46. I'll Keep You Safe

4.2K 270 102
                                    

Nda : La musique dont il sera question dans ce chapitre est en média. Si jamais cela vous dit, n'hésitez pas à l'écouter en même temps que vous lisez ce chapitre. Bonne lecture !

~~

"Quand on enferme la vérité sous terre, elle s'y amasse, elle y prend une telle force d'explosion, que, le jour où elle éclate, elle fait tout sauter avec elle."

Émile Zola

♠️♠️♠️

Yaël

Je ne supportais pas de ne rien faire, je ne supportais pas de tourner en rond tout en me demandant si Swann allait bien. J'avais besoin de m'en assurer. J'avais besoin de le voir.

La veille, son match de foot avait tourné au cauchemar. Je savais à quel point cette blessure à la cheville l'angoissait. Parce qu'il s'inquiétait de ne plus être en mesure de jouer, de ne pas être capable de finir la saison et de devoir renoncer au football jusqu'à la fin de l'année. Alors même qu'il ne comptait que là-dessus pour se libérer. Je savais très bien qu'il attendait la saison des recrutements pour espérer échapper à cet avenir tout tracé dont il ne voulait pas. Louper cette opportunité le détruirait, j'en étais convaincu.

Alors moi aussi je m'inquiétais. Parce que je savais à quel point tout ça comptait pour lui, et je ne voulais pas qu'il pense, ne serait-ce qu'une seconde, à baisser les bras. Il devait continuer à être fort parce que j'avais le sentiment que ce ne serait pas la dernière difficulté à laquelle nous devrions faire face.

Agité, je n'avais pas dormi de la nuit, attendant simplement de ses nouvelles. Heureusement, il m'avait appelé tôt ce matin pour m'apprendre qu'il venait d'avoir les résultats de sa radiographie. Il n'avait rien. J'avais poussé un soupir de soulagement, jumeau au sien, lorsqu'il m'avait appris que sa cheville n'était pas cassée. Il ne s'agissait pas d'une entorse et ce n'était finalement pas si grave que ça. Il avait juste besoin de laisser son pied au repos quelques temps, et ne pas faire d'efforts trop conséquents.

Cependant, l'apaisement que m'avait apporté cette nouvelle n'avait pas duré. Après m'être inquiété de son état physique, c'était son état mental qui me préoccupait. Son ami, en tout cas celui qu'il avait considéré comme son meilleur ami, avait été à l'origine de sa blessure. Ce même ami qu'il avait confronté quelques minutes plus tôt et à qui il avait enfin avouer sortir avec moi.

Il avait défendu notre relation, et je devais bien reconnaître que l'entendre me qualifier comme son copain avait fait palpiter mon cœur. Tellement que j'ai cru qu'il allait sortir de ma poitrine. J'étais fier de lui, indéniablement.

Mais je savais aussi à quel point cet aveu lui avait coûté. Et à quel point la réaction de celui qu'il avait tout de même considéré comme son ami l'avait déçu et peiné. Il en souffrait, et je pouvais tout à fait le comprendre. Mais je devais bien avouer que, d'une manière égoïste, tous ces chamboulements me faisaient peur. Parce que je craignais à nouveau que Swann fasse marche arrière, qu'il fasse encore une croix sur nous. Je ne le supporterais pas. Je ne voulais pas le perdre.

J'avais réussi à regagner une confiance en Swann, et j'avais espoir qu'il ait appris de ses erreurs, qu'il ait mûrit et changé de comportement face à la situation, mais je ne pouvais pas m'empêcher de m'inquiéter. Je devais m'assurer que notre "nous" était toujours d'actualité. J'avais besoin de m'assurer qu'il ne me lâchera pas à nouveau.

Son coup de téléphone datant de ce matin n'était pas suffisant. J'avais besoin de le voir, de le toucher, j'avais besoin de ressentir sa chaleur contre ma peau et de me plonger dans l'azur de ses yeux pour être rassuré. Pour sa blessure à la cheville, pour son état d'esprit après son coming out auprès de Hugo, et pour nous. Je voulais lire tout ce qui survolerait ses prunelles lorsqu'il me dira, je l'espérais de tout cœur, que tout allait bien. Et que tout continuerait d'aller bien.

FALLINGOù les histoires vivent. Découvrez maintenant