés chez eux hier soir, ajoute Aya timidement.

- Sans parler des trois arrivés à Minuit, ricane Zenzō. Ils étaient trempés jusqu'aux os. Et la nounou ! C'était à pleurer de rire ! Elle était à bout de nerfs parce qu'Hideko n'arrêtait pas de pleurer.

Il montre la dernière petite, assise sur le canapé.

- J'ai peur de l'orage, dit-elle boudeuse, en croisant les bras.

- Les parents se connaissent presque tous alors ils font des tirs groupés. Une nounou pour deux ou trois gosses.

- Eiichiro, tu pourrais faire l'effort de parler correctement.

- Désolé.

- Pas grave, soupire-t-elle finalement.

Elle se redresse, plaque un sourire sur ses lèvres et lance joyeusement :

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