46. La contre-attaque

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Kazue passe la porte au moment où, visiblement, tout le monde se fait passer un savon.

Les visages s'illuminent, et le professeur se retourne.

- Kazue !

- Comment vont tes bras ?

- Tu as faim ?

- Et la sorcière, qui est venue ?

- Tu peux rester ?

Elle fait le tri pour répondre rapidement :

- Bonjour tout le monde, tout va bien, merci pour votre aide, on ne reverra plus la sorcière. Je suis désolée pour la gêne occasionnée, s'incline-t-elle devant leur professeur principal.

Il soupire.

- Que ça ne devienne pas une habitude.

- Désolée. Vraiment.

- Il n'y a pas eu mort d'homme, tout va bien.

Il s'éclipse, et la moitié de ses camarades semble la bénir pour avoir raccourcit le sermon.

- Tout le monde va bien ? demande-t-elle seulement.

- Oui. Ça va, râle Katsuki. Mais ne nous la fait pas à l'autre Nerd. On a pas b'soin de vous savoir à l'hôpital. Et soit-dit-en passant, la présence. Elle est pas revenue.

Kazue rit.

- Je l'espère !

- C'était qui, alors ?

- Une amoureuse.

- Oh. Oh ? se réveille Izuku.

- Je lui ait dit que faire peur à tout le monde n'était pas la solution, et que si elle était réellement amoureuse, qu'elle ne devait pas nous empêcher de dormir. Tous.

- Et ça s'est réglé comme ça ? demande Fumikage étonné.

Elle acquiesce.

- Il suffisait de demander... avec le sourire. Mais vous vous posez quand même beaucoup de questions, hein ?

Personne n'ose répondre.

- Je ne peux pas me permettre de répondre. C'est sûrement facile de prendre ça comme une excuse, mais j'ai déjà enterré pas mal de monde, et j'ai envie de passer à autre chose. La personne que j'ai été avant aujourd'hui ne m'intéresse pas vraiment. Je ne suis pas désolée. C'est comme ça que je compte mener ma vie. Il y a des choses que vous ne vous dites pas non-plus, entre vous. Et pourtant, vous fonctionnez.

- Personne n'a dit que ça ne marcherait pas, répond platement Mashirao.

Il poursuit néanmoins, les sourcils froncés :

- Mais si tu ne veux rien nous dire, fais en sorte que personne n'ait à douter de toi, ou à s'inquiéter pour toi. Je n'entends pas par là que tu doives tout cacher, mais que tu dois prendre soin de toi. Ça te va ? Comme accord ?

Cette fois, le sourire de Kazue se fait plus mince, mais paradoxalement plus vrai.

- J'y tâcherais.

Au sein de la classe, l'ambiance s'améliore.

- Comment tu as fait pour te débarrasser de ton assistante sociale ? demande Mezo avant de prendre une bouchée de gâteau préparé par Sato.

- J'ai appelé un ami de mon père. Il a réglé le problème. J'ai un autre assistant. Ce coup-ci, on devrait me laisser tranquille.

A force, elle a prit le pli de dire « mon père », en présence des autres. C'est un des nombreux changements qu'elle a noté chez elle. Quand elle monte pour se coucher, accompagnée de Tsuyu et Shoto, celui-ci reste un peu plus longtemps avec elle, et l'accompagne jusqu'à sa porte de chambre.

HérosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant