- Mai/Juin 1996

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J'ai contourné le réel motif de mon licenciement à ma pauvre mère cardiaque, en prétextant qu'une abominable nouvelle directrice avait recourt au licenciement abusif. C'était déjà assez incroyable comme ça que d'énoncer ses méfaits... A l'écoute et conciliante, elle avait pu dédramatiser la situation comme elle le pouvait.

Tout en devant songer à ne pas m'exposer aux dangers des mangemorts qui rodaient dehors, je cherchais à tout reconstruire de ma vie : un nouveau travail, un nouvel appartement. Je m'étais alors mise à m'intéresser de près aux journaux quotidiens pour éplucher les petites annonces. Mais je me sentais quelque peu vulnérable. Severus lisait les journaux, lui, il savait interpréter le vrai du faux... Maintenant je n'avais plus aucun repère. Même mon scrutoscope était désactivé...

Je m'étais retrouvée face au portrait de Severus que j'avais peint aux dernières vacances d'été que j'avais laissé dans ma chambre. Il affichait vraiment une grise mine. Après une hésitation entre le bruler ou repeindre par-dessus pour l'effacer, je me décidai à le descendre à la cave.

Je nageais entre lettre de motivation et recherche d'appartement. Plus rien me faisait penser à Severus ici sauf son livre de défense que je venais de retrouver en défaisant ma valise. Il avait donc survécu jusqu'ici ? J'essayais de m'initier à l'occlumencie lorsque je m'ennuyais et que je n'avais rien d'autre à faire de plus intelligent, mais c'était difficile. Et je me frustrais rapidement. Seul Severus aurait réussi à me l'enseigner. Après tout, il avait peut-être raison, je n'étais qu'une sorcière nulle et pathétique. J'avais envie qu'il soit là avec moi... Dans ses bras et qu'il me dise comment faire... Mais son souvenir me hantait.

Mimine se cachait dans mes penderies ou dans des petits endroits confinés comme en plein hiver. Le ciel était gris et ténébreux en ce début d'été frileux. Je vivais confinée dans ma maison de campagne car dehors il régnait une étrange brume grisâtre. Dans ce ciel d'été étrangement obscur, un jour la marque des Ténèbres fit même son apparition jusqu'à croitre dans le ciel, la même marque que j'avais vu sur Severus et dans son rêve, flotter au-dessus du corps de sa meilleure amie...

Lorsque je vis la marque apparaitre pour la première fois dans le ciel au-dessus de la maison, je pris peur en croyant que les mangemorts m'avaient trouvée. Mais les journaux et les gens racontaient que c'était dû aux mangemorts, marquant leur passage lorsqu'ils transplanaient dans le ciel. Ils terrorisaient certaines grandes villes, même celles les moldus. Je me sentais quelque peu en sécurité dans ma maison familiale à la campagne, loin de tout, protégée d'un sortilège de protection et incartable.

« Conseil du jour : restez bien au chaud dans votre nid douillet, chers lecteurs, il semble que ce froid va nous suivre un moment, ou si vous voulez rester au chaud, allez voir une exposition sur les balais volants qui font de la peinture magique au Musée des Horreurs. »

C'était assez difficile pour moi de penser sereinement à un avenir et à ma carrière. J'avais un pied en avant, dans l'ambition de construire quelque chose de nouveau, tandis que l'autre pied, retissant, face à l'insécurité du monde actuel. Et je n'avais plus cœur d'écrire dans mon journal...

Quelques semaines passèrent et un jour, j'appris par la Gazette du Sorcier, que Voldemort et ses mangemorts avaient attaqué le Ministère de la Magie. Les mangemorts qui ont été attrapés, ont été aussitôt envoyés à Azkaban, dont Lucius Malfoy, qui avait été à l'œuvre de cette attaque en laissant entrer les mangemorts au Ministère de son plein gré.

Cet homme prétentieux et hautain qui avait osé me faire des leçons de vie et me mépriser, s'avérait être un mangemort ! Et dire que Severus sympathisait avec lui durant toutes ces années, qu'il chouchoutait même son fils... Cette idée me faisait froid dans le dos. Depuis le début, Malfoy devait manipuler tout le monde au Ministère pour démentir la résurrection de Voldemort en cachant bien son jeu de mangemort. Et il en était venu à manipuler tout le monde, Ombrage, Dumbledore, Severus jusqu'à me virer pour atteindre son but, servir son maitre. Heureusement que je n'avais pas eu l'idée de sortir ma baguette devant lui... La triste situation de Malfoy me réjouissait d'une certaine manière. Je me demandai ce que pouvait penser Severus de tout cela.

Celui dont on doit prononcer le nom : Severus Rogue, notre nouvelle célébritéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant