Chapitre 67

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«- Donc, une fois matin et soir à la même heure., dit la pharmacienne. Vous ferez attention aux effets secondaires. Vous pourrez être somnolente, donc évitez de prendre le volant. Ne prenez plus d'alcool également pendant les quatre semaines de traitement. Je vais pas vous détailler tout ici, je suppose que le médecin l'a déjà fait ?
- Oui., dis-je simplement.
- Très bien. Je vous le facture douze euros, le reste est remboursé par la Sécurité Sociale. »

Je sors ma carte bleue et paie.

«- Vous en avez pour une semaine, gardez bien l'ordonnance pour revenir en chercher.
- Très bien., dis-je en prenant le sac.
- Je vous souhaite une très bonne fin de journée. Au revoir et bon courage !
- Merci, vous de même. Au revoir., lui souriais-je. »

Je sors du bâtiment et prend une grande inspiration d'air frais. Je suis allée au rendez-vous avec le Docteur Guillon. Après avoir parlé avec lui pendant plus d'une cinquantaine de minutes, j'ai enfin su de quoi je souffre, et de quoi j'ai souffert. Ces deux soirées avec Thomas ont été traumatiques pour moi. Mes cauchemars, mes crises d'angoisse ou encore mes sursauts sont la conséquence d'un stress post-traumatique. Je me suis même rendue compte que je m'étais habituée à d'autres symptômes : des frissons et des tremblements. Florian l'avait remarqué, mais je lui avait dit que c'était normal, que j'avais toujours eu ça. Pour résoudre ce problème, il me faut suivre une thérapie. Je vais aussi voir régulièrement Docteur Guillon pour discuter et évacuer tout cela. C'est un travail de longue haleine. En attendant tout cela, nous avons convenu quatres semaines sous anxiolytiques. Des médicaments qui vont m'aider à gérer ce stress post-traumatique qui me bouffe depuis trop d'années. Un traitement assez lourd qui va me donner pas mal d'effets secondaires, mais je me dis que c'est qu'une histoire de semaine. Après, ce sera fini.
Demain, mon single sort, et je n'arrive même pas à sourire. Je viens d'apprendre que j'ai des problèmes psychologiques, que je ne suis même pas capable de gérer seule. Florian est de l'autre côté de l'Atlantique, nous ne nous parlons plus et il m'a fait comprendre qu'il a fait quelque chose, que j'ai peur être la tromperie. Il me manque tellement, sans lui, la vie est sans couleur, sans intérêt. Il avait réussi à me la recolorer, cette vie, mais sans lui, plus rien... Depuis trois jours, je ne suis pas sortie. J'ai géré ce que j'avais a gérer de chez moi en prétextant un gros rhume à Sam. Cependant, je dois le voir aujourd'hui, impérativement. C'est donc sous ce ciel nuageux, presque menaçant que je me dirige, mon sac de pharmacie à la main vers les locaux. Devant, je me rappelle le nombre de fois où j'ai attendu que Florian vienne m'ouvrir puis passe mon badge avant d'entrer. Je salue les quelques personnes que je croise en plaquant, sur mon visage, un sourire faux. Au loin, je vois Sam assis à son bureau. Je m'approche.

«- Bonjour., dis-je en souriant plus sincèrement, heureuse de le voir.
- Ha !, me sourit-il. Ça va mieux ?
- Oui, ne t'en fais pas. Et toi ? Ça va ?
- Ça va ! T'es encore malade au vu de ton sac ?
- C'est autre chose, t'inquiète.
- D'accord, vas-y prend une chaise et assis-toi. Qu'on parle de ce qu'il se passe ! »

Je lui souris, et m'assis près de lui.

«- C'est un truc de ouf !, dis-je en regardant la page Youtube qu'il a ouvert.
- Pour un début c'est quelque chose de super ! Je suis très confiant pour Out Of Time. D'autant plus que certains ont compris l'histoire des lettres et attendent avec impatience ce qu'elles signifient !
- Oui ! J'ai vu ça dans mes DM instagram. »

Nous continuons à parler pendant une trentaine de minutes. Puis, en m'assurant que personne n'y soit, je descend au studio. Lorsque j'y entre, c'est la douche froide. Je m'effondre. Ce lieu me rappelle encore plus Florian. C'est ici, contre ce mur, près de ce canapé que nous nous sommes embrassé pour la première fois. Je touche le mur de mes doigts que je vois maintenant tremblants, comme si cela allait m'aider. J'essuie mes larmes, par peur que quelqu'un entre dans la pièce. Je regarde l'heure, il est déjà dix-huit heures dix. Il est temps de faire une story. Mon cover vient de se poster automatiquement. J'ouvre instagram et ouvre la caméra. Mes yeux sont encore rougis. Je pose mon téléphone et allume le PC en attendant que cela passe. On toque à la porte. Je me lève et l'ouvre. Un homme, visiblement de mon âge, métisse et les cheveux crépus se trouve derrière. Un grand sourire est posé sur ses lèvres. Je le reconnais, c'est L Au Carré. Nous sommes les deux "protégés" comme dirait Florian – Florian, encore lui, c'est pas possible... Je suis contente de le voir, nous n'avions pas eu l'occasion de se rencontrer encore. Reste à savoir si il voit qui je suis.

Il comble ce vide (Bigflo Et Oli)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant