Chapitre 16

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Florian vient de repartir. Nous avons mangé ensemble. J'ai simplement fait des œufs au plat. J'ai mangé le peu que mon ventre demandait sous le regard inquiet de Florian. Je n'ose pas lui expliquer la scène qui me hante. Je suis dans mon lit, Fibie dans les bras. Je souris bêtement en pensant à ce qu'il s'est passé tout à l'heure. Lorsque nous étions dans notre bulle et que je ne faisais attention à plus rien sauf lui. Son baiser dans mon cou... Je frissonne en y repensant. Qu'est-ce qu'il m'arrive ? Qu'est-ce qu'il nous arrive ? Je ne sais pas. Je veux juste vivre sans penser au lendemain. Vivre au jour le jour, comme j'arrive à le faire à chaque fois que je suis avec Florian. Que j'arrête de me poser mille et une questions sur mon futur. Je m'endors doucement, le sourire aux lèvres avec le visage de Florian souriant en tête. Comme tous les soirs depuis que je l'ai rencontré.

Je suis devant mon école. Nous sommes le vendredi vingt-trois octobre. Ce soir c'est les vacances, enfin. J'attends Gabrielle. J'ai encore fait une crise d'angoisse après avoir fait le même cauchemar. J'ai envie de dire que ça deviens une habitude. Je la vois arriver au loin avec une tête toute triste. Je lui fait la bise, elle a vraiment l'air mal.

«- Ça va pas ?, lui dis-je doucement.
- Non pas trop., m'avoue Gabrielle avec une voix cassée.
- Qu'est-ce qu'il t'arrive ?, lui dis-je inquiète.
- Mon grand père est parti cette nuit dans son sommeil. »

Je ne cherche pas à comprendre et la prend dans mes bras. Elle s'effondre dans ces derniers. Elle se sépare doucement de moi. Je pose mes mains sur ses épaules.

«- Je suis désolée. Écoute moi. Je sais que c'est dur, que ça fait mal, qu'il te manque. Je sais que là, tu as l'impression que tu ne vas jamais te relever. Mais tu es forte hein ! Ton grand père sera toujours là, pas loin. Il veille sur toi et il ne veut que ton bonheur ok ? Alors oui, tu vas pleurer pendant quelques jours, c'est normal mais après tu vas retrouver le sourire, je te le promet. Tout va bien. Je suis là. Tu n'es pas seule Gabrielle. »

Je la reprend dans mes bras. Elle me brise le cœur. Je lui prend la main et la dirige vers l'intérieur de l'école. J'ai l'impression de la traîner. Elle s'assoit près de moi dans la salle et s'affale sur la table. Je lui caresse le dos pour lui montrer que je suis là. Le cours commence. Je garde un œil sur elle toute la journée. Pendant que nous ne sommes pas en cours, j'essaie de la faire rire. Ça marche, plus ou moins.

C'est la fin de la journée et les vacances, enfin ! Gabrielle est vraiment au fond.

«- Bah bonne vacances., me dit-elle.
- Non ! On va chez toi ou chez moi qu'on se mate un film toutes les deux ! Ou même si tu veux on sors ce soir.
- T'es prête à sortir !?
- Si ça peut te faire du bien., dis-je en la voyant sourire.
- Alors on passe chez toi, tu prend une tenue pour ce soir et on se prépare chez moi ! »

Je déteste sortir en boîte, mais si ça lui fait du bien, je suis prête.

Il est vingt heures trente. Gabrielle a une robe rouge avec le haut en dentelle ceintrée lui arrivant aux genoux. Elle finit de mettre son rouge à lèvres, rouge aussi. Elle est magnifique. Je sais qu'elle adore se préparer et ça se voit. Elle esquisses un léger sourire. J'espère vraiment que ça lui fait du bien. Je la regarde à travers le miroir de sa salle de bain. Je me vois aussi. Mon ensemble noir composé d'une brassière et d'une jupe haute noir laissant apparaître deux ou trois centimètres de mon ventre. Ma jupe a une sorte de petite traine qui m'arrive en bas de mes mollet. Je me suis maquillée légèrement. Ça fait du bien et reprendre un peu soin de soi.

Nous venons de rentrer en boîte. La musique m'agresse les oreilles et des centaines de personnes me collent. Je n'aime pas les boîtes de nuit. Je suis assise sur une table pendant que Gabrielle est en train de danser avec un homme. Mon verre d'ice tea que je recouvre de ma main par peur que quelque chose s'y retrouve, je garde un œil sur elle comme un maman. Je sais qu'elle est déjà un peu pompette. Je jette un regard à ma montre, il est minuit passé. Un homme s'assoit près de moi. Je ne lui adresse pas un regard. Je déteste qu'on me drague. Et je sais qu'il n'est sûrement pas là pour enfiler des perles. Mais bon, je ne peux pas l'éviter, il me parle. Ses cheveux noirs et long ainsi que son odeur d'alcool ne m'inspire pas confiance.

Il comble ce vide (Bigflo Et Oli)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant