Nouveau départ ?

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Angel

Je charge mes dernières affaires dans mon coffre pendant qu'Ombeline attend près de la voiture, Jérémy dans ses bras. Personne ne parle. Mon fils lui embrasse la joue alors que je ferme le coffre.  Il la serre dans ses bras avant qu'elle ne le dépose à terre. Il saute littéralement dans son siège auto et s'attache rapidement trop excité à l'idée de retourner chez lui. 

Ombeline s'approche de moi et m'enlace tendrement, je m'agrippe à elle, aussi fort que je le peux. 

– J'ai l'impression de t'abandonner. 

Elle rit doucement. 

– Non, tu ne m'abandonnes pas. Tu m'as ré-insufflée la vie. Je dois... J'ai besoin de me reconstruire. Je vais reprendre mes études, me faire des amis. Quand nous nous reverrons, j'espère être une autre personne. 

– Mais tu es quelqu'un de...

– Chut. J'aspire à être une personne qui va bien, qui n'a plus peur de tout.

Qu'a t'elle bien pu vivre ? Merde, je me sens mal pour elle. Elle va être à nouveau seule. 

– Je t'appellerai souvent. 

Elle s'écarte de moi et me sourit de toutes ses dents. Elle est sublime. 

– J'espère bien. Sinon, je le ferai. 

– Quand tu veux Ombeline.

Elle m'embrasse la joue une dernière fois et recule de quelques pas. Je monte derrière le volant et démarre. En route vers les Sons of War.

Mon cœur ne sait pas où il en est. Ma raison non plus. Triste, heureuse, impatiente, fuyante, angoissée, je suis tout ça à la fois mais je me sens, malgré tout, à la bonne place et surtout vivante.


Liam

J'ai beaucoup trop à faire et je tourne comme un lion en cage, les idées embrouillées. J'ai besoin d'avoir les idées claire mais tant qu'elle et son fils ne seront pas là, près de moi, je crois bien que ce sera impossible. Il me tarde de partir à  sa recherche. Malheureusement, entre les combats qui ont repris sous le joug du Club, le recrutement, non sans méfiance, de nouveaux membres, les affaires du club et toutes les merdes qui vont avec, mais aussi les business de Marlowe et Snake avec qui je dois composer, je n'ai pas eu le temps d'aller les chercher. Jérémy et elle me manque, bordel. J'vis plus sans eux. Les savoir à plus de milles bornes de moi me rends fou ! Je veux l'enlacer à lui en couper le souffle, je veux m'excuser, je veux lui faire l'amour, je veux l'épouser. Ho oui je veux tout ça ! Et plus le temps passe et plus la folie me guette. Je suis, en permanence, d'une humeur de merde. Encore plus froid que d'habitude, plus têtu et plus enragé ! Mon poing n'a pas le temps de me démanger qu'il s'abat sur tous ceux qui me ferait un peu trop chier. Seul Maddox sourit comme un con à mon contact. Il se fout de ma gueule ouvertement. Il a de ses nouvelles, pas moi. J'ai eu plusieurs fois envie de le buter mais il est un de mes amis les plus chers et nous en avons trop perdus. 

Il est environ 22h00, un dimanche ou un vendredi peut-être. Enfin je ne sais plus et à vrai dire ça ne change pas grand chose. Je suis adossé au bar en train de regarder les gars s'amuser ou du moins essayer. Les précédents événements ont laissés des traces indélébiles. Beaucoup réfléchissent. Je réfléchis, entre deux crises de nerfs. 

Le bon dans tout ça, c'est que si tout se déroule bien, dans quelques jours, je pourrais partir les chercher. 

Le sifflement bien particulier de Maddox, me tire de mes pensées. Il a un putain de sourire sur sa face de p'tit con. Les yeux rieurs, il me montre, d'un coup de tête, la porte derrière lui. Mon cœur loupe un battement ou s'arrête. Ma respiration se bloque. Non. J'arrive pas à y croire. Pourtant, si, j'ai bien compris mais mon corps est comme paralysé. L'adrénaline commence à inonder mon système nerveux. 

– Allez Liam ! Bordel tu vas magner ton cul ou c'est moi qui y vais !

Ça réplique me fait réagir, je me précipite dehors, je cours jusqu'à l'entrée où sont garées les voitures et où un attroupement de motards s'est formé. Angel est là, près d'une voiture, dos à moi. Elle semble détacher Jérémy.

J'approche, le cœur vivant, heureux, prêt à exploser de bonheur. 

– On est à la maison maman ? 

– Oui mon chéri. À la maison. 

La petite brune sort en trombe de la voiture, cherche du regard et pose ses yeux sur moi. Je vois l'excitation dans ses yeux écarquillés. Je m'accroupis et lui tend les bras. Il fonce sans plus attendre dans mes bras, je le serre contre moi, une main sur sa petite tête. Sans le lâcher, je me relève.

– Tu m'as manqué Liam. 

– Toi aussi mon bonhomme. Plus que tu ne peux l'imaginer. 

– Plus que l'univers ? 

Je ris. 

– Plus que l'univers. 

Mes yeux percutent ceux d'Angel. Elle a les larmes aux yeux, la tête légèrement penchée, une main devant la bouche. Putain qu'elle est belle. Je libère un de mes bras et lui ouvre. Elle s'y engouffre et lève son visage vers moi. Nous nous observons un long moment.

– Plus jamais bébé.

Sans plus de mots, elle me comprend et sourit.

– Plus jamais. 

Je scelle mes lèvres aux siennes tandis que les applaudissements pleuvent. Ma famille dans mes bras, mon esprit s'apaise. 

– Épouse-moi.

Elle me regarde, interloquée. 

– Mais...

Je lui clos la bouche d'un autre puissant baiser. Jérémy rigole dans sa barbe.

– Épouse-moi.

Un sourire en coin se dessine sur son doux visage.

– OK.

– Mad ! Va chercher un prêtre !

Sa panique me fait rire. 

– Quoi maintenant ? 

– Oui maintenant bébé. Je t'aime, je vais te lier à moi par toutes les manières possibles. Demain, je t'emmène chez le tatoueur. 

Elle panique toujours. 

– Mais Li, on ne peut pas. 

– Si. 

Et je comprends. Je pose Jérémy au sol sans lui lâcher la main et colle mon front à celui de ma future femme. 

– On gérera notre merdier de couple quand nous serons mariés. Ça ne va pas être facile mais on va y arriver. De toute façon il faudra bien puisque je ne peux pas vivre sans toi, sans vous deux. Laisse-moi devenir ton mari, Angel. Je veux prendre soin de vous, je veux vous aimer. Bordel, je veux que tu portes mon nom. Laisse-moi être ton prince, princesse. 

Des larmes coulent sur ses joues en faisant un détour par ses magnifiques fossettes. Son sourire radieux me dit qu'elle est d'accord mais j'ai besoin de l'entendre.

– Dis-le bébé. 

Elle inspire profondément, ses yeux plantés dans les miens. 

– C'est d'accord Liam. À quoi bon attendre. Liam ? 

– Mhm ?

– Je t'aime. 

Putain que ça fait du bien. Je veux l'entendre tous les jours, jusqu'à la fin. 

Angel or not... (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant