14. L'amour à la plage

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Je passe l'essentiel de ma fin d'après-midi à lire, après être rentrée de la réserve. Quand je vois l'heure arriver, je me demande un instant si je devrais m'habiller différemment avant de me rassurer en me disant que c'est une soirée décontractée sur la plage, pas un cocktail habillé.

Je ne suis plus très habituée aux soirées. A Québec, les seuls semblants de fêtes auxquelles je participais étaient les pots de départs cordiaux de certains collègues ou bien les fêtes entre voisins de l'immeuble où j'habitais. Cependant, ces fêtes là n'étaient faites que pour respecter les conventions et il était rare que je m'y amuse. Ce soir devrait être un peu différent.

Équipée d'un fer à boucler, je tente de structurer mes boucles désorganisées en grimaçant à mon image dans le miroir. Je ne suis pas très habituée à l'exercice et le résultat n'est pas bien différent de l'état initial. Je soupire avant d'abandonner mon fer et de rejoindre le séjour.

Mon timing est parfait car, quand je pose mon premier pied dans la pièce, quelques coups sont frappés à la porte. Il ne peut s'agir que d'Embry. Et effectivement, c'est le visage souriant du quileute que je découvre sur le seuil de ma maisonnette. Il porte un t-shirt gris et un bermuda noir qui lui donnent un air étonnamment habillé. J'attrape un gilet et nous ne tardons à nous installer en voiture.

– Au fait, comment as-tu eu connaissance de cette fête ? s'enquit Embry.

– Je me promenais et ce sont deux touristes allemands avec qui j'ai vaguement parlé qui m'ont proposé de venir. Tu les verras peut-être ce soir. Je ne les connais même pas vraiment, ce n'est pas dans mes habitudes d'aller à ce genre de fêtes, mais peut-être est-il temps que je m'ouvre à de nouvelles choses. Dommage que les autres n'aient pas pu venir, non ?

Je lâche cette phrase avec une apparente innocence mais Embry sait bien qu'elle n'est pas anodine. D'ailleurs, d'un air un peu gêné, il tourne la tête vers la vitre côté passager en haussant les épaules.

– Ouais, c'est dommage, dit-il.

– Tant pis pour eux. Enfin, seulement si la fête se révèle réussie. Si ça se trouve, il n'y aucune fête et on s'est fichu de moi.

Nous rions tous les deux face à cette éventualité. Le reste du trajet se passe dans une bonne ambiance. Embry me parle des autres loups, et notamment des mésaventures que vit Jacob depuis que Paul sort avec sa sœur, Rachel. Il me raconte que Jacob craint vraiment le moment où tous les deux se fianceront car, à écouter Embry, il parait évident que ça arrivera un jour.

En discutant, le trajet passe vite et nous ne tardons pas à arriver à l'endroit où doit se dérouler la fête. Le parking est déjà plein de voitures, nous en déduisons que la fête n'était pas qu'une blague destinée à se moquer de moi.

En arrivant sur la plage, nous sommes tous les deux surpris de découvrir combien de gens se sont réunis ici. J'imaginais une fête en petit comité mais c'est quand même plusieurs dizaines d'adolescents et de jeunes adultes qui semblent s'être réunis ici. Embry reconnait quelques quileutes qu'il salue mais nous nous contentons dans un premier temps de déambuler sur la plage en observant les autres.

Un adolescent blond nous interpelle alors et nous propose deux verres de bière que nous acceptons. Nous nous installons ensuite sur une souche de bois mort à proximité du feu de camp qui a été allumé au milieu de la plage. Embry vide pratiquement la moitié de son gobelet d'un seul coup. Je lui jette un coup d'œil amusé.

– Tu veux savoir autre chose sur nous ? me demande-t-il.

Je hoche la tête.

– Il nous est quasiment impossible d'être saouls. Même en buvant d'énormes quantités d'alcool, nous en ressentons à peine les effets.

Aina [Embry Call]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant