Héros

41. Si nous savions comment l'histoire se terminerait,

jouerions-nous notre rôle ?

Elle se réveille avec la tête de quelqu'un pressée contre sa poitrine.

Elle ouvre les yeux en grand, et regarde doucement le crâne de 267. Elle pose sa main dans ses cheveux pour les caresser jusqu'à ce qu'il se réveille.

Il entre-ouvre les yeux, et lève son visage vers elle.

207 passe le bout de ses doigts le long de la cicatrice de son compagnon de voyage, et il frissonne avant de détourner le visage.

- Ne fais pas ça.

Elle sourit faiblement, tout en refermant ses bras autour de lui. Il se laisse faire en soupirant, profitant du confort. Il est à demi allongé sur elle. Ce n'est pas la première fois qu'ils dorment ensemble, mais il doit reconnaitre qu'à chaque fois, il dort vraiment bien.

- Tu dois aller quelque part ce matin ?

Il ricane.

- Ce matin ? Au vu de la lumière, il est sûrement midi passé.

Pour voir la fenêtre, il a bien été obligé de retourner la tête en laissant sa cicatrice à l'air libre. Il sait qu'elle n'aime pas quand il a le visage de quelqu'un d'autre. Mais lui n'aime pas quand il a sa tête à lui. Il hait vraiment cette cicatrice.

Elle repose ses doigts près de son oreille.

- 207...

- Je ne touche pas. Promis, dit-elle.

Elle rit et il le prend mal.

- Arrête de te moquer.

- Je ne me moque pas.

- Menteuse.

Il se redresse, elle referme ses bras sur lui.

- Il faut que j'y aille.

- Reste encore une minute. S'il-te-plaît.

Il se réinstalle sur elle. Elle ne lui demande pas souvent de rester, et lui, ne le fait presque jamais. Pourtant, quand elle le fait, il ne dit rien. Elle aussi a besoin parfois de réconfort. C'est comme ça. C'est comme ces nuits où il se réveille en sursaut, et où il vient la regarder dormir, pour se calmer. Elle le sait sûrement. Elle sait tout quand ça le concerne.

Il sourit en profitant de la caresse dans ses cheveux.

- Tu dois toujours aller à UA ?

- Oui. Mais d'après 398, c'est très compliqué. Ils viennent de faire des portes ouvertes. Et mon alter ne me permet pas de me fondre dans la masse.

- C'est presque un type comme moi, qui lui faut.

Elle ne répond pas tout de suite.

- Je veux y aller, moi. Je ne veux pas... je veux être sûre de moi. Et pour ça, il faut que je l'observe dans sa semaine.

- Sinon... passe chez elle. Tu trouveras peut-être ce que tu cherches.

Mal à l'aise, 207 cesse le mouvement de sa main.

- Qu'est ce que tu as ?

Il se redresse pour la dévisager. 207 détourne les yeux.

- Rien.

- Dis-moi.

- Je...

- C'est qui cette fille.

Il est réellement penché sur elle, maintenant. A son expression, elle sait qu'elle doit tout lui dire, tout de suite.

- Je crois que j'ai retrouvée 210.