25. Il faut que je te dises...

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Par soucis de praticité, Shoto et Izuku accompagnent Kazue chez elle, pour revoir une dernière fois le dossier à rendre le lundi.

Ils progressent plutôt lentement, l'adolescente ne « devant pas forcer sur ses jambes ». Elle en profite donc pour s'excuser :

- Désolée. On était sûrement plus proche de chez toi, Izuku.

Il secoue la tête avec un sourire.

- Je n'ai pas une bonne imprimante. Mieux vaut aller chez toi. Et puis... ma mère est là, alors même si elle aime bien quand il y a du monde, elle risque de ne pas nous laisser travailler en paix.

- Hum.

Elle acquiesce doucement, et marche un peu plus vite.

- Tu ne devrais pas...

- Peut-être, mais je ne supporte pas d'être un escargot !

Shoto se contente de regarder la route, silencieusement.

Kazue s'arrête soudainement à une intersection.

- Un problème ?

Elle ne tourne pas la tête tout de suite, tout comme elle ne répond pas dans l'instant.

- Continuez, je vous rattrape. Il faut que je fasse quelque chose avant.

Ils lui lancent un regard suspicieux, et elle leur fait le sourire le plus convainquant possible, sachant qu'il ne marchera pas sur son camarade aux cheveux rouges et blancs, et qu'elle tente de convaincre les deux personnes les plus intuitives et intelligentes de sa classe.

- Okay !

C'est Izuku qui la sauve finalement.

- Sa naïveté le perdra...songe-t-elle dans un nouveau sourire.

Ils s'éloignent un peu, et elle tourne dans la ruelle.

- Qu'est ce que tu me veux.

- Je ne te savais pas si directe, petite sœur.

Elle regarde l'homme de travers.

- Ne fais pas comme si on s'entendait à merveille.

- Tu vas rire, mais tu es une fille superbe, maintenant. Franchement, j'adorerais te voir adulte.

- Ne plaisante pas.

Il s'approche un peu d'elle, avec un sourire.

Dans la pénombre, elle ne voit pas correctement son visage, mais elle le reconnait sans peine. Ça doit pourtant faire... longtemps qu'elle ne l'a pas vu. Il n'était pas encore adulte, à l'époque.

- Qu'est ce que tu me veux, répète-t-elle, plus agressive.

- Je voulais m'assurer de quelque chose. Tu vas vraiment redevenir un héro ?

- Oui.

- Tes camarades font tâche.

Elle se raidit.

- Je ne te poserais pas la question encore une fois, alors répond sérieusement.

Pour une fois que son interlocuteur lui sourit ouvertement, elle doit avoir le visage d'un animal prêt à lui sauter à la gorge.

- Si je m'en débarrassais...

Il esquisse un geste rapide vers la sortie de la ruelle, qu'elle bloque aussi sec en le plaquant contre le mur, l'abîmant au passage.

- Tu ne toucheras pas à un seul de leurs cheveux.

Des pas précipités se font entendre, et elle le lâche brusquement.

HérosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant