Celui dont on doit prononcer le nom : Severus Rogue, notre nouvelle célébrité

- Octobre 1991

En ce premier mois de cours, il me semblait que j'étais tout aussi en manque de repères, voire de confiance, que les élèves de première année qui paraissaient perdus dans le château, alors que j'y avais déjà vécu. En huit ans que je l'avais quitté, j'avais comme la sensation que les couloirs avaient légèrement bougé.

Un jour alors que je circulais dans un couloir pour me rendre dans ma salle de classe, j'entendis un élève se faire réprimander par la voix rude d'un professeur :

- Vous êtes un sorcier né-moldu, et vous ignorez qui est Salazar Serpentard ?! Mais enfin Salazar Serpentard ! Vous n'avez donc rien à faire dans ma Maison ! Prenez un livre à la bibliothèque et je vous accepterai dans mon cours uniquement lorsque vous serez capable de me dire qui était Salazar Serpentard !

- S'il n'a pas vécu dans une famille de sorcier, il est tout à fait normal qu'il ignore qui était Salazar Serpentard, ne pus-je m'empêcher de rajouter pour tenter de prendre la défense de l'élève.

- Et vous peut-être, quand vous êtes entrée à Poudlard, vous auriez été capable de citer le nom des quatre fondateurs ? me lança soudain le professeur Rogue sur un air de mépris.

- Et bien je...

Il lâcha un rictus.

- C'est bien ce qui me semblait, s'enquit-il aussitôt sans me laisser le temps de répondre.

- Ce n'est pas à Poudlard que j'aurais dû étudier, mais à BeauxBatons, répondis-je.

- On se demande vraiment pourquoi vous n'êtes pas allée enseigner là-bas !

Le professeur Rogue disparut aussitôt dans un violent tournoiement de cape.

- Il est toujours comme ça ? demandais-je aux élèves à côté de moi.

- Oh oui, et encore, là il a été gentil, me dit l'un d'entre eux. Rogue a une liste rouge des gens qui sont né-moldus dans un carnet. Je suis sûr que le soir, quand il s'ennuie, il doit s'amuser à leur jeter un sort. Il assume ouvertement de dire que les né-moldus sont un véritable problème à Poudlard, qu'il ne devrait pas y avoir des élèves né-moldus dans l'école. En plus, il note à la tête des élèves, si tu n'es pas de Serpentard, ta progression promet d'être plus looonngue que les autres !

L'élève s'éloigna de moi en faisait de grand geste des bras pour insister la longueur du mot. J'ignore en quelle classe il était, mais son attitude traduisait inévitablement le vécu.

Peu de temps avant les vacances de la Toussaint, un matin, pendant une pause entre deux cours, j'aperçu non loin un petit groupe d'élèves réunis cercle. Intriguée, je m'approchai aussitôt :

- Que se passe-t-il ici ? Il me semble qu'il va être l'heure de retourner dans votre salle de classe !

- Mais professeure ! s'enquit une élève d'une voix perçante, c'est Faustine qui pleure !

Le groupe s'écarta alors pour me laisser approcher. En effet, la petite Faustine Accajoux de la maison Poufsouffle que j'avais en classe de première année, une blondinette platine coupée au carré, pleurait à chaudes larmes.

- Qu'est-ce qui te met dans un état pareil ? m'étonnais-je.

- C'est le professeur Rogue, madame, commença alors Eglantine qui cajolait sa petite sœur qui ne pouvait émettre un mot tellement elle était en sanglot. Il a été méchant avec elle ! Il lui a crié dessus, jeté ses livres par terre en cassant son éprouvette... avant de lui donner une punition !