12. Joyeux anniversaire

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En arrivant au vestiaire ce matin là, je suis surprise par le sourire enthousiaste de Angela. Il est pourtant sept heures du matin et elle n'est habituellement pas si alerte ! Je la vois alors sortir un petit paquet de son sac et elle s'écrie :

– Joyeux anniversaire, Aina !

Je ne peux m'empêcher de grimacer en comprenant. Je n'avais absolument pas fait attention au jour qu'il était. Ce n'est pas une date qui a beaucoup d'importance à mes yeux pour plusieurs raisons. D'abord parce que je ne vieillis pas et ça n'a donc que très peu d'intérêt de compter à mes yeux. Ensuite parce que ce n'est même pas ma vraie date de naissance, dont j'ignore tout, mais la date où je suis subitement apparue aux îles Feroé, sans souvenir, et à laquelle les Christiansen m'ont trouvée.

Pour faire plaisir à Angela, et parce que l'attention me touche sincèrement, je lui décoche un sourire.

– Il ne fallait pas ! protesté-je tandis qu'elle me tend le mystérieux paquet. Comment as-tu seulement su que c'était aujourd'hui ? Quelle amie je fais, j'ignore totalement quand est ton propre anniversaire.

– J'ai trouvé la date dans ton dossier de candidature qui traînait dans le bureau peu après ton arrivée. Je me suis dis qu'il serait sûrement utile que je retienne cette information.

Je me saisis du paquet et, curieuse, j'entreprends d'arracher le papier cartonné. A l'intérieur, je découvre un joli bracelet tressé artisanal.

– Je l'adore ! m'enthousiasmé-je en souriant sincèrement.

– Je pensais bien qu'il te plairait, se réjouit Angela. Il vient de La Push. Tu sembles tellement apprécier cet endroit. Je me suis dis que, de cette façon, tu aurais toujours une partie de La Push avec toi.

– Merci beaucoup, Angela.

– C'est trois fois rien, tu sais.

– Mais ça représente beaucoup pour moi. Je ne suis guère habituée à de telles attentions.

Les joues d'Angela rosissent. Elle est contente d'avoir pu me faire si plaisir.

– Tu vas peut-être avoir d'autres attentions de ce type, admet-elle, un peu gênée.

– Comment ça ? m'enquis-je avec méfiance.

– Il se peut que j'ai lâché l'information à Seth, l'autre jour...

– Oh non, Angela ! m'exclamé-je.

Néanmoins, je ne peux pas en vouloir à mon amie et je la prends dans mes bras en riant et en la remerciant. Je pressens déjà que je vais avoir des visiteurs impromptus après le travail mais je devrais survivre. Je suppose que c'est une question d'habitude, d'accepter d'être au sens de l'attention pendant une journée. Fort heureusement, nous sommes suffisamment occupées dans le service ce jour là pour que j'évite d'y penser.

En fin d'après midi, Angela me demande si je veux qu'on fasse quelque chose de spécial pour l'occasion, tel qu'aller boire un verre ou manger un bout ensemble, mais je lui assure que ce n'est pas nécessaire et que j'aime autant me reposer. A supposer que je puisse vraiment me reposer... Angela profite déjà si peu de la compagnie de Ben ces derniers temps que je ne voudrais de toute façon pas l'en priver pour si peu.

En arrivant chez moi, je ne suis pas étonnée de repérer la fameuse Volvo d'Edward. Ou c'est un hasard, ou il une raison d'être ici. Dans le second cas, devrais-je être surprise que l'information ait transitée jusqu'à lui ? Non, définitivement pas. En tout cas, je ne crois pas au hasard quand il s'agit d'Edward.

– Ne pense même pas à prononcer ces mots, Edwards, l'avertis-je immédiatement.

– Quels mots ?

Aina [Embry Call]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant