Épisode pilote

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- Ah... Je ne comprendrais jamais ces humains... Mais en même temps, j'aime bien cette ambiance. Ni trop calme, ni trop bruyante...

Celui qui avait dit cela était semble-t-il, un chat. Un chat noir un peu étrange d'ailleurs... Soudain, il s'aperçut que nous ; lecteurs, étions en train de l'observer.

- Oh, vous étiez la ? Je suis le chat voyez-vous. Enchanté. Vous pouvez m'appeler Seth, mon nom de naissance étant Sir Roland de la Croquette. Bien que les nominations royales me sied, Seth fait bien plus digne, ne trouvez-vous pas ?... Mon dieu, quelle tête vous faites ! N'avez vous jamais vu un sphinx durant votre courte vie ? Non et bien vous avez de la chance de m'avoir croisé... Les chats de cette race ne cour pas vraiment les rues par chez nous. Je ne sais pas pourquoi, mais nous semblons inspirer le dégoût chez les humains. Pourtant, nous sommes comme tout le monde. Comme vous. Vous vous rendez compte ? De la ségrégation raciale envers une race de chat ! Dire qu'il y a une flopée incommensurable de vidéos marrantes de chats sur l'internet... Ah... Vraiment... Je n'arrive pas à vous comprendre...

Le chat enfin, non, Seth... avait une attitude bien hautaine. Visiblement dû à son rang. Ce chat ne se prenait vraiment pas pour de la merde. Après tout, vu l'endroit dans lequel il vit, ça semble logique. Un immense palais pour lui et sa petite taille. Où sommes-nous ? Dans une ville, bien sur, pas perdu dans un trou-du-cul-du-monde campagnard. Ça non, ce genre de lieu n'existe pas trop là-bas. Et puis... Le genre de pratique de ce lieu ne plairait pas trop aux vieux paysans. Car oui, il n'y a pas que des jeunes en campagne. Bien que... Certaines personnes âgées pourraient bien vous surprendre... Bref ! Revenons au chat.

- Si vous êtes venu me voir, c'est pour que je vous fasse visiter n'est-ce pas ? Soit ! Vous avez une bonne tête. Allons-y Alonso ! Comme dirait un personnage que ma locataire regarde dans la télévision.

Il nous invita à le suivre d'un petit coup d'oreille. Mais... Attendez voir... Il nous ramène vers la sortie. Ou l'entrée. Simple point de vue. Cette visite l'importune-t-elle tant que ça ? Je vous jure, les chats... Ah ? Tiens... Il s'arrête...

- Bien, veuillez s'il vous plaît regarder à l'extérieur...

Je me demande bien ce qu'il veut nous faire voir... Il n'y a que la rue... Que... Un max de monde qui fait la queue pour entrer... Pour entrer là où vous savez... Héhé... Bah quoi ?! Bah oui ! Là où on se trouve bien sûr ! Comment ça, pourquoi je ne dis pas le nom de cet endroit ?! Simplement que c'est au chat d'en parler, puisqu'il nous fait la visite ! Alors je respecte et j'observe, voir si j'en ai bien pour mon argent.

- Ça y est ? Vous avez regardé ? Donc vous avez sûrement vu la file interminable d'humains devant le Club ? Oui ? J'espère parce qu'il faut être sérieusement aveugle pour ne pas la voir. Enfin... Nous sommes ici au Crimson Klub. Avec un K et non un C, n'est-ce pas ? Quelle est la particularité de celui-ci ? Oh mais ne partez pas trop vite en besogne mon chaton. Vous verrez, vous verrez !

Il lécha lentement sa peau sans poils, comme si c'était la chose la plus importante du monde. De ce fait, nous ne le dérangions pas pendant ce rituel semblant sacré. Puis finalement, comme ennuyer, il nous lança :
- Aller mes chers, retournons à la salle principale.

Suivant le chat qui nous guidait grâce à ses pupilles luminescentes, nous arrivions sans encombre à notre station après un étouffant couloir de velours et de longs rideaux. La salle principale, dixit notre ami félin, était immense. Une salle, toujours avec ce rouge intense en couleur dominante. Avec de temps en temps, par-ci par-là quelques touches de noir, de blanc et d'or. De la moquette au sol, du velours et des tentures douces avec des lustres et lampes recouverts de cristal qui apportaient une atmosphère feutrée et enivrante. Devant nous, au fond de la pièce se trouvait un bar d'une longueur impressionnante. En bois massif mais néanmoins ouvragé par de petits motifs en relief, rendant le tout délicat, dans ce monde de brut qu'il abritait en son sein. Oui, l'alcool n'était pas toujours joyeux et rose. Des tables rondes avec des banquettes ovales étaient positionnées un peu partout, de sorte à voir du mieux possible la grande scène similaire en tout point à celle d'un théâtre, s'annonce sur notre gauche. Contre les murs restés libres dans la pièce, de longues banquettes y étaient acollées avec quelques petites tables proches.

Les bas-fonds du CrimsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant