Les actes comptent plus que les mots

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Bonjour !

Voici le nouveau chapitre et je vous laisse avec ce titre de chapitre plutôt suggestif (comment ça pas tant que ça ?).

Bref, j'arrête de monologuer.

Bonne lecture !

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— Je t'aime.

La déclaration de Maglor l'avait tant surprise qu'Elaiano n'avait pas su répondre. Elle était restée là sans voix, assise dans l'herbe au bord de la rivière, sans pouvoir prononcer le moindre mot ni articuler la moindre pensée de façon intelligible. Puis la claque était partie et l'elfe avait reculé, blessé. La jeune fille avait alors crié, tempêté, et craché avec férocité toute sa surprise sur son interlocuteur qui n'avait pas compris la raison de ce soudain excès de colère. Puis elle s'était un peu apaisée et en quelques mots jetés au vent, elle avait plus ou moins comprendre au fëanorion qu'elle ne voulait pas en parler.

— Tu n'as pas le droit de me faire ça ! Pas toi aussi ! avait-elle sifflé. Il m'a déjà fait le coup une fois alors ne t'y met pas aussi !

Et sans un regard, elle avait remis ses chaussures encore humides et s'en était allée. Resté seul, Maglor se replongea dans de moroses pensées, le cœur en lambeaux. Faegmôr avait poussé sa félonie bien plus loin qu'il n'avait pu penser, la réaction de l'adolescente ne laissait aucun doute à ce sujet. Il avait sans nul doute dû faire une déclaration à Elaiano, celle-ci y avait cru et avait ensuite d'autant plus mal vécu la trahison de ce dernier car il avait joué avec ses sentiments. Et en voulant abattre le mur qui se dressait entre eux, Maglor n'avait fait que le renforcer en s'aventurant sur un terrain glissant. A présent il était trop tard, il n'avait plus rien à raconter à la jeune fille et elle n'avait plus aucune raison de venir le voir d'autant plus qu'elle n'avait pas entièrement confiance en lui. Il lui serait alors d'autant plus difficile de lui parler. Une bourrasque de vent le tira de ses pensées et lui fit lever la tête. Malgré l'épaisse couche de feuilles, il put voir que le ciel s'était assombri et des nuages menaçants surplombaient à présent la forêt. Il allait devoir se dépêcher de rentrer s'il ne voulait pas finir trempé, bien qu'au vu de la situation actuelle, ce soit bien le cadet de ses soucis. L'elfe se releva et partit en direction de l'endroit qui lui avait été attribué depuis le début de sa présence en Lorien.

Les premières gouttes de pluies qui s'écrasèrent sur le rebord de la fenêtre du talan d'Elaiano ne lui firent même pas lever la tête. Qu'il pleuve ou qu'il fasse beau, rien n'aurait pu la tirer de l'état dans lequel les derniers évènements l'avait mise.

Elle peinait encore à accepter tout ce que lui avait expliqué Maglor, alors sa déclaration avait été la goutte qui avait fait déborder le vase. L'adolescente se massa distraitement la main encore endolorie par le coup qu'elle avait porté à l'elfe. Il l'avait prise de court et son geste irréfléchi restait cuisant. Elle avait vu dans le geste du fëanorion la même chose que ce qu'elle avait cru apercevoir chez Nínim lorsqu'il avait lui aussi avoué ses sentiments à la jeune fille. Mais depuis qu'elle savait qu'il l'avait manipulé, il lui était difficile de penser à lui sans se rappeler de sa déclaration dans la clairière. Et plus elle y pensait, plus elle s'en voulait. Ce jour-là, elle l'avait entendu parler avec un autre général de l'armée et les paroles de Faegmôr, l'avait blessé et elle avait pendant quelques instants cru qu'il lui mentait depuis le début. Mais sa déclaration avait estompé tout le reste et avait brisé ce doute. Depuis dès lors que la moindre méfiance s'éveillait en elle, il lui avait subtilement rappelé qu'il l'aimait. Combien de fois s'était-elle sentie coupable de le défier alors qu'il semblait l'apprécier ? Combien de fois avait-elle surpris un regard doux à son égard ?

La Voyageuse des étoilesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant