52. Unfair Guilt

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"Une injustice faite à un seul est une menace faite à tous."

Montesquieu

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Yaël

Le bras de Swann enroulé autour de mes épaules, mon bras droit qui le maintenait contre moi au niveau de sa taille, j'essayais de le soutenir au mieux alors que j'ouvrais avec fracas la porte d'entrée de chez moi. Affaibli, Swann laissait reposer tout son poids sur moi, et je le laissais bien évidemment faire même si l'inquiétude de son état commençait à me ronger. J'avais même eu peur qu'il perde connaissance pendant notre trajet en voiture, à cause du contrecoup et du choc qu'avaient subi son corps et son esprit.

Certainement alertée par le bruit, ma mère arriva du salon avec un air concerné et interrogateur sur le visage. Puis il se transforma en profonde inquiétude doublé d'effroi lorsque qu'elle nous aperçut arriver en furie et surtout lorsque ses yeux écarquillés se posèrent sur Swann.

- Mais qu'est-ce qu'il s'est passé ? s'affola-t-elle en inspectant le visage de Swann, posant une main douce sur sa joue.

- Hugo, il... il a agressé Swann, balbutiai-je. Je... Est-ce que tu peux m'aider à le soutenir dans les escaliers, pour qu'on puisse l'emmener jusqu'à ma chambre.

Ma mère ne réfléchit pas une seconde et passa de l'autre côté du corps de Swann, imitant ma position. Elle gardait la tête froide mais je voyais bien à ses mains tremblantes, similaires aux miennes, à quel point elle était déconcertée et tourmentée.

- Et toi, tu n'as rien ? demanda-t-elle vivement, fixant obstinément mon visage. Il s'en est pris à toi aussi ?

- Non, soufflai-je. Swann était tout seul. Hugo et deux autres gars l'ont coincé dans l'allée avant les vestiaires. Je sais pas ce qui s'est passé exactement. J'étais pas là. J'étais pas là et Swann ne pouvait pas se défendre contre trois personnes. Je suis arrivé en retard, je...

- Arrête, murmura Swann faiblement.

Je ne m'étais pas rendu compte qu'il m'écoutait, mais ce qu'il s'était produit ces dernières heures, et le voir dans cet état-là, me bouleversait trop. J'avais eu tellement peur pour lui, et j'étais toujours effrayé. Et je m'en voulais terriblement de ne pas avoir été là, de ne pas avoir pu intervenir plus tôt.

Cependant, je tentai de réfréner mon sentiment de culpabilité et d'injustice, la priorité était de prendre soin de Swann. Alors, ma mère et moi, nous supportâmes Swann dans la cage d'escalier jusqu'à ensuite atteindre ma chambre. Délicatement, nous le posâmes sur le lit et ma mère m'aida à la débarrasser de sa veste et de ses chaussures. Une fois plus à l'aise, Swann s'allongea dans une plainte douloureuse.

- Yaël, on devrait l'emmener à l'hôpital, lança ma mère, profondément troublée. Ou au moins le soigner.

- Austin et moi on l'a emmené à l'infirmerie, il a été soigné, lui dis-je. Il n'a rien de grave, il va bien. Enfin non, évidemment qu'il ne va pas bien, et ce n'est pas normal, mais il n'a rien de cassé. Juste des blessures et des hématomes au niveau des côtes. Et c'est de ma faute, entièrement de me faute.

- Non, Yaël, je t'interdis de dire ça ! me réprimanda ma mère en s'approchant rapidement de moi, posant ses mains sur chacune de mes joues. Oui, c'est terrible ce qui est arrivé à Swann, et nous feront tous pour l'aider, pour le soigner et le soutenir. Mais ce n'est en aucun cas ta faute, je ne veux plus jamais t'entendre dire ça. Le seul responsable est la personne ignoble qui lui a infligé ce traitement. Tu m'entends ?

FALLINGOù les histoires vivent. Découvrez maintenant