En le découvrant sur le pas de la porte, mon cœur fait un nouveau bond. Comment se fait-il qu'Embry puisse me faire ressentir toutes ces choses à la fois ? Est-ce seulement normal ? Ou bien c'est nouveau pour moi, ou bien j'ai oublié ce que ça faisait.
— Tout va bien, Aina ? m'interroge Embry face au visage figé que je dois afficher.
Immédiatement, je me reprends.
— Oui, bien sûr ! m'exclamé-je. Tout va bien ! Désolée, je suis un peu ailleurs.
Je le fais entrer et le vois humer l'odeur qui s'échappe de ma cuisine.
— Ça sent bon ! commente-t-il.
— J'espère que ce sera réussi. Cette gazinière aurait bien besoin d'être remplacée. Je crois qu'elle a fait son temps.
— Crois-en mon odorat de loup, me rassure Embry, ce sera délicieux.
Je souris, persuadée qu'Embry me dirait la même chose même si la nourriture que je lui avais préparée était parfaitement répugnante. Il est exactement comme Angela à ce niveau là.
J'invite le quileute à s'installer à table pendant que je nous sers à tous les deux un verre de vin. Je ne fais pas l'avare sur les quantités, lui comme moi n'ayant pas la possibilité de devenir ivres quoi qu'il advienne. Nous pourrions boire dix bouteilles que l'effet serait le même ! En versant le vin, je renverse quelques gouttes sur la table. Embry s'empresse d'aller chercher une éponge pour nettoyer ça. Je m'excuse pour ma maladresse.
— C'est toi qui me rends incroyablement nerveuse, tu sais ?
— Moi ? s'étonne-t-il. Pourquoi donc ?
Il a un air parfaitement innocent sur le visage mais je parviens à déceler sa satisfaction. Il est apparemment ravi de me voir admettre l'effet qu'il a sur moi. Il n'est pourtant pas sans le savoir, lui qui peut entendre la moindre variation de mon rythme cardiaque.
Je ne prends donc pas la peine de répondre à sa question et avale une gorgée de vin. Comme si je pouvais seulement mettre des mots sur le pourquoi du comment il me fait ressentir ces choses !
— Ta journée s'est bien passée ? m'enquis-je à la place.
Il hoche la tête.
— Plutôt bien, oui. Et la tienne ?
— Je me suis rendue chez les Cullen, lui dis-je. J'ai appris pas mal de choses sur les vampires. Ils m'ont parlé des Volturi. Emmett a mentionné une « petite » guerre à laquelle vous les loups avez participé ?
Embry hausse un sourcil.
— Petite guerre ? répète-t-il. Ça c'est un sacré euphémisme. Tout ça aurait pu très mal tourner. Il n'y a eu aucun combat mais le danger était bien présent. D'ailleurs, ce n'était pas la première fois que les Cullen nous entrainaient dans ce genre de conflit. Enfin, pas les Cullen à proprement dit. Disons que Bella est curieusement au centre de tout ce qui allait mal à ce moment là...
— Tu ne l'aimes pas beaucoup, hein ? constaté-je.
— Oh non, ce n'est pas ça, rétorque-t-il. Disons qu'à l'époque je lui en ai beaucoup voulu parce qu'elle a fait souffrir Jake. Je ne la comprenais pas, aucun d'entre nous ne la comprenait en fait. Nous ne comprenions pas comment cette simple humaine parvenait à mettre autant de pagaille autour d'elle ! Et puis, je te rappelle qu'elle côtoyait nos ennemis jurés de très près, des vampires. Elle était même amoureuse de l'un d'entre eux, absolument incompréhensible ! Ça nous dépassait, et ça nous dépasse toujours un peu. Elle a rendu nos vies un peu moins monotones, on peut certainement lui accorder ça. Mais bon, tout s'est fini pour le mieux et c'est le principal.
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Aina [Embry Call]
أدب الهواةAina arrive à Forks un peu par hasard et s'attend à trouver une bourgade totalement dénuée d'intérêt. Elle comprend son erreur en posant son regard sur les Cullen pour la première fois. De son côté, Edward ne tarde pas à comprendre qu'Aina n'est pas...