Celui dont on doit prononcer le nom : Severus Rogue, notre nouvelle célébrité

- Décembre 1993

Le soir, après mes interminables journées de cours, j'avais pris l'habitude de me rendre dans le potager en bas l'école non loin du saule cogneur pour m'adonner à l'écriture de mon journal en dehors du château, histoire de libérer l'esprit de ma journée de classe. J'aimais vraiment cet endroit. Ça m'était inspirant. Il y avait des montages à perte de vue, la forêt interdite descendait au loin sur le bas-côté et la protection du château qui pesait juste derrière moi dans le dos. Je m'y rendais depuis que j'avais découvert les magnifiques coucher du soleil. En cette saison cet endroit baignait dans une apaisante et chaude atmosphère avec le soleil couchant. Je décidais de rentrer lorsque je commençais à ne plus voir correctement ce que j'écrivais et que je sentais la faim et le froid me gagner.

Maintenant la neige tombait...

Mais un soir, je fus interrompue lorsqu'une silhouette noire se dessinait un peu plus bas loin devant moi dans une légère pénombre. Elle semblait se rapprocher timidement. Plus elle se rapprochait, plus sa silhouette semblait bien plus distincte. Un corps allongé sur quatre pattes, oreilles pointues, longue queue et pelage touffu. Je posai mon carnet à côté de moi sur une petite butte rocheuse, puis fis un geste de la main accompagné un bruit de la bouche pour l'appeler. Mais la bête demeura craintive. En effet, dès je me levai à peine, surement trop brusquement pour elle, la créature disparut aussitôt la queue entre les pattes dans la pénombre des buissons.

Un autre soir encore, ce chien m'apparut à nouveau toujours timide, mais assez proche pour que j'en fasse quelques croquis cette fois. C'était un chien assez grand, haut sur patte, mais pas du tout volumineux pour un berger. Il paraissait extrêmement maigre, voir squelettique si l'on avait l'œil aiguisé.

Le soir suivant j'avais laissé tomber l'écriture de mon journal pour lui donner à crouton de pain à manger. Que faisait un chien à Poudlard ? Peut-être était-il perdu ou abandonné ? Appartenait-il à un élève ? Pour réagir aussi craintivement à l'homme et être aussi affamé j'écartai aussitôt cette hypothèse et m'abstins de mettre des affichettes dans l'école. Pour moi ce chien était bel et bien abandonné. Peut-être devrais-je l'adopter ? Mais un chien au château, à l'intérieur-même, c'était difficilement envisageable. J'avais déjà un chat dans mes appartements qui ne serait certainement pas ravi d'accueillir un colocataire de cette envergure. D'ailleurs l'école était remplie de chats. En tout cas ce chien m'avait visiblement adopté lui. Il me laissa caresser son poil rêche et sale.

Puis un jour, plus rien. Aucun chien, aucune ombre, aucune silhouette semblable à un chien. Seulement les détraqueurs. La nuit tombait assez tôt si bien que l'on voyait la lune y briller. La peine lune. Le froid commençait à m'envelopper dans de désagréables frissons que je préférai regagner le château. En chemin, je tombai nez à nez avec le professeur Lupin qui ne manqua pas de me rentrer dedans d'un violent coup d'épaule.

- Oh excusez-moi professeur, est-ce que ça va ?

Il avait l'air extrêmement pressé si bien qu'il ne m'adressa pas un mot, à se demander s'il m'avait réellement vu et entendu. Je le vis disparaitre sous l'ombre saule cogneur.