- Mars 1995

416 20 51
                                    

Des lettres de menace tombaient encore sur ma table le matin lorsque je prenais mon petit déjeuner à la Grande Salle. Mais je finis par ne plus les lire et les jeter directement dans un feu qui brulait non loin de la table. J'éprouvais de la peine de voir ces petites chouettes travailler aussi dur pour que je ne lise même pas le contenu des lettres. Heureusement que je faisais attention à l'émetteur car j'ai bien failli jeter une lettre qui provenait d'une maison d'éditions qui s'était perdue dans le tas. J'eus la surprise d'apprendre que mon dessin de Sombral que j'avais réalisé en début d'année a été sélectionné pour être publié. Il eut au moins ça qui me fit sourire que ce ne soit pas ma vie personnelle de publiée. Je me sentis soudain de meilleure humeur, beaucoup plus joyeuse qu'à l'ordinaire. Je ne me souciais guère de ce qu'on pensait de moi.

Mes élèves paraissaient stupéfaits quand je me vantais devant eux que j'allais être publiée dans un livre. Je pus ainsi regagner leur attention dignement car ils me posaient tous des questions et s'intéressaient davantage à mon travail. Ça ne pouvait pas mieux tomber car j'en avais assez de devoir me répéter et démentir à chaque fois. Les cours d'anatomie des créatures magiques devenaient tout de suite plus intéressants de travailler d'après un Sombral.

Un matin, juste avant de partir en cours, je vis une petite urne à l'entrée la Grande Salle que des élèves de 4ème année avaient fabriquée. A côté, sur une petite table, il y avait une petite pile de morceaux de papier blanc et de plumes de toutes les couleurs en libre-service pour faciliter le vote pour élire le meilleur professeur de Défense contre les Forces du Mal de Poudlard. Un petit jeu entre eux. Les élèves encourageaient les autres à voter et faisaient de la publicité dans toute l'école. Et au bout d'une semaine ou deux, un grand tableau avait été apporté dans la Grande Salle où était écrit en très gros :

« Le meilleur professeur de défense CFM celon les élèves »

Les noms suivant figuraient en grand juste en dessous :

Quirrell : 8 votes

Lockhart : 27 votes

Lupin : 118 votes

Maugrey : 106 votes

- Mais qui a écrit « Severus Rogue » sur son papier ? Il n'a jamais enseigné la défense ! s'étonna une des élèves qui faisait la dépouille. Bon, on le comptabilise quand même.

Sa voisine se mit alors à écrire au tableau sous les regards intrigués d'un petit public d'élèves assis en cercle autour du tableau.

Severus Rogue : 1 vote

- Ce qui nous fait donc un total de... Deux-cent-soixante votants tout rond, ce n'est pas mal !

Je fus surprise de voir l'étroitesse du nombre de voie entre Lupin et Maugrey. Pour moi, il n'y avait pas photo que Maugrey ne valait rien en tant qu'enseignant. Peut-être qu'il en connaissait un rayon sur les Forces du Mal, mais je n'aimais pas du tout sa pédagogie. Récemment des élèves se plaignaient d'avoir été blessé dans son cours.

Quant à Severus, ces derniers temps, il semblait être au bord de l'irritation et je ne supportais pas cette idée. Un jour à une récréation, je descendis dans les couloirs du sous-sol, puis m'arrêtai pour frapper à la porte de sa réserve, avant d'entrer dans « le trou à rat », comme l'appelait certains élèves, car c'était l'endroit rêvé d'un serpent pour piéger un voleur.

- Mademoiselle Duchamp, m'interpella Severus nonchalamment . Qu'est-ce vous faites ici ? Je suis très occupé...

Il était visiblement entrain de ranger, de compter, de faire l'inventaire. Il y avait une pile d'affaires en bazar sur son petit buffet, notamment des livres, des cahiers, classeurs et parchemins, et par-dessus, en équilibre se tenaient quelques fioles et autres petites bouteilles de verres. Certains tiroirs avaient même été retirés de leur emplacement. Je me demandais comment Severus trouvait le temps de faire un ménage de printemps de fond en comble maintenant que du travail nous menaçait de nous tomber dessus à la fin du mois pour boucler le trimestre.

Celui dont on doit prononcer le nom : Severus Rogue, notre nouvelle célébritéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant