- Février 1992

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- Mademoiselle Duchamp, m'interpella une voix doucereuse un jour dans un couloir.

Je me retournai et avais alors cette curieuse impression de toujours tomber sur le professeur Rogue à des moments inattendus. Il apparaissait soudainement de nulle part et en silence.

- Faites attention à vous quand vous sortez seule dans les couloirs aussi tardivement. Vous pourriez... être témoin de choses pour le moins fâcheuses ! Bonne journée.

Il disparut aussitôt sans que je puisse avoir eu le temps de répliquer quelque chose. Il avait cette étrange façon de disparaitre et d'apparaitre dans un retournement de cape. Sa longue cape noire flottante lui donnait une allure aussi fière d'un corbeau, la tête haute, prêt à bondir à tout moment sur sa proie. Et à cet instant, sa proie c'était moi. Il avait beau faire preuve d'un peu de courtoise, il venait de me menacer pour que je ne sois pas témoin de chose dont je ne devrais pas voir. Le voir réprimer un professeur, pour le nuire par exemple. De toute évidence, il manigançait quelque chose.

Le lendemain, je pris un professeur à part en qui j'avais toute confiance. Ce fut la professeure McGonagall à qui j'exposa la situation :

- Est-ce normal que le professeur Rogue réprimande sévèrement ses élèves, mais également les autres professeurs ?

- Et bien il n'est pas sans dire que le professeur Rogue est d'un naturel quelque peu...hm... stricte.

- Jusqu'au point de me défendre de me promener dans les couloirs le soir ?

Elle fit mine de réfléchir.

- Etrange oui, très étrange, marmonna-t-elle pour elle, à peine audible. Je vais en parler à Dumbledore.

- Vous faites confiance au professeur Rogue ? m'inquiétais-je.

- Je dirais que si Dumbledore n'hésiterait pas à lui confier sa propre vie... Alors pourquoi pas.

Quelque jour plus tard à peine, en fin de journée, le professeur Rogue entra d'un pas conquérant dans ma salle de classe, et m'interpella d'un regard imbibé de fureur :

- Décidemment Mademoiselle Duchamp, vous êtes encore pire que ce que je craignais !

- Pardon ? lançais-je d'un air pétrifié de terreur.

Je venais de comprendre qu'il avait dû avoir une discussion avec la professeure McGonagall.

- Navrée de vous décevoir, professeur...

- Oh mais vous ne me décevez pas, mademoiselle ! Mon estime envers vous est... indéniablement inexistante, lâcha-t-il froidement en me lançant des éclairs foudroyant de ses yeux.

Après quoi il disparut dans un violent coup de vent projeté par les pans de sa cape sans que je n'aie eu le temps de dire un mot. Jamais il ne s'était autant montré aussi odieux envers moi.

Depuis ce jour, je remarquai l'inévitable antipathie avec laquelle il me considérait amèrement. Il ne cessait de me vilipender. Ce qui était étrange, c'était qu'à chaque fois que je me trouvais seule à discuter avec le professeur Quirrell, le professeur Rogue intervenait toujours pour interrompre et mettre fin à notre conversation en lançant d'insupportables sarcasmes, où faisait en sorte de m'éloigner de lui. 

Et lorsque nous étions en présence d'autres professeurs, dans la Grande Salle par exemple, il faisait comme si de rien n'était. Dumbledore semblait ravi, satisfait et avait l'air de laisser le champs d'action libre au professeur de potions et semblait lui vouer une confiance inébranlable. Cela me mettait hors de moi de laisser passer un tel comportement. Mais personne ne remettait la parole de Dumbledore en doute...

Celui dont on doit prononcer le nom : Severus Rogue, notre nouvelle célébritéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant