- Juillet 1995

388 24 35
                                    

Je partis donc rejoindre ma famille et mes amis en France pour l'été. Ces vacances-là, loin d'être d'un repos serein, avaient été un véritable supplice pour moi, que de voir ma vie passer au peigne fin, et d'entendre mes proches la critiquer avec, en référence, ce qui s'était passé dans la Gazette du Sorcier, tandis qu'ils se vantaient de la leurs (qui n'étaient pas forcément plus réussies que la mienne, il fallait se l'avouer).

J'avais fait l'effort de participer à la pendaison de crémaillère de Marie-Astrid et d'Emilius pour leur faire plaisir, bien que je ne fusse pas d'humeur à faire la fête. Dans leur appartement flambant neuf, tout équipé, rien que de les voir dans les bras l'un de l'autre à exprimer leur joie vivre innocente et leur passion, de s'embrasser langoureusement sans aucune retenue jusqu'à m'écœurer, ne faisait qu'accentuer ma morosité car j'étais seule. 

Je leur avais expliqué l'histoire qui s'était passée à Poudlard lors de la troisième épreuve mais la seule personne à qui j'avais vraiment envie d'en parler, c'était Severus. Il me manquait. J'éprouvais un profond vide dans mon cœur. On s'était quitté si promptement et tellement de question me submergeaient...

- Je ne comprends pas qu'un grand sorcier comme Dumbledore ne s'en est pas rendu compte avant, disait Magalie. C'est quand même lui qui l'a embauché !

- Tu sais, c'est puissant le Polynectar. D'après Severus, c'est une potion interdite et réglementée.

- Mouais... Il avait de quoi en faire dans son bureau, ajouta Marie-Astrid. Tout de même... Dumbledore a été trop attentif au Tournoi pour s'assurer vainqueur et pas assez à ce qui se passait dans son école visiblement...

Mes sourcils se froncèrent de mépris.

- Bon, allez, amuse-toi un peu Marguerite ! me lança-t-elle soudain avec enthousiasme en me tendant un verre et en me tirant le bras. Tu ne vas pas te lamenter toute la soirée, ni tout l'été... Tu peux bien te permettre de te lâcher un peu, de faire une folie ! Tu devrais même, ça te ferait du bien. C'est fait pour ça les vacances, après tout. Surtout que tu n'as absolument rien à perdre... Et tout à gagner.

Elle eut un sourire mesquin qui me chiffonna. Je lui tirai mon bras pour qu'elle me relâche.

- Et puis c'est quoi cet amour platonique auquel tu t'attaches mais qui vaut rien... ?

Je ne préférais pas répondre. Je savais que Severus ne voulait pas que je vois sa marque.

- En plus j'ai plein d'amis célibataires supers canons ! continua-t-elle sur la même intonation amusée. Tu as vu lui... Non, regarde-lui. Vous iriez tellement ensemble ! Fais-moi plaisir, adresse-lui un mot, ou je le ferais moi-même pour toi ! Tu ne sais vraiment pas ce que tu loupes !

Je lançais un vague regard autour de moi.

- Mais comment trouvez-vous le cœur à faire la fête ainsi ?! m'agaçais-je en me prenant la tête entre les mains. Celui-dont-on-doit-pas-prononcer-le-nom est revenu ! Et Severus... il... il est... parti en mission je ne sais où... Si ça se trouve il est en grave danger à l'heure où je te parle !

Marie-Astrid posa le verre sur la table basse et m'adressa un regard profondément désolé en guise de réponse à mon désarroi comme si elle n'avait pas les mots pour panser ma peine.

- Boarf ! On t'avait dit de te méfier de lui, Marguerite, s'enquit Magalie d'un ton qui se voulait rassurant. Tu ne devrais pas y attacher autant d'importance. Il ne faut pas se démoraliser à ce point. Je suis sûre qu'il n'y a rien de grave. Regarde-moi, le célibat, c'est royal : pas de blabla, pas de tracas. Tu sors quand tu veux, où tu veux et...

Celui dont on doit prononcer le nom : Severus Rogue, notre nouvelle célébritéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant