Chapitre 37

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Je suis seule chez moi. Un live de Domingo tourne sur ma télé. Je n'arrive pas à me concentrer sur ses parties de Rocket League. J'essaie de prendre du recul. Mais je n'y arrive pas. Je suis perdue. Un procès. Je me répète ce mot sans cesse pour m'y préparer. Je n'ai jamais assisté à un procès. D'un côté, je suis heureuse que les histoires de viol soient enfin prise en compte par la justice. J'ai entendu dire qu'elles étaient souvent prises à la légère. Mais d'un autre, j'ai peur. Ai-je fait le bon choix ? Ai-je eu raison d'être aller porter plainte ? Et si il n'était pas déclarée coupable ? Et si l'avocate était incompétente ? Je relis le message de Florian, comme pour sentir que je ne suis pas seule. Lui, il est là. Il me dit de faire des choses que j'aime, je n'ai aucune envie de faire de la musique et j'ai encore moins d'inspiration. Ayant aucunes envies de regarder le live qui tourne sur ma télé, je déplis mon lit. J'enfile un legging et un tee-shirt. Je le glisse dans mon lit et m'endors.

Vendredi huit janvier, six heures trente, mon réveil sonne. Je m'assis sur le lit, difficilement. J'ai fait ce rêve suivi d'une crise d'angoisse. Ça ne m'étonne même plus, je m'y suis même habituée. J'envoie un message à Florian pour le prévenir. Je lui ai promis de lui dire.

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Moi : Salut, tout va bien ? Je tiens ma promesse : j'ai refait un cauchemar suivi d'une crise d'angoisse. Désolé de ne pas t'avoir appeler comme tu me l'avais dit mais la crise a pris tellement de place que je n'avais pas assez de force. Ne t'inquiète pas, ça va. Passe une bonne journée. ♡
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Dix-huit heures. Je viens de rentrer. J'ai passé une journée sans fin. Gabrielle n'était pas là, elle est tombée malade. Je suis passée lui déposer les notes et les cours d'aujourd'hui. Elle a attrapé une bonne gastro et n'avais vraiment pas l'air bien. Je décide vite d'appeler mon père pour le mettre au courant si procès.

«- Allô ?, dit mon père à l'autre bout du fil.
- Oui, papa ! Ça va ?, dis-je souriante.
- Ça va et toi ma puce ?
- Ça va merci. Tu te souviens que j'avais porté pleinte.
- Oui, bien sûr.
- Ils ont eu deux nouvelles pleintes en plus, donc ils envisagent un procès.
- Oh.
- J'ai pas trop d'infos mais je te tiens au courant.
- Ce sera où ?
- D'après la policière, à Toulouse. Ils n'ont pas encore de date.
- C'est bien. J'avais entendu dire que les pleintes pour ce genre de choses étaient souvent pris à la légère.
- Je pense qu'avec six pleintes ils ont commencé à se dire que c'était grave.
- C'est bien, j'espère que ce sera vite fini, que tu sois libérée., me dit mon père.
- J'espère aussi. »

Nous avons discuté une trentaine de minutes d'autre chose. Tant mieux. Cette histoire m'angoisse tellement que je n'ai pas envie d'en parler. J'ai eu le temps d'y réfléchir toute la journée en cours. Je ne sais pas comment se déroule un procès. Je n'en ai vu que dans des films ! Ça dure trente minutes ou quatre heures ? Faut-il beaucoup parler ? Il y a du public ? Puis-je être accompagnée ? Vais-je me retrouver seule face à Thomas ? Le juge a-t-il vraiment un marteau en bois ? Cette dernière question est enfantine mais je me la pose vraiment. Mon téléphone portable posé sur ma table basse s'allume. Je l'attrape.

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Florian : Désolé de répondre si tard, j'ai eu quelques problèmes aux bureaux aujourd'hui. Il va vraiment falloir penser à aller voir quelqu'un pour que cette histoire de cauchemar s'arrête, ça peut pas durer éternellement.
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Aller voir quelqu'un. Pourquoi faire ? Et surtout, que lui est-il arrivé ?

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Moi : Quel genre de problèmes ?
Florian : Je me suis embrouillé avec Oli.
Moi : Fort ?
Florian : Oui, mais t'inquiète, c'est normal.
Moi : À cause de quoi ?
Florian : La façon de gérer notre travail, notre organisation... Plein de petits trucs différents.
Moi : Ça va vite s'arranger. Je me trompe ?
Florian : Oui, t'inquiète.
Moi : Tu veux que je passe ?
Florian : Je suis au studio, Oli est parti en furie tout à l'heure. Je suis en train d'écrire donc tu risques de te faire chier.
Moi : J'arrive.
Florian : Non, mais tu peux rester tranquille chez toi. On se voit demain.
Moi : Je réitère, j'arrive.
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Il comble ce vide (Bigflo Et Oli)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant