55. Le nom du crime

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Quand 207 passe la porte de son appartement, la première chose qu'elle dit à son colocataire, c'est :

- Tu n'imagine pas à quel point c'est la merde.

Il fronce les sourcils. C'est loin d'être le genre de fille à dire ce genre de chose dans n'importe quel genre de situation.

L'adolescent se lève alors du canapé, et demande, après un bref raclement de gorge :

- A quel point ?

- 113. Il ne surveillait pas spécialement cette fille. C'est juste qu'elle sortait de nulle-part. mais tu sais quoi, il n'a pas cherché plus loin. Pourquoi ? Parce que c'est pas cette fille qui l'intéressait. C'est un gars, qui pseudo-sort avec l'une des camarades de classe de cette fille. Il s'appelle Naotake Yagi. Et crois-moi, si c'était juste un lycéen, ce serait le monde des bisous-nours.

*

Les cours ont beau être durs à reprendre, Kazue se dit néanmoins, absorbée par la lecture de son roman, que c'est fou à quel point l'histoire devient compliquée et les intrigues se multiplient, lorsque le personnage principal est complexe.

- Tout va bien ?

Elle referme son livre, pour répondre à Sero, un léger sourire sur les lèvres :

- Je crois que ce livre fait travailler bien plus mes neurones que les cours. Il est vraiment dur à suivre.

Il hausse les épaules.

- Bah, si il est bien.

- Il l'est.

Sero s'assoit sur la chaise devant elle, et poursuit :

- Ça parle de quoi ?

- C'est l'histoire d'un garçon qui devient l'apprenti d'une grande enchanteresse. En fait, au départ, on croit que c'est l'histoire du garçon qui est compliquée, mais quand on voit ce que son maître lui fait faire, on comprend que le garçon... a eu une vie qui ne lui fera jamais penser comme ça. Elle le fait nager à contre courant. Au départ, on se dit qu'elle lui en fait baver pas mal. Mais la manière dont ça le transforme après...

Elle sourit, satisfaite.

- C'est l'exemple parfait des efforts qui finissent par payer.

- Je ne t'avais jamais vu prises dans une histoire comme ça, sourit-il.

- C'est parce que je ne lis pas souvent de romans. Quand c'est pour m'occuper, je lis des livres plutôt scientifiques.

Il hoche la tête.

- Tu aimes lire, toi ?

- Ça va. C'est pas le plus grand de mes passe-temps, mais quand je tombe sur un bon...

- Et c'est quoi ton genre ?

Les filles s'approchent, sûres qu'ils parlent du genre de copines que Sero aimerai avoir.

- Hum... je crois que c'est surtout la SF.

Ochaco et Mina échangent un regard perdu.

- SF ?

- Dans ce cas, j'ai un livre super chez moi, je ne sais pas si tu l'as déjà lu, mais il est très bien. Je peux te le prêter, si tu veux. Ça s'appelle « L'art du rouage ».

- J'en ai entendu parlé, mais je ne l'ai jamais lu ! Pourquoi pas. ça fait un bail que j'ai pas ouvert un livre !

Déçues, les filles sortent à nouveau de la classe, à la recherche d'un sujet sympa à écouter.

HérosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant