40. Si c'était à refaire...

363 51 11
                                    

La semaine de découverte des enfants touche bientôt à sa fin, et tout l'internat est sans-dessus-dessous.

- Tu crois que ma mère va venir me chercher ? demande Tatsuji.

Kazue sourit doucement.

- Je ne sais pas.

Elle ne peut pas lui dire que ça va aller, que sa mère n'a aucune raison de ne pas venir le chercher. Mais ça serait mentir. La vérité, c'est qu'ils savent tous les deux qu'elle ne viendra sûrement pas, et qu'une énième baby-sitter viendra le chercher après une semaine d'absence.

Les enfants rentrent chez eux le lendemain après-midi. C'est pour ça que Kazue ne va pas rentrer chez elle, et que mis à part Izuku et Shoto, personne ne le fera non-plus.

Néanmoins, elle soupçonne Shoto de n'aller que chercher des vêtements propres, et de passer voir sa mère discrètement. S'il a de la chance, on ne se rendra compte que son passage qu'après son départ.

Elle soupire.

Izuku a de la chance d'avoir quelqu'un qui l'attend patiemment chez lui.

En y réfléchissant, c'était quelque chose qui ne la dérangeait pas avant. Quand les enfants partaient de chez elle, elle se disait qu'au fond, ils étaient tous encore un peu seuls, que c'était normal. Maintenant.... Elle rentre pour faire plaisir aux petits, mais l'appartement est vide. Et elle n'est plus habituée au calme.

- Hey, les gars ! Y a une super fête au bout de la rue ce soir, ça vous tente ?

- On a les enfants, répond sobrement Katsuki.

Kazue ouvre de petits yeux surpris, et l'adolescent se redresse de lui-même.

- Euh...

- Tu viens vraiment de parler comme un père de famille ?

- Foutez-moi la paix.

Il se lève et s'éloigne. Un garçon lui coure après et finalement, mis à part Denki, Izuku, Kazue et les enfants qu'ils ont gardé cette semaine, Tatsuji demande calmement :

- Dis-moi Kazue...

- Hum ?

Elle pose le livre qu'elle lisait pour lui accorder toute son attention.

- Toi... tu vis sans tes parents... tu ne te sens pas seule ?

L'adolescente sourit doucement. Elle sait qu'il demande sérieusement. Et elle pourrait répondre sérieusement. Sauf qu'elle préfère dire :

- Mais je ne vis pas toute seule, puisque je passe mon temps avec vous ou à l'internat. Et toi... tu vis avec ta mère, profites-en, quand tu seras adulte, personne ne sera là pour te faire ton lit !

- Je le fais tous les jours, boude-t-il.

Elle ricane.

- Comme ce matin ?

- Mais... !

Il se tait brièvement, et il finit par demander cette fois :

- Et est-ce qu'on leur en veut moins, après ?

Elle peine à sourire.

- A qui et après quoi ?

- A nos parents. De nous laisser tous seuls. On leur en veut moins en grandissant ?

Elle ne sait pas exactement ce qu'elle devrait lui répondre. Mais pourtant, ils sont maintenant sept à attendre sa réponse, Shoto et son petit binôme étant arrivé en cours de route.

HérosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant