39. Avoir la fibre artistique

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Le lendemain, Kazue se fâche copieusement contre Tatsuji en lui expliquant qu'il ne doit pas faire ce genre de choses tout seul, parce que ce n'est pas un héro, mais encore un enfant. Elle a beau le disputer de sa chambre, il semble que tout l'internat l'ait entendue, et Minoru passe dans le salon en demandant à Kyoka :

- Elle a terminé ?

La prise dans le sol et une tasse de thé dans les mains, elle soupire :

- Pas encore. Ah. Fini.

Mais finalement, c'est la voix de Shoto qu'elle entend ensuite. Elle ne dit rien, et se contente d'écouter :

- Je veux bien te rendre service, mais fais quand même attention à comment tu utilise ton alter.

Kyoka fronce les sourcils.

- De quoi ils parlent ?

- Qu'est ce qu'il y a ? demande Ochaco.

Kyoka range son alter.

- Rien. C'est terminé. Je crois qu'ils se sont fait un câlin avant de laisser le gamin partir. Elle est restée dans sa chambre.

La fille dont elle a la charge semble demander silencieusement si elle a l'habitude d'espionner ses amies, mais le regard qui lui répond semble vouloir dire que c'était une question de survie de ses tympans.

Tatsuji descend par les escaliers, et arrive comme si de rien n'était, demandant à la volée :

- Est-ce que vous savez s'il reste du gâteau à l'ananas ?

C'était l'un des gâteaux qu'ils avaient fait la veille.

- Oui, pas grand-chose dans le réfrigérateur, répond Ochaco.

- Merci !

- Dis, tu faisais partie du groupe de la chorale que Kazue est venue voir il y a trois semaines ? demande Kyoka, curieuse.

Il hoche la tête.

- Oui. Pourquoi ?

- Tu aimes chanter ?

- Pas plus que ça, mais ça ne me dérange pas. Tu sais... je m'étais entraîné dur pour ça rende bien.

- Tu étais soliste ?

Tatsuji lui fait un sourire triste.

- Non, les filles de ma classe disent que je chante comme une casserole, je ne voulais pas gâcher le spectacle non-plus.

Assis près d'Ayu, la fille sauvée la veille, Jūzō fronce les sourcils.

- Les filles sont vraiment des garces, marmonne-t-il.

Ayu lui lance un regard noir, mais Kyoka et Ochaco comprennent ce qu'il veut dire. C'est vrai que lorsqu'elles sont méchantes, et en qu'elles le sont en groupe, elles sont blessantes.

- Tu nous chante quelque chose ?

Le garçon rentre la tête dans les épaules.

- Tout seul ?

- Je chante avec toi, si tu veux, propose Kyoka.

- Vous chantez quoi ? demande Jūzō.

Il réfléchit et propose un titre. D'accord, ils chantent tous les trois.

- C'est franchement pas mal !

- Pour un garçon... ricane Minoru.

Il se prend un coup derrière la tête par Ochaco et une voix sourit :

HérosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant