61. Un cœur abîmé

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Shoto sait de quoi ils ont parlé. Il s'en doutait avant-même qu'elle lui en parle. Et quand ils la remmènent au dortoir, elle ne peut que lui dire en pensée :

- Tout va bien mieux que je le pensais.

Ça lui a suffit à se calmer un peu. Elle qui ne voulait pas parler de la facette de soin de son alter a dû l'expliquer aux deux enseignants. Reste à savoir s'ils en parleront aux autres ou non.

Ils s'arrêtent devant la porte du dortoir de la classe B, pour déposer Itsuka, et retournent à leur propre internat. Leur professeur les accueille, visiblement soulagé de voir que ses élèves n'ont rien de trop sérieux, et que le visage de Kazue semble moins vide.

Le lendemain, c'est samedi. Et si Kazue et Kyoka sont dispensées de cours, ce n'est pas le cas pour les autres.

Elles en profitent pour dormir.

Lorsque la cloche sonne la dernière heure de cours, Katsuki, Kyoka, Shoto, Tenya, Izuku et Eijiro reçoivent un message de la part de Kazue, qui leur demande s'ils peuvent dormir chez elle, le soir même. Tous acquiescent, et à dix-neuf heures, ils sont tous les six devant la porte de son appartement.

- Entrez, dit-elle lorsque la porte s'ouvre.

Elle est en train de natter les cheveux d'une jeune adolescente que Shoto et Izuku identifient tout de suite comme Aya, l'une des trois terreurs.

Elle embrasse la joue de sa nourrisse, fait un signe de la main aux invités, et sort, en chaussons.

Avec un air désabusé, Kazue leur dit qu'ils peuvent retirer leurs chaussures et poser leurs manteaux dans l'entrée, mais que s'ils veulent garder l'un ou l'autre, qu'ils le fassent.

- Tu n'as pas l'air franchement bien.

Elle sourit faiblement.

Un banc entier de ses cheveux est blanc, et elle a dû cacher ses cernes sous du maquillage acheté pour la fête de l'autre jour.

Ils viennent s'asseoir sur le canapé une fois déchaussés et déshabillés, en rang d'oignon.

- Il faut que je vous raconte tout un tas de chose qui risque d'être long et de ne pas avoir de sens, mais s'il-vous-plaît... essayez de comprendre que je ne veux pas que toute la terre soit au courant, parce que je voudrais passer à autre chose.

Kyoka se redresse un peu.

- Tu n'es pas obligée de nous le dire, tu sais.

- Hum. J'ai besoin d'aide. Comme vous en savez chacun un bout, mieux vaut vous en parler. En plus, vous êtes tous différents, alors... d'autres avis pourraient m'être utiles.

Elle rit soudain.

- Je n'avais pas imaginé ça pour ma première soirée pyjama.

Ses camarades se détendent un peu.

- Vous voulez manger et boire en même temps ?

On acquiesce ou hausse les épaules, et par maque d'envie de se lever, elle fait venir de sur la table quelques parts de cake, et des verres de jus de fruit, avec une bouteille d'eau.

- Tu maîtrise vraiment mieux, commente Izuku.

- Mieux ? demande-t-elle.

Il sourit.

- On m'a dit que tu t'étais entraînée sur... beaucoup d'assiettes.

Elle sourit.

- C'est vrai. Merci d'avoir noté le progrès.

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