Chapitre 60

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Nous sommes le vendredi deux avril, il est déjà plus de vingt heures quand je marche dans les rues toulousaines sombres. Je sors du cabinet de l'avocate, Maître Fayolle. Une femme douce et à l'écoute. Elle nous a accueilli, moi et les cinq victimes dans son bureau. J'ai retrouvé Fanny, avec qui j'avais perdu contact. J'ai fait la rencontre de Léa, Hélène, Valéria et Romane. Le rendez-vous a duré près de quatre heures. Nous avons toutes versées des larmes, en nous consolant mutuellement. C'était un moment dur. Je ne trouve pas les mots pour le décrire. C'était presque anxiogène. De toutes manières, nous sommes à dix jours du jugement, je suis dans une atmosphère anxiogène. Maître Fayolle nous a assuré que nous gagnerons ce procès, c'est quasiment impossible qu'on le perde. Thomas n'a pas pris d'avocat, nous sommes en supériorité numérique et nous avons des preuves, notamment ma vidéo. Je marche vite, pour vite rentrer chez Florian. Il m'a obligé à venir chez lui le temps que tout s'arrête, il savait que si j'étais seule, j'aurais pété un câble. Il a raison, même si j'ai mal pris au début son entre guillemets obligation, je le remercie maintenant. Je souhaite qu'une chose, me coucher et dormir pour chasser toutes les ondes négatives qu'il y avait dans ce bureau. La nuit est déjà tombée et les nuages ont pris la place du soleil qui sublimait la ville rose.

«- Hé !, s'exclame une voix masculine. »

Putain. Pourquoi suis-je une femme ? Je suis sortie la nuit dans Toulouse un nombre incalculable de fois, et il ne m'est jamais rien arrivé. Il fallait évidemment que ça arrive, ce soir, alors que je n'ai pas la force de me battre contre qui ou quoi que se soit. Aujourd'hui, le jour où je veux juste rentrer. Je fais mine de rien, j'avance en baissant la tête.

«- Je sais que tu m'as entendue ! Tu vas où comme ça ? »

Laissez les femmes en paix, bordel.

«- T'as pas snap ? »

La question est qui utilise encore Snapchat ?

«- Hé ! »

Une main bloque mon mouvement en attrapant fermement mon poignet. Ma respiration s'arrête, prise de panique, je me débat tant bien que mal. Mon infime force ne fait pas le poid. Son regard foncé me reluque méchamment. Son sourire machiavélique me donne un frisson tant il m'effraie.

«- Tu crois que je vais te laisser partir ?
- Laissez-moi, je vous en supplie, laissez-moi rentrer chez moi. »

Rien n'y fait, il rigole sarcastiquement en resserrant sa prise sur mon poignet.

«- Laisse là tranquille bouffon ! »

J'ignore qui a prononcer cette phrase, mais la retenue sur mon poignet disparaît. Je regarde cet homme partir. Puis, je relève la tête, surprise.

«- Je... Merci., dis-je en souriant.
- Ça va ? Il t'a rien fait ?
- Non, rien, merci Olivio. Qu'est-ce que tu fais là ?
- Je rentrais chez moi., il s'avance vers moi, vérifie qu'il ne m'est rien arrivé et me prend rapidement dans ses bras. Qu'est-ce que tu fais ici ? C'est pas à l'opposé chez toi ?
- J'allais chez Florian.
- Toute seule, de nuit ? T'es inconsciente.
- Je sors d'un rendez-vous, il s'est fini plus tard que prévu... Et puis, il ne m'était jamais rien arrivé ici...
- Bon, je te racompagne. »

Je hoche la tête et nous nous mettons à marcher.

«- Au fait, ce restaurant avec cette fameuse Lou ?, dis-je en souriant pour détendre l'atmosphère, mais aussi par curiosité.
- On est ensemble., me répond Olivio en souriant dans le vide.
- Bravo, je suis contente ! Tu me la présenteras ?
- Ouais, bien sûr. Laisse moi juste le temps d'être sûr que c'est pas qu'une question de semaine.
- Oui, je comprend. »

Nous arrivons après quelques minutes de marche devant chez Florian. J'entre dans le hall, avec le badge qu'il m'a prêté. Olivio décide de venir aussi. J'insère la clef dans la serrure.

Il comble ce vide (Bigflo Et Oli)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant