Chapitre 9

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«- Tant pis si ça ne te plaît pas !, m'exlamais-je. Je vais partir ! »

Je fais mine de prendre mon sac.

«- Non mais je déconne !, dit soudainement Florian.
- Je sais ! C'était une boutade !, dis-je en souriant.
- Un boutade ? D'accord.
- Tu vas pas recommencer ! Laisse mes expressions en paix !
- En paix ! Mmh..., continue Florian.
- Mais c'est pas possible !
- Pas possible...
- Mais ta gueule !
- Ta gueule ? Ah oui, ça je connais !
- Évidemment !, dis-je en explosant de rire, lui aussi. Ah ça les gros mots tu les as !, dis-je en continuant de rire.
- T'inquiètes même pas pour ça !, dis Florian en continuant de rire. »

Nous n'arrivons plus à nous calmer. Dès que l'on se calme, l'un recommence à rire en entraînant l'autre. Nous entamons une boucle sans fin ! C'est le serveur qui nous oblige à nous calmer en arrivant. Je prend un ice tea et lui, un coca.

«- On est des enfants ! Pas d'alcool et tout !, s'exclame Florian.
- J'avoue que c'est une commande d'enfant ! On dirait tu sais les articles qu'on prenait quand on était au collège et qu'on allait au magasin pour faire les grands !
- Mais oui ! Tu faisais ça aussi ?
- Évidement ! On se sentait grand !
- Tellement mais on faisais surtout chier les caissiers !, continue Florian.
- Surtout oui !
- Je me souviens une fois j'étais avec les potes du collège au monop' et un de mes amis qui s'appelait Robin, on était à la caisse et il a trouvé la caissière belle. Il s'est mis au défi tout seul d'avoir son numéro... Je te laisse imaginer le vent qu'il s'est pris !
- Vous aviez quel âge ?
- Douze, treize ans et la caissière devait avoir quoi, vingt-cinq ans !, dit Florian en riant.
- Qui ne tente rien n'a rien hein !, dis-je en riant aussi.
- Sinon, tu viens d'où ?, me demande Florian.
- De Reims, dans le no-
- Nord est, je sais, on a fait un concert là bas il y a deux, trois ans, je dirais.
- Sérieux ? À la Cartonnerie ?
- Ouais, je crois que c'était ça !
- J'adore cette salle !
- Dans mes souvenirs c'était cool ! »

Quand j'y pense, je ne connais pas trop l'histoire de Bigflo et Oli. Je n'écoute que quelques chansons de la personne qui se trouve en face de moi, je ne connais rien de son histoire.

«- D'ailleurs, comment vous avez commencé toi et ton frère ?, demandais-je à Florian.
- Le rapport ?
- Aucun !, dis-je en laissant échapper un petit rire.
- Je me disais ! Tu veux que je t'explique tout ?
- Ouais, de fou !
- Ça va être long !, me préviens Florian.
- Le bar ferme à deux heures je crois, on a tout notre temps !, dis-je en faisant rire Florian.
- Bon, t'es prête ?
- Ouais, vas-y.
- Je prend une gorgée avant ! »

Florian boit une gorgée de son coca avant de prendre une grande inspiration et de partir dans son monologue.

«- Avec Oli', on a toujours baigné dans la musique. Notre mère est fan de variété française et notre père est chanteur de salsa., commence-t-il.
- C'est vrai ?
- Non, je te raconte des mythos !, ironise Florian.
- J'ai le droit d'être étonnée non ?, dis-je en riant.
- Oui t'inquiètes !
- Vas-y continues. »

Je m'accoude sur la table et pose la tête dans mes mains pour l'écouter.

«- On avait une pièce à musique entre guillemets. On écrivait des poèmes, des chansons dès notre plus jeune âge. On s'est mis à rapper à six et neuf ans après avoir entendu J'voulais de Sully Sefil à la radio. On rêvait de faire des zéniths, des albums et tout. On s'est inventé un monde dans cette pièce. On a fait le conservatoire. J'ai fais batterie et piano et Oli' a fait de la trompette. Pendant toute notre enfance et notre adolescence on a rappé partout où on pouvait. On faisait des spectacles à l'école et pleins de petits festivals autour de Toulouse. Et puis bien plus tard. J'avais dix-huit ans et Oli' quinze ans on a fait un rap conterders, je sais pas si tu connais ?
- Non, dis.
- C'est un battle de rap. On a fait ça à Toulouse dans une salle qui s'appelle la Dynamo. Après on a fait les premières parties de Sexion d'Assaut, de IAM et d'Orelsan.
- IAM ?
- Ouais !
- J'aime tellement L'école du micro d'argent.
- Un Classique !, dit Florian en faisant une voix aigu.
- Oui !, dis-je en riant.
- Et puis après on a signé chez Universal en 2013, si je me trompe pas. Un an après on a sorti notre premier EP qui s'appelle Le Trac.
- C'est quoi exactement un EP, j'ai jamais compris ce que c'était.
- C'est genre un mini album. Et puis on a rencontrer Kyan Khojandi et il a tourné pour notre premier clip. C'était pour Monsieur Tout Le Monde.
- Kyan Khojandi qui est rémois ! Comme moi !, m'exlamais-je.
- C'est vrai !, dit Florian en souriant. On a publié le clip de Gangsta qui avait bien marché à l'époque aussi. Après on a sorti notre premier album La Cour Des Grands et pas La Vraie Vie !, dit Florian en souriant.
- Ça arrive à tout le monde de se tromper...!
- Celle ci est difficilement pardonnable !, dit Florian en me faisant rire. On a fait disque d'or j'avais vingt-deux ans et Oli' avait euh... dix neuf ans.
- Wow..., dis-je admirative.
- Quoi ?
- Vous étiez jeune !, cette remarque fait sourire Florian.
- Après on a fait deux tournées dans des salles un peu plus grandes à chaque fois et on a fait des gros festivals aussi ! C'était incroyable. Après avoir fait le tour de la France pendant deux ans on a sorti La Vraie Vie le vingt-trois juin 2017. On a tout donné dans cet album. On a passé des heures et des heures en studio à travailler sans arrêt. Il y a eu l'explosion de Dommage qu'on a fait avec Stromae.
- Vous l'avez fait avec Stromae ?
- Ouais !, dit Florian fier.
- Je savais pas !
- C'était un truc de malade de travailler avec lui, on est fan de lui depuis longtemps.
- Je comprend ! Qu'est-ce que j'ai saigné Racine Carré !, dis-je en souriant.
- On a gagné une victoire de la musique. On a chanté Dommage avec une chorale de soixante personnes, c'était incroyable. On a gagné des NMA aussi. Le vingt-trois novembre 2018 on a sorti La Vie De Rêve qui est une suite direct à La Vraie Vie. On a fait une première semaine folle. On vendu 44.000 albums la première semaine...  C'était beaucoup plus que La Vraie Vie. On a fait disque de platine en moins d'un mois. De là on a fait un festival à La Réunion, je me souviens. Et puis on a fait deux putains de stades ici ! 60.000 personnes... Le vingt-quatre et vingt-cinq mai... C'était un de mon plus grand rêvs. Je m'en souviendrai toute ma vie, j'ai encore du mal à réaliser. Et le vingt-six octobre dernier, après les stadiums on a remplit la Défense Aréna à Paris. 40.000 personnes. Je réalise pas non plus. Après ça, on a refait des zéniths et puis voilà. J'ai réalisé mon plus grand rêve quoi. On va sortir le doc' sur Netflix cette semaine et on va partir en pause. »

Je le regarde attentivement. Il a des étoiles plein les yeux. Il est passionné. Tellement que chaques mots qui sort de sa bouche est plus intéressant que tout au monde. Son parcours, qu'il a fait avec son frère est juste fou. Passé de petits festivals aux stadiums de Toulouse...

«- Je t'ai passé la marque de vêtement, le festival et tout, mais voilà., continue Florian avant de prendre une gorgée de sa boisson.
- Raconte.
- Quoi ?
- La marque, le festival...
- Vraiment ?, me demande Florian.
- Oui.
- On a fait une marque de vêtement qui s'appelle Visionnaire parce que nos fans se sont appelés comme ca.
- Pourquoi visionnaire ?, demandais-je à Florian.
- C'est Oli' qui avait sorti une phrase dans le premier album qui disait "On vient du futur donc ils sont tous visionnaire" en parlant des fans.
- D'accord., dis-je toujours aussi attentive à ce que me raconte Florian.
- On a démarrer ça en 2017, je crois. Au début on était trois et maintenant il y a toute une équipe. Et puis on a fait une collab' avec Celio ouais, ouais !, se vante Florian dans un ton qui le fait rire. Qu'est-ce qu'on a fait aussi ? Euh, on va lancer notre festival à Toulouse qui s'appelle Rose Festival. Il se passera le trois et quatre septembre prochain à Mondonville, à vingt minutes d'ici. Je pense pas qu'on sera sur scène mais ça va être cool ! Et pour finir, on vient de lancer notre label au sain d'Universal. On l'a appelé La Bonne Étoile. On a déjà signé un artiste. Il s'appelle L Au Carré, il est incroyable, donc voilà on le produit et c'est archi cool. Maintenant qu'on a réussi, on va se mettre à aider les petits artistes à réussir.
- C'est incroyable... Bravo !
- Merci., dit Florian en lâchant un petit rire.
- Non mais vraiment c'est fou... Tout ça grâce à l'amour fraternel que vous avez. On est plus fort à plusieurs, ça prend vraiment sens. Je, wow...
- J'aurais rien fait sans lui !  On se complète, on est rien l'un sans l'autre.
- C'est beau., dis-je à Florian.
- Tu as des frères et sœurs ?
- Ouais, un demi-frère mais on a beaucoup d'écart. Il a trente-six ans, on a pas vraiment grandi ensemble. J'ai plus trop de contact avec lui...
- Je suis désolé.
- Ne le sois pas !, m'exlamais-je. Il s'appelle Sören si tu veux savoir.
- Ils ont fumé quoi vos parents !, dit Florian en rigolant. Esmée et Sören !
- C'est ma mère, elle était suédoise donc elle tenait à ce qu'on ai des prénoms suédois., dis-je en souriant.
- Ça s'explique !, dis Florian en souriant.
- Je peux te poser une question ?
- Oui ?
- Pourquoi -
- Stop ! Tu viens d'en poser une !, s'exclame Florian en riant pendant que je souffle.
- Mais !, dis-je exaspérée avec de le rejoindre dans ses rires.
- Désolé