- Novembre 1992

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Quelque temps après, la saison des matchs de Quidditch se faisait ressentir à travers l'excitation qui circulait dans toute l'école. Malgré que les élèves ne parlaient plus que de ça, je dus me rendre à l'évidence que cela avait fini par complètement me sortir de la tête, tant mon esprit était subjugué par la lecture du livre du professeur Lockhart.

La salle des professeurs était déserte ce matin-là, et j'avais profité de cet instant où je n'avais pas cours pour m'y retrouver seule et avoir tout le loisir de me plonger dans sa biographie, confortablement assise dans un sofa. Il y décrivait en détail ses incroyables exploits durant ses longs voyages à travers le monde, les fois où il s'était retrouvé à combattre des créatures des forces obscures, notamment les dragons, en frôlant la mort de peu avec des mots si puissants...

- Mademoiselle Duchamp... Vous n'êtes pas au stade, comme tout le monde ?

C'était le professeur Rogue qui m'interrompit de ma lecture. Visiblement il était venu récupérer sa cape au portemanteau.

- Je... Au stade ?... Ah oui, le match ! C'est aujourd'hui... Euh... A vrai dire... ce n'est pas vraiment ma tasse de thé le sport, et puis euh...

Il fit un pas en ma direction et me scruta d'un air intrigué. Son regard s'assombrit par ses sourcils noirs symétriquement disposés sur ses arcades proéminentes lorsqu'il s'aperçut que je tenais le livre du professeur Lockhart entre les mains.

- Ne perdez pas votre temps à lire ses foutaises, mademoiselle. Vous y laisseriez votre âme... Vous feriez mieux de vous changer les idées en vous joignant au match par exemple. Simple suggestion intelligente... lança-t-il sèchement avant de quitter la salle dans un revers de cape. Serpentard s'apprête à donner une bonne correction à Gryffondor.

Depuis quand le professeur Rogue s'intéressait à ce que pouvait advenir de mon âme ? On aurait dit qu'il croyait que le livre était ensorcelé, sous l'influence d'un maléfice qui viendrait envoûter l'âme de ses lectrices. Ou alors lui aussi cherchait-il à vanter ses mérites, du moins ceux de ses élèves ?

Je terminai tranquillement le chapitre que j'avais commencé, puis m'emparai enfin de mon pardessus. J'avais fini par me rendre au stade où je réussis tant bien que mal à me faire une place dans les gradins. Le match était déjà bien engagé.

A la toute fin, un joueur s'était grièvement blessé et le professeur Lockhart s'était porté volontaire pour le soigner. De sa baguette magique, il lança un sortilège qui suffit à mettre son bras dans un état encore pire que ce qu'il n'était déjà. Mais le professeur Lockhart s'en tira avec à son sourire charmeur et une belle petite phrase poétique bien placée ce qui lui évita de se couvrir de ridicule.

Je cru alors comprendre pourquoi le professeur Rogue semblait particulièrement le mépriser : Lockhart ne manquait aucune occasion pour se mettre en valeur et faisait tout pour attirer l'attention sur lui, uniquement pour faire la publicité de son livre, à tel point que ça m'en devenait ridicule et agaçant.

A mesure que l'année scolaire avançait, d'autres élèves se faisaient pétrifier. On se rendit vite compte que c'étaient des élèves issus d'au moins un parent moldu qui en étaient les victimes. Et les élèves de sang-pur issus de parents sorciers semblaient être épargnés. Tous les professeurs étaient inquiets. Personne ne connaissait la raison de ses pétrifications. Dumbledore cherchait des solutions : il imposa un nouveau règlement au risque de devoir fermer l'école un jour. C'était ce que nous, professeurs, redoutions le plus. A chaque fin de cours, nous étions chargés d'escorter nos élèves dans les couloirs pour se rendre à leur prochain cours.

J'entendis raconter par des élèves que le professeur Rogue demeurait de plus en plus irrité de devoir emmener sa classe au cours de défense contre les forces du mal parce qu'il ne supportait pas de voir un Lockhart prétentieux ne serait-ce qu'en peinture au poste qu'il convoitait depuis toujours. Et pour sûr, la salle de cours de défense était parsemée de tableaux le représentant, lui et son sourire tapageur qu'il avait fièrement exposé sur tous les murs.

Celui dont on doit prononcer le nom : Severus Rogue, notre nouvelle célébritéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant