Epilogue

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Je n'avais jamais envisagé cette possibilité. J'avais toujours cru qu'à partir du moment où je le souhaitais, une fois que j'aurais pris ma décision, j'aurais pu l'obtenir sans difficulté. Je me suis rendu compte par la suite que c'était une erreur de ma part.

J'avais réfléchis pendant si longtemps. Devenir mère à nouveau ou pas. Fonder une famille ou pas. Tout ça, je l'avais déjà réalisé bien longtemps auparavant. J'en avais souffert par la suite quand j'avais perdu les membres de ma famille un à un.

C'est pour cette souffrance qui avait laissé sa trace en moi que je pensais ne plus avoir envie de tout ça. Et pourtant, est arrivé un jour où j'ai réalisé que je voulais à nouveau me laisser une chance d'avoir un autre enfant, non pas sans peur, mais avec tout l'espoir dont j'étais capable.

A partir du moment où j'avais pris cette décision, je ne pensais pas que je rencontrerais la moindre difficulté. Embry était d'accord pour que nous fondions une famille. Tous les feux étaient donc au vert.

Et pourtant... Malgré tous nos essais, je ne tombais toujours pas enceinte. Je crois que j'ai très vite compris que quelque chose n'était pas tout à fait normal, que quelque chose devait être cassé en moi, de manière irréversible.

Je suis passée par toutes les couleurs de l'arc en ciel après avoir appris la nouvelle me le confirmant. Le désespoir dans un premier temps, la résignation dans un second temps. Je me suis dis que si ça n'advenait pas, alors ça devait être le destin. Mais ce destin avait quelque chose de cruel, et cela m'a d'autant plus donné envie de le combattre, à mains nues s'il le fallait. Et, avec Embry, nous l'avons combattu ensemble, main dans la main, jusqu'à devoir accepter notre défaite.

Il y a d'autres choses que nous aurions pu tenter, mais je n'en avais plus la force à ce stade. Je ne voulais plus forcer le destin et Embry s'est rangé à mes côtés. Ce n'est qu'à ce moment que ce dernier et moi avons envisagé une autre possibilité, une ultime possibilité que nous ne regretterions jamais par la suite.

Les démarches avaient été longues et difficiles, mais Embry et moi n'avons pas flanché. Nous étions persuadés que cette décision était la bonne, qu'elle était juste, et que nous devions aller jusqu'au bout. Cette fois, nos efforts ont payé et en a résulté le bonheur le plus parfait auquel nous aurions pu aspirer.

Un petit ange nommé Willow est arrivé dans nos vies, nous adoptant aussi rapidement que nous l'avons aimé, au premier regard. Ni Embry ni moi ne nous préoccupions du fait qu'elle ne partageait pas notre sang, ni qu'elle ne partageait aucun de nos traits. Elle était parfaite telle qu'elle était et nous ne demandions rien de plus que de la rendre heureuse, aussi simplement que ça.

Aujourd'hui, Willow vient d'avoir dix ans et elle partage notre vie depuis cinq ans. Embry et moi sommes tellement fiers de la voir évoluer chaque jour, de la voir sourire et nous renvoyer notre amour de façon décuplée. Nous n'aurions sûrement pas pu rêver mieux.

J'ai souvent peur pour Willow. Peur lorsqu'elle court sur le trottoir et trébuche. Peur lorsqu'elle grimpe dans un arbre ou joue aux équilibristes sur le muret devant notre maison. Peur lorsqu'elle se baigne à First Beach avec les autres enfants et qu'une vague la recouvre. Peur lorsqu'elle a de la fièvre et se cache sous ses couvertures en tremblant de froid.

J'ai toujours peur pour elle, mais je pense aussi que c'est inévitable. Cela doit faire partie du rôle de mère que de s'inquiéter sans arrêt pour son enfant. Embry aussi s'inquiète toujours, mais il le montre simplement moins que moi.

Il m'arrive de penser à mes autres enfants, à toutes ces personnes que j'ai aimées par le passé mais dont je ne me souviens plus vraiment. Je parle souvent d'eux à Willow, je les présente comme des personnages d'histoires. Les Christiansen, Jørgen, Hanne, Karen. Mes regrettés enfants, Søren et Ellen. Mais également Petite Laoghaire, avec qui j'ai eu finalement si peu de temps. Et puis James, mon cher James... Un jour, quand elle sera prête, je lui dirais peut-être que toutes ces personnes étaient réelles, que je les ai réellement aimées et les aime toujours.

