Epilogue Swann

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"Aimer, ce n'est pas se regarder l'un l'autre, c'est regarder ensemble dans la même direction."

Antoine de Saint-Exupéry

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Allongé sur le dos dans notre lit, je me réveillais doucement, ouvrant les yeux sur notre petit cocon. Je pouvais sentir la main de Yaël contre la mienne, jouant avec mes doigts. C'était un léger toucher subtil, doux, mais tellement agréable. J'aimais tant ces matinées sereines, je les chérissais.

J'aimais me réveiller à ses côtés tous les jours. Prendre mon temps pour apprécier le début d'une journée, comme ce matin, après que nous ayons passé la nuit à nous aimer, célébrant ma victoire et ma sélection en équipe nationale, pris par la joie et l'euphorie du moment. Nous n'avions, certes, pas beaucoup dormi mais croiser les yeux sombres et pourtant si brillants de Yaël lorsque je tournais la tête valait toutes les heures de sommeil perdues. Et même si la fatigue ankylosait mon corps et alourdissait mes paupières, la seule présence de mon petit-ami à mes côtés me rendait heureux, et me faisait planer.

La journée d'hier avait été riche en émotion. Je l'avais vécue dans cet espèce de flou, concentré sur mon objectif et boosté par cette adrénaline qui m'avait porté avant et pendant le match. Puis, lorsque la fin du jeu avait été sifflée, lorsque notre victoire a été acclamée par la ferveur du stade, ce fut cette euphorie grisante qui m'avait envahi. Pas une minute de pause, pas une pour souffler, juste vivre cet instant à fond et profiter de ce petit moment de gloire, du bonheur apporté à nos supporters. Et enfin ça été l'apogée, alors que je ne pensais pas pouvoir être plus heureux, plus satisfait de ma journée, j'avais reçu cet appel inespéré.

J'avais presque cru à une blague lorsque le sélectionneur de l'équipe nationale d'Angleterre s'était présenté à moi à l'autre bout du fil, n'osant pas y croire. C'était mon rêve, oui, mais jamais je n'aurais imaginé que celui-ci se réalise. Je me suis battu, je me suis donné au mieux et sans rien lâcher pour parvenir à ce niveau et trouver ma place dans un club de Premier League. Mais jamais, jamais, je n'aurais ne serait-ce qu'oser imaginer être repéré et recruté par l'équipe d'Angleterre et avoir la chance de jouer pour mon pays. Ce n'était qu'un rêve de gosse, un rêve que je pensais inatteignable. Il y avait tellement de bons joueurs qui méritaient cette place au sein de cette équipe. Je n'avais pas la prétention de m'estimer meilleur que ces derniers.

Et pourtant, parmi les vingt-trois joueurs appelés pour le prochain match que devra assurer l'Angleterre, il y avait mon nom. J'avais ma place dans cette équipe. Et j'avais encore beaucoup de mal à y croire, à réaliser que j'évoluerais parmi d'autres joueurs bourrés de talent, et dont certains anciens étaient encore des modèles pour moi. C'était incroyable, dingue. Et je ressentais à l'idée d'intégrer cette équipe un mélange d'excitation et de frayeur à la simple pensée d'endossé cette responsabilité sous les yeux de tous les supporters de notre pays.

Cependant, malgré mon angoisse presque constante de ne pas être à la hauteur, j'étais déterminé à prouver que j'avais ma place dans cette équipe. Si on me donnait l'occasion de fouler le terrain, je m'assurerais de prouver que je pouvais apporter quelque chose à l'Angleterre, prouver que je méritais de jouer sous les couleurs de mon pays.

Un mouvement du matelas à côté de moi me fit sortir de mes pensées. Je tournai la tête et plongeai dans le regard de Yaël qui s'était redressé, se retrouvant penché au-dessus de moi. Son doux sourire lumineux me fit fondre.

— Bonjour, souffla-t-il avant d'incliner son visage pour embrasser ma joue puis mon cou.

Je posai ma main sur sa joue lorsqu'il releva la tête et ne lui répondit que par un baiser, ce qui ne sembla pas le déranger. Je pris ensuite mon temps pour l'observer, retraçant les traits de son visage de mes doigts.

FALLINGOù les histoires vivent. Découvrez maintenant