Chapitre 10

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Florian boit une gorgée de son café. Après avoir finit notre verre à la place Saint-Pierre, il était dix-neuf heures passé. Nous avons beaucoup parler. Parler de quoi ? De tout et rien, mais vraiment. Il m'a raconté quelques uns de ses souvenirs d'enfance. Il m'a expliqué comment, avec son frère, ils avaient tourné leur premier clip. Ils avaient oublié de tourner un moment, ils s'en sont rendus compte au moment du montage. Ils ont donc simplement mis deux fois la même scène à la suite. Il m'a promis de me montrer ce fameux clip un jour. J'ai fait de même. J'en suis fière. J'ai réussi à parler de ma mère facilement sans rentrer dans une tristesse, comme d'habitude. J'ai parlé d'elle avec seulement de la nostalgie. Je me suis surprise à sourire en racontant quelques anecdotes. Surtout l'anecdote où elle est venue me réveiller un matin de dimanche en chantant du Jean Jacques Goldman. Au début, je l'ai frappé avec un coussin pour lui faire comprendre mon énervement, mais elle a continué. J'ai fini par la rejoindre en chantant avec elle puis nous avons passé la matinée à chanter... Cette matinée est bloquée dans mon cerveau, elle n'est pas prête de s'en aller. On a parlé aussi de l'actualité et avons débattu sur les pokémons de la première génération, la seule que je connaisse. Il m'a insulté de mouton quand je lui ai dit que mon pokémon préféré était Salamèche. Il m'a dit qu'il a, je cite, un collection exorbitante de cartes Pokémon. Après avoir parler, je lui ai proposé de manger ensemble au restaurant, il a accepté. Nous avons marché dans les rues de Toulouse avant de trouver le petit restaurant dans laquelle nous avons passé la soirée. Il est déjà vingt-deux heures vingt. En entrant dans le restaurant, il y a trois heures, je me suis promise de payer ce dernier ! Je décide de le faire maintenant, pendant qu'il boit son café. Je n'en ai évidement pas pris, je déteste ça. Il m'a dit que lui aussi à vingt ans il détestait le café mais que depuis quelques années, il en boit lorsqu'il va au restaurant.

«- Bon, je reviens !, dis-je en me levant.
- Tu vas où ?, m'interroge Florian.
- Aux toilettes.
- Avec ton sac ?
- Oui.
- C'est bizarre, mais je te crois pas !, dit Florian en souriant. Je sens que tu veux juste payer !
- Non !, dis-je en prolongeant le mot pour lui faire comprendre que si.
- Regarde moi bien, ça n'arrivera plus !, dit-il en souriant. »

Je me retourne et vais au comptoir. Je paye l'addition. Le serveur qui m'a fait payer et parti chercher je ne sais quoi derrière. Je l'attend. Tout à coup, quelqu'un sort de la pièce où est allé le serveur, j'en déduit que c'est lui et relève la tête.
Non. C'est pas possible. Thomas. Il est là. Que fait-il ici ? Je sens comme une haine naître en moi. Mais pas que. Je sens aussi cette douleur renaître au fond de moi, mais la haine prend le dessus. Il n'a pas changé. Je ne l'ai pas vu depuis le lycée. Il paraît pas étonné de me voir. Il m'ignore. Tant mieux. Je ne veux pas lui parler. Je lui envoie un regard noir. Le serveur revient. Je finis de payer et pars vite du comptoir, chamboulée par la personne que je viens de revoir. Je retrouve Florian. Ma haine disparaît à la vue de son sourire. Puis son sourire s'éteint lorsque je me rassis.

«- Ça va ?, me demande Florian.
- Bah ouais !, dis-je en masquant mon mensonge derrière un sourire. Pourquoi ?
- Je sais pas, tu as l'air bizarre.
- Ah ouais ?
- Ouais. »

Il boit la dernière gorgée de son café.

«- On y va ?, me demande Florian.
- Allons-y !
- Je te ramène.
- Non, je vais marcher, t'en fais pas.
- C'était pas une question.
- D'accord., dis-je en laissant échapper un rire. »

Nous nous levons et sortons du restaurant en passant devant le comptoir où se trouve Thomas. Il me dévisage en voyant que je suis accompagné d'un homme. Il est comme déçu. Cheh. Nous sortons et marchons pendant une dizaine de minutes pour retrouver la voiture de Florian. J'ai remarqué que pendant que l'on se déplace, tant à pied qu'en voiture, nous ne parlons jamais. Je souris et décide de faire part de cette observation à Florian.

Il comble ce vide (Bigflo Et Oli)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant