Celui dont on doit prononcer le nom : Severus Rogue, notre nouvelle célébrité

- Aout 1996

Le soir de la pleine lune fut venu et j'avais installé un matelas pouf à Remus dans la cave. Je lui avais indiqué qu'il avait le droit d'allumer un petit feu dans la cheminée s'il avait froid à condition ne pas réduire la maison en cendres. Avec un sourire, il m'avait dit que tout irait bien pour lui, même avec le froid. J'avais un peu de peine à le laisser passer la nuit dans un sous-sol étriqué et pas très chaleureux, mais d'après lui, il avait vu pire. Je venais de lui apporter deux, trois affaires comme un plaid, un oreiller et une robe de chambre, celle qui avait appartenu à mon père s'il ne voulait pas en avoir une rose comme la mienne ou celle de ma mère.

- Je ne suis pas sûr que ce soit très utile, dit-il en s'approchant de moi, je risque encore de la craquer...

- Tu comptes rester jusqu'à quand ? lui demandais-je en lui déposant les affaires dans un coin à côté de son matelas. Enfin... loin que tu déranges, simplement que ma mère risque de se poser des questions au bout d'un moment...

Remus s'approcha de moi et prit mon visage entre ses mains.

- Ne t'inquiète pas pour ça, Marguerite. Je resterai jusqu'à ce que je sois certain que tu sois en sureté.

Il m'embrassa alors sur le front.

Comme j'avais un peu de peine à le laisser seul, je m'assis à côté de lui sur le matelas. Il avait pris quelque livre. Il avait donc l'air d'aimer la lecture, lui aussi. Peut-être devrais-je lui montrer le livre de défense que Seveurs m'avait donné ? Peut-être saurait-il m'aider davantage en matière de défense ? Mais je refoulais aussitôt cette idée en songeant à ce que Severus aurait pensé de savoir dans les mains de Remus un livre aussi précieux.

- Remus, tu crois que j'étais une si mauvaise enseignante ? lui demandais-je alors avec inquiétude.

Il leva ses yeux brillants pour me dévisager.

- Non, bien sûr que non. Ce dont je me souviens c'était d'une femme motivée, talentueuse et passionnée, désireuse de transmettre sa passion.

- Et si je n'étais pas réellement faite pour ce métier ? Et si Dumbledore m'avait embauchée pour ma baguette, et non pas parce que je suis une bonne enseignante ? Je veux dire... j'ai été incapable de voir qu'une élève était en difficulté ou en souffrance profonde. Je ne l'ai pas aidée en l'envoyant chez Ombrage. Je n'ai pensé qu'à moi...

- Tu sais... Tous les adolescents ne sont pas toujours tous faciles à cerner. Et j'imagine que l'année scolaire n'a pas été une partie de plaisir pour eux aussi... Cette expérience te fera devenir une meilleure enseignante.

Un sourire s'étira timidement sur mes lèvres.

Remus me parla longuement de son passé de loup-garou, la façon dont, enfant, il avait été mordu par un loup-garou, ce que Dumbledore avait mis en place à Poudlard pour l'accueillir en tant qu'élève, ce que Sirius et ses amis les Maraudeurs avaient fait pour lui par amitié. Il me raconta son premier souvenir de Severus, dans un cours de vol sur balais où James se moquait de lui car son balais ruait comme un cheval. C'était de suite plus agréable d'écouter et de raconter des souvenirs que d'en voir par fraction quand on s'y attendait pas. Rémus était si gentil que j'étais presque sûre que j'aurais pu lui tirer les oreilles pour essayer de le mettre en colère, c'était mission impossible.

Je l'avais ensuite quitté avant que la pleine lune ne s'annonce. Même si je m'étais inquiétée cette nuit-là pour Remus, je n'avais pu m'empêcher de voir le visage de Severus apparaitre dans certain de mes rêves.

Le lendemain matin, après m'être habillée, j'allais pour prendre mon petit déjeuner, mais ma mère se plaignit d'avoir entendu du bruit à la cave. Je descendis aussitôt voir si tout allait bien pour Remus. C'était en découvrant l'infernal bazar de la pièce dévastée que je me rendis compte à quel point pouvait être douloureux sa transformation en loup-garou. Et au milieu de ce désordre, en boule recroquevillée, dormait Remus entièrement nu sur le pouf déchiré dont la mousse émergerait par endroit. Des entailles similaires à sa peau rosée qui était parsemée ici et là de quelques griffures de plusieurs centimètres de longueur rependues sur son corps. Seuls ses deux poignets étaient intacts. Un peu surprise, j'allais pour prendre la robe de chambre que j'avais laissée pour le recouvrir, mais je trébuchai dans des bouteilles en verre cassées qui trainaient par terre qui cachait le tableau noir de Severus. A ce bruit insupportable de débris, Remus bondit d'un sursaut en se réveillant.