- Février 1996 (lemon)

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La neige de janvier fondait lentement pour laisser place au soleil frais de février. Les jours où il faisait du soleil, les élèves sortaient dehors, mais dès que le ciel se couvrait de nuages, ils rentraient tous se réfugier en étude, à la bibliothèque ou dans les salles communes. Malgré le bien-être que j'éprouvais maintenant d'avoir rendu le questionnaire à Ombrage, je ne parvenais pas à m'empêcher de penser à ce qui pèserait sur moi quand elle l'aurait lu. Je continuais de faire cours et ne sortais de ma classe que pour me rendre aux toilettes et quand Severus venait me retrouver pour aller diner.

Quatre autres pétales étaient tombés le mois dernier. Depuis que les détraqueurs avaient rejoint l'armée de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, je ne pouvais m'empêcher d'imaginer Severus cerné par les détraqueurs lorsqu'il s'absentait les week-ends. Mais rien ne semblait l'arrêter. Je savais mieux que quiconque qu'il était capable de se défendre seul. Lorsqu'il rentrait, ce n'était que pur bonheur de le voir sain et sauf. Nous dinions ensuite tous les deux, et quand il était de meilleure humeur, il m'informait parfois de ce qui se passait dehors, en ville, la présence de détraqueurs notamment, et qu'aucune mesure n'avait été prise par Fudge et le ministère, mais que les mangemorts prévoyaient autre chose que d'infiltrer Poudlard. Il me rassurait sans cesse sur le fait que Voldemort n'était au courant de rien concernant le plan de Dumbledore et les baguettes de Sureau.

- Faire semblant d'être poli c'est épuisant, disait-il sûrement à propos d'Ombrage. Au fait, Marguerite, je me suis arrangé pour obtenir la carte du Maraudeur auprès des élèves. Je leur ai confisquée en la donnant à Rusard. Ombrage ne risquera pas de la trouver. Problème réglé. Il faut un mot de passe pour la débloquer et Ombrage ne le connait pas. Moi-même je ne le connais pas. Seul l'élite le peut, bien sûr.

Ainsi, il était coutume que Severus et moi nous nous retrouvions dans une de nos salles de classe ou dans l'un de nos appartements, pour diner ensemble, en toute discrétion à l'insu d'Ombrage, dans un secret absolu. Nous avions pris l'initiative de ne jamais rester dans la même salle pour éviter de se faire surprendre, et nous nous adaptions en fonction des déplacements et agissements d'Ombrage. Il était préférable que nos lieux de rendez-vous restent imprévisibles.

- Qu'est-ce que vous écrivez, Marguerite ? me murmura-t-il un soir à mon oreille en ne me voyant pas décrocher de mon travail.

Il avait penché sa tête contre la mienne par-dessus mon épaule et avait glissé sa main dans la mienne comme pour m'empêcher d'écrire davantage.

- Euh, une sorte de... journal intime...

J'apposais ma plume et refermais mon journal pour ne pas qu'il le lise.

- Aucune nouvelle de votre chère amie du ministère alors ?

- Non, aucune. Je ne lui ai jamais répondu.

Visiblement satisfait et rassuré, Severus m'embrassa.

- Voilà qui est fort dommage, fit-il d'un ton sarcastique. On aurait pu se tenir informé de ce qui se passe au ministère...

- Vous voulez que je lui écrive finalement ?

Il eut un rapide froncement du sourcil.

- Inutile. Allons diner je meurs de faim.

Au fur et à mesure, et avant même que la Saint-Valentin n'approchait, nos repas en tête-à-tête avaient des airs de diners romantiques malgré nous. Il était drôle de remarquer que nous étions seuls tous les deux, éclairés par la lumière tamisée des chandelles... sauf que l'on travaillait. Severus avait toujours été un solitaire dans tous les domaines, mais on était devenu plus productif à travailler ensemble. Le chômage ne lui convenait guère. Je l'avais à nouveau aidé dans ses corrections. Le thème actuel traitait des antidotes aux différents venins et poisons. J'adorais l'aider, cela me permettait d'apprendre de nouvelles choses.

Celui dont on doit prononcer le nom : Severus Rogue, notre nouvelle célébritéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant