Celui dont on doit prononcer le nom : Severus Rogue, notre nouvelle célébrité

- Novembre 1994

La semaine d'après, à cause des évènements de la Coupe des Trois Sorciers, je commençais à prendre du retard dans mes cours. Le rythme à tenir était soutenu. Je profitais du peu de temps libre durant les pauses entre midi et deux pour avancer et préparer mes exercices pour mes classes en reprenant le programme de l'année et non perdre du temps à faire des affiches et autres goodies pour encourager les champions. Durant mes journées bien chargées, je jonglais entre la bibliothèque, le salle des profs et ma salle de classe. C'était un peu le rush avec la fin du trimestre qui approchait à grand pas sur mon calendrier...

Pour un de mes cours, j'avais besoin d'information concernant les pigments fabriqués à partir d'ingrédients particuliers, que je connaissais peu. Pour gagner du temps, on me suggéra d'aller voir directement le professeur Rogue qui était sans nul doute le mieux à même de répondre ma question. Décidément, j'avais l'impression que tout me ramenait à lui. Dès que j'avais besoin de quelque chose : professeur Rogue. J'étais inquiète à propos de Maugrey ou du retour de Vous-Savez-qui, personne ne savait mieux me rassurer que lui.

Ce vendredi-là à la pause entre midi et deux, je m'étais donc mise à le chercher avec une certaine appréhension sans trop d'espoir car je le savais pas trop prêteur de son temps et de ses biens en ce moment rien qu'à voir son attitude envers Maugrey ou Karkaroff.

Comme il n'était pas en salle des professeurs, je me rendis dans sa salle de classe à deux étages plus bas dans les sous-sols obscurs du château dans le but de l'y trouver. Mais comme il n'avait pas non plus l'air d'y être, j'eus la soudaine idée de me rendre dans son bureau qui se trouvait à quelques mètres plus loin avec un peu plus d'espoir.

Lorsque je suis arrivée devant la porte, je fus étonnée que celle-ci fut entrebâillée. Je poussai légèrement la porte, et, à ma grande surprise, je vis que le professeur Rogue s'y trouvait.

- Oh, fis-je surprise en apposant ma main sur ma bouche d'un air gêné. Navrée de vous déranger professeur, j'aurais dû frapper... Je croyais que c'étaient des élèves...

Il leva à peine les yeux, visiblement trop concentré sur son travail. Son bureau était une toute petite pièce, qui ressemblait davantage à une sorte de placard à potions et ingrédients plutôt qu'un bureau digne de ce nom. Il y avait une forte odeur de livre ancien et de plantes sèches, une petite odeur plaisante de champignon séché en pot et de vieux bois poussiéreux. J'avais toujours vu cette pièce fermée et interdite d'accès aux élèves, car il gardait ici en réserve toutes sortes d'ingrédients et de livres étroitement disposés sur des étagères, sans nul doute destinés aux cours de potions et à ses recherches. Je compris maintenant pourquoi Maugrey suspectait que l'on puisse y dissimuler de choses issues la Magie Noire ici... Il y avait de quoi cacher des choses au fin fond de ces petits recoins.

- Euh, je venais justement de passer dans votre salle de classe... Je vous cherchais car j'aurais besoin de l'une de vos... connaissances... sur un sujet que vous maitrisez à priori bien, commençais-je d'une petite voix en cherchant son attention.

A ces mots il leva les yeux, croisa mon regard en fronçant légèrement les sourcils.

- Mademoiselle Duchamp, tiens donc... dit-il lentement d'une voix calme et posée en me fixant d'un regard pénétrant.

Il se leva, quittant tout intérêt pour son travail, puis s'avança en ma direction les bras croisés.

- En quoi puis-je vous être utile ? ajouta-t-il en tout en continuant de s'approcher un peu plus près de moi son regard interrogateur et sombre qui semblait être solidement incrusté dans le mien.

Nous étions très à l'étroit dans cette réserve, si bien que je me sentais emprisonnée et à sa merci comme une petite souris prise au piège par un serpent. Mon cœur s'accéléra soudain à cette pensée.