En un sens, Willow les ramène à la réalité. Je pense qu'elle a en partie conscience que ces personnages ne sont pas simplement issus de mon imagination. Elle est sûrement bien plus éclairée de la réalité qu'elle ne le semble. Sur tant de choses.

Je lui parle également de mon ange-gardien. De mon inconnue, comme je l'appelle encore aujourd'hui. Elle que je sens parfois tout proche de moi, gonflée d'amour. Je sais qu'elle veille sur Willow autant que sur moi désormais, et ça participe à me rassurer.

Quant à moi, je vieillis enfin. Des ridules se forment tout doucement sur mon visage, lui qui est resté lisse pendant de longues décennies, mon reflet dans le miroir restant constamment le même. Après avoir pendant si longtemps guetté le moindre changement dans le miroir, avec désespoir bien souvent, je suis tellement heureuse de ces marques qui viennent me confirmer que je vieillis. Embry a du mal à comprendre que je puisse me réjouir à ce point pour de rides. Il ne sait pas ce que je peux ressentir après tout ce temps à être restée la même, mais je ne lui en veux pas, il n'a pas vécu tout ce que j'ai vécu.

Quand je lui demande s'il est inquiet de me voir ainsi vieillir, il lève cependant les yeux au ciel en répliquant qu'à ses yeux, je resterais toujours la même.

La vie qu'Embry et moi avons avec Willow me comble plus encore que mes espérances. Tout n'est pourtant pas parfait à proprement dit. Quelle vie l'est ?

Willow est parfois capricieuse, comme tous les enfants peuvent l'être. Il arrive qu'elle nous en fasse voir de toutes les couleurs avec Embry. Nous ne l'en aimons pas moins pour autant. Elle nous pose également de plus en plus de questions sur ses origines et nous savons qu'elle nous en posera de plus en plus dans les années à venir. Nous nous sommes préparés à ça. Ce ne sera peut-être pas facile, mais nous nous en sortirons.

Quoi que l'avenir nous réserve, nous prévoyons de tout affronter ensemble, comme la famille que nous sommes. Et en ça, je suis sereine quant à l'avenir.

Tout ira bien, dans la mesure du possible. Je vis, et c'est bien l'essentiel. Je vis vraiment, je vis enfin. Et cette vie parfois imparfaite me rend parfaitement heureuse.


***


C'est donc la fin de cette histoire, après plus d'un an à l'écrire !

Je suis triste de quitter Aina et Embry, mais il était temps que je les laisse vivre leur vie en paix.

C'est une histoire qui me tient à cœur, parce que c'est la plus longue que j'ai écrite à ce jour. Je n'avais d'ailleurs pas prévu qu'elle prenne cette ampleur initialement. J'ai parfois changé mes plans quant à l'avenir d'Aina, chose que je fais trop souvent quand j'écris, mais j'aime à me dire que ce sont les personnages qui n'en font qu'à leur tête.

Dans tous les cas, j'espère que vous avez apprécié cette histoire en dépit de ses très certaines imperfections. Vous avez été nombreux à la lire, et j'en suis vraiment heureuse. Je prends plaisir à constater vos votes chaque jour, ou même vos commentaires parfois ! Merci pour ça, merci de laisser une trace de votre passage, et merci également aux personnes qui ne se manifestent pas mais qui lisent tout de même.

Concernant la suite pour moi, j'ai plusieurs histoires en cours d'écriture autour de l'univers de Twilight. Comme vous l'avez compris, je n'ai pas vraiment beaucoup de temps pour écrire en ce moment avec mes études, donc je ne sais pas encore quand je vais pouvoir commencer à poster ces nouveaux projets. Si vous êtes néanmoins intéressés, n'hésitez pas à me suivre pour être averti quand ces nouvelles histoires sortiront !

Pour information, j'ai un autre projet d'histoire concernant l'imprégnation, mais sur un versant un peu plus particulier, un peu moins positif  par moments, qui en aborde les mauvais côtés et les conséquences potentielles (mais je vous assure que ce sera bien, je ne veux pas déjà vous effrayer ahaha). J'ai également un projet sur une vampire vagabonde (qui croise éventuellement la route des Cullen un jour, mais aussi un personnage du livre "L'appel du sang : la seconde vie de Bree Tanner", pour ceux qui l'ont lu, mais ce ne sera pas indispensable pour lire mon histoire).

Peut-être nous retrouverons-nous sur ces prochaines histoires. En attendant, je vous remercie une nouvelle fois pour vos lectures et votre soutien tout au long de cette histoire ! 

Aina [Embry Call]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant