Il comble ce vide (Bigflo Et Oli)

Chapitre 59

Une sonnerie me tire de mon sommeil. Je me relève tout de suite afin de ne pas se rendormir comme nous l'avons fait hier. Florian, de son côté est bien moins motivé que moi étant donné qu'il se retourne. Il n'a pas beaucoup dormi. Il a dû se lever quatre fois pour aller aux toilettes et il a transformé le lit en trampoline à force de tourner en rond dans celui-ci. Autant dire que je n'ai pas très bien dormi non plus. Après avoir tiré Florian du lit, nous nous préparons.

Quelques mètres séparent la voiture de la maison de ma grand-mère. Florian est stressé, vraiment. Tellement qu'il n'a fait aucune blague depuis ce matin. Moi, je suis stressée aussi. Revoir mon frère, que je n'ai pas vu depuis presque cinq ans, rencontrer mes neveux... J'ai hâte mais j'ai peur. Il a trente-deux ans, maintenant, je l'ai quitté, il n'avait que vingt-sept ans. Mon père se gare devant cette fameuse maison en pierre clairs. Cette grande demeure appartient à ma grand-mère depuis des générations. Le grand jardin est toujours aussi entretenu, elle est prête à tout pour qu'il soit parfait. Nous descendons. Mon père regarde Florian et lui donne du courage avec un signe de tête. J'aperçois une moto garée, mon oncle et ma tante sont là. Il va faire une crise cardiaque. J'attrape sa main.

«- Tout va bien se passer., lui dis-je en souriant. »

Il me sourit et prend une grande inspiration. Tout va bien se passer. Ma grand-mère nous ouvre et me prend sans attentre dans ses bras. Ça me fait vraiment plaisir de la revoir, ça faisait longtemps. Elle salut rapidement mon père, qu'elle voit régulièrement, et sourit à Florian.

«- Qui est ce jeune homme charmant ?, dit-elle en souriant.
- C'est Florian, mon petit-copain., lui dis-je en souriant.
- Bonjour mon grand !
- Bonjour madame., répond Florian en souriant.
- Viens là mon chéri, que je te câline ! »

Florian s'avance vers elle, hésitant. Il est tout tendu. Ma grand-mère nous fait entrer. Ma tante, encore vêtu de son équipement de moto, arrive vers nous.

«- Bonjour !, s'exclame-t-elle.
- Bonjour., dis-je en souriant et en voyant mon oncle arriver. Je vous présente Florian, mon petit-copain.
- Enchantée !, répond ma tante. Appelle moi Carole et je te présente mon mari Fabrice. »

Florian paraît une fois de plus impressionné par mon oncle, il a exactement la même carrure que mon père, il est même un peu plus grand. Carole et ma grand-mère ont, elles, beaucoup de formes. Autant dire qu'avec nos silhouettes fines et nos petites tailles, nous faisons presque tâche. Ma grand-mère engage rapidement la conversation avec Florian en lui faisant passer le fameux interview...

«- Et tu fais quoi dans la vie mon grand ?, demande-t-elle en s'asseyant.
- Du rap, j'ai un groupe de rap avec mon frère., répond Florian en souriant.
- Et ça marche bien ?
- Oui, bien.
- Et tu as quel âge ? »

Florian me regarde, désarmé et flippé par la question.

«- Vingt-huit ans, il a vingt-huit ans mamie.
- Bon sang, combien de fois t'ai-je répé-
- Oui, mamie, je sais., la coupais-je. Mais l'amour n'a pas d'âge alors s'il te plaît, épargne nous ton discours qui date du siècle dernier. »

Elle parut étonnée que je réagisse de la sorte. C'est vrai qu'en temps normal, je n'ai pas trop de répondant, mais je n'ai vraiment pas envie de me prendre la tête avec cette histoire. Pas aujourd'hui.

«- Bien., conclut-elle. Tu nous viens d'où ?
- De Toulouse., dit Florian fier.
- C'est jolie Toulouse, j'y étais allée lorsque j'étais jeune !
- Toulouse est la plus belle ville du monde.
- C'est vraiment jolie, mais admets que Grenoble est une ville sublime !
- C'est vrai que c'est jolie aussi.
- Tu voyages beaucoup ?
- Avec mon métier, oui, j'ai beaucoup voyagé. J'ai fait des tournées à travers toute la France, j'ai dû faire quatre fois de le tour de la France. J'attends encore mon maillot jaune ! »