- Décembre 1994

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Un air de fête parfumait déjà les couloirs de l'école. Hagrid avait apporté un géant sapin de la taille d'un dragon dont on lui suivait la trace grâce aux épines répandues depuis les portes d'entrée. Les elfes passaient derrière pour balayer. Des élèves et professeurs s'amusaient ensuite à poser une décoration de temps à autre. Le professeur Flitwick devait monter sur un escabeau pour pouvoir accrocher des boules de Noël gigoteuses qui animaient le sapin. Rusard accrochait des guirlandes ici et là dans la Grande Salle. Peeves s'amusait à porter une guirlande en guise d'écharpe. Rusard le menaçait de l'étrangler avec puis de le pendre au sapin s'il ne la lui rendait pas. Toute cette ambiance joyeuse m'était émoustillant.

J'avais, quant à moi, réalisé la pancarte pour le traditionnel bal de Noël :

Le 25 décembre, le bal de Noël aura lieu à 20h00 dans la Grande Salle. Tenue de soirée exigée.

Ce bal avait été organisé en faveur du regroupement des écoles présentes à Poudlard. C'était le premier Noël que je passerai à Poudlard depuis que j'enseignais ici. Il était vrai que les autres années j'avais préféré rentrer pour voir ma famille et mes amies. Mais cette année était assez spéciale, alors je m'étais sentis obligée de rester, au détriment de mes proches...

Beaucoup d'élèves aussi prévoyaient de passer leurs vacances de Noël au château. De partout dans les couloirs on voyait les filles s'entrainer à faire des pas de danse ou parler de leur tenue tandis que les garçons cherchaient à les approcher en se passant une main dans les cheveux... Mais malheureusement pour eux, les filles ne parlaient plus que de Cédric Diggory ou de Viktor Krum. Elles en étaient devenues folles amoureuses. Il y avait des teams supporter « Cédric » et l'autre « Viktor » tandis que d'autres étaient amoureuses des deux. Je trouvais l'engouement un peu exagéré étant donné que la prochaine épreuve aurait lieu pas avant quelque mois. Même dans mes cours je surprenais les filles à parler d'astuce beauté plutôt que de la manière dont on obtenait des couleurs avec les pigments.

- Vous allez venir au bal de Noël, mademoiselle Duchamp ? m'interrogea une élève de première année.

- C'est possible.

- Je suis sûre que vous serez la plus belle !

Elle venait de me mettre une pression énorme. Je ne savais pas sur quoi elle se basait, ni sur ses échelles de beauté et encore moins ses références, mais je venais soudain de réaliser que l'on était à une semaine et demie du bal et que je n'avais toujours aucune idée de la tenue que j'allais porter. J'étais tellement absorbée par la fin du trimestre qui me préoccupait davantage que de la tenue que je devrais mettre seulement pour une soirée.

- La couleur verte, donc, repris-je mon cours. C'est une couleur secondaire. Sa symbolique, notez bien : c'est une couleur qui porte chance, qui apporte de l'espérance, liée aux idées de fécondité, de jeunesse, de vigueur. Mais aussi de croissance, de santé, de fraîcheur et de nature, comme le sapin de Noël... Dans un contexte négatif, il peut représenter l'échec, l'envie et la jalousie, le hasard, le jeu, les mauvais sorts, la maladie... On trouve ses pigments dans le malachite, un minerai naturel. Sur le cercle chromatique, sa couleur en opposition est le rose qui signifie...

- L'amour !

- Oui, mais on lève la main. Dix, non, cinq points seulement à Serpentard.

A côté de ça, je passais mon temps à contempler de loin le professeur Rogue à la Grande Table, quand je ne pensais pas à lui en classe. Je le contemplais à me demander comment ma vie serait différente si j'étais en couple avec lui. Quelqu'un à Poudlard partagerait mes secrets et ma vie... A présent il n'était même plus un ami, et encore moins mon petit ami. Il était redevenu un simple collègue.

Celui dont on doit prononcer le nom : Severus Rogue, notre nouvelle célébritéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant