Chapitre 28 Cake- Melanie Martinez

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- Assez !! cria Éris en balançant un vase en porcelaine blanche.
- Je voulais juste t'aider, fit Éros en s'attendant à mourir sur l'heure.

La déesse courroucée arpentait la pièce, contenant sa colère en se défoulant sur diverses objets qu'elle faisait apparaître entre ses mains.

Soudain, elle s'assit sur un couffin doré et replia ses genoux contre son corps, sa fureur faisant place à une tristesse inattendue.
- Tu m'as juste montré à quel point je suis stupide... murmura t'elle en cachant son visage entre ses mains. J'aurai dû le tuer dès le départ...

Éros s'approcha prudemment de la déesse et s'assit près d'elle.
- Mais enfin...dit-il doucement. Que dis-tu là ?...
Il releva doucement le menton d'Éris et put apercevoir son visage si beau trempé par des larmes. La déesse le regarda droit dans les yeux malgré l'eau qui ruisselait sur ses joues et Éros sentit son cœur défaillir.
« Non, pensa t'il en s'efforçant de paraître plus fort, elle a faillit me tuer... je ne peux pas lui accorder là moindre attention affective.»
En effet, malgré la tristesse visible sur son visage, Éris était sublime. Ses yeux brillaient de milles feux et ses lèvres semblaient peintes d'un rouge aussi vif que le sang. Ses cheveux noirs dansaient autours d'elle, relevant l'éclat de sa peau dorée. Elle était magnifique.

- Je disais que j'aurai dû le tuer, soupira la jolie brunette en rompant la fascination que lui portait le jeune dieu à l'instant. Je n'aurai pas eu à éprouver la moindre émotion pour lui.
- Mais es-tu capable de le tuer maintenant ?... interrogea Éros en redoutant la réponse.
- Non... répondit la déesse après un court silence. Une partie de moi refuse de faire cela. Je ne tue jamais mes jouets, je les abandonne généralement...
- Tes « jouets » ?... fit Éros, surpris.

La jolie brunette s'allongea un peu plus sur ce qui était devenu un sofa et soupira.
- Oui, fit elle, mes instruments si tu préfères.
- Comment ??... s'exclama le jeune blond en se sentant de plus en plus perplexe.

Éris leva les yeux au ciel avant de se décider à donner une explication.
- Comment te dire... commença t'elle. Je m'ennuie Éros. L'éternité est longue.
- Surtout quand on rejette tout ses prétendants et son entourage... grommela le dieu de l'amour.

La déesse ne tint pas compte de la remarque du jeune homme mais ne put s'empêcher de lui lancer un regard amusé.
- C'est donc pour cela que j'ai décidé d'aller me divertir chez les humains, poursuivit elle sans enthousiasme. Soit je m'amusais à créer des disputes diverses entre des amis, soit je manipulais l'esprit des gens pour créer plus de chaos.

Éros arqua un sourcil, c'était presque du sadisme à ce stade.

- Lorsque ça en valait vraiment la peine, continua la déesse en riant, je me transformais en briseuse de couple. J'attisais la jalousie des femmes et l'envie des hommes. C'était amusant d'être bannie d'un village avec comme motif d'être trop belle.
- Tu détruis mon boulot Éris ! s'indigna le jeune dieu.
- Tu parles d'un travail, répliqua la jolie brunette en levant les yeux au ciel, tu fais juste tomber les gens amoureux. De toute manière, tous les hommes qui sont tombés dans mon piège ne méritaient pas l'amour.
- N'importe qui serait capable de tromper sa femme si tu lui accordais un peu d'attention... murmura Éros.

Le regard que lui lança Éris lui signifia qu'il n'avait pas été assez discret.
- A-ah mais non ! fit le jeune homme en agitant les bras. Ce n'est pas ce que tu crois !! Je...

Il passa une main sur sa nuque, voulant à tout pris atténuer la chaleur qui lui montait au visage. Ses joues colorés et son visage gêné lui donnaient des airs encore plus angéliques.

- C'est bon, fit Éris en souriant doucement, je prend ça pour un compliment.

Le jeune dieu ne répondit rien mais il n'arriva plus à détacher ses yeux de la déesse. Il finit par hocher lentement la tête.
- Bref, continua la jolie brunette en souriant tristement, j'avais pour but de faire de Jack ma nouvelle proie. Il était parfait ; séducteur, toutes les femmes étaient à ses pieds. Je voulais m'amuser avec lui, attiser la jalousie de ses conquêtes et j'aurais finit par l'abandonner sur une île en brisant son cœur.
- Mais ?... interrogea Éros.
- Mais je me suis rendu compte en l'observant qu'il n'avait qu'un intérêt : la vie éternelle... répondit Éris en gardant son sourire. J'ai donc changé mes plans et essayé de l'amadouer avec cette optique. Je te passe certains détails mais au final, c'est moi qui ait finit par m'attacher, pas lui... Dommage pour moi, pas vrai blondinet ?

Éros était médusé. C'était si complexe comme relation, Éris était si manipulatrice... Il ne pouvait s'empêcher de plaindre tous les hommes qu'elle avait pu croiser.
- Oui... C'est fort dommage... fit le jeune homme, déboussolé.

La séduisante brunette se leva sensuellement de son sofa blanc et croisa le regard de son interlocuteur.
- Allez maintenant file, ordonna t'elle en riant, tu m'as suffisamment retardée pour aujourd'hui.

Éros ne sût que répondre, il obéit sans faire d'histoire. Après tout, il n'avait même pas été réprimandé pour ses actes quelques peu audacieux.
Il attrapa la main de la déesse et y déposa un tendre baiser avant de plonger son regard turquoise dans le sien.
Le temps sembla s'arrêter. Éris la regardait, son éternel sourire séducteur figé sur ses lèvres rouges, sa main dans celle du jeune dieu de l'amour.

Éros sentit son cœur s'accélérer, il aurait dû s'envoler depuis bien longtemps déjà. Mais quelque chose l'en empêchait, le clouait au sol, devant cette femme dont il ne connaissait que la réputation de cruelle séductrice.
« Est-ce qu'elle joue avec moi aussi ?... » se demanda t'il soudainement  
« Userait-elle de ses charmes une nouvelle fois ?... Ou ne suis-je qu'un idiot ? ...»

Il n'arrivait plus à décoller son regard de la jeune femme devant lui, son sang pulsait dans ses oreilles. Puis, sans trop savoir pourquoi, il demanda :
- Mademoiselle...
- Oui ? fit la déesse en s'attendant à d'autres conseils de la part du jeune homme.
- Vous l'aimez donc ?... demanda t'il en la vouvoyant soudainement.

Éris le regarda tristement puis soupira. Elle repartit s'asseoir en passant une main dans ses cheveux.
- Je ne sais pas Éros... Je n'ai aucun moyen de le savoir.
- Détrompez-vous... murmura le jeune dieu avec un sourire sournois.
- Je t'écoute, dit la déesse en haussant un sourcil, et tutoie moi désormais, je n'en peux plus de ces formalités.

Éros revint vers elle et passa nerveusement sa main dans ses cheveux.
- Moi j'ai un moyen... mais il risque de ne pas te plaire, la prévint t'il.
- Dis toujours, fit la jolie brune en haussant les épaules.
- Alors donne moi ta main, ordonna le jeune dieu en se reprochant déjà ce qu'il allait faire.

Keep telling yourself darling ~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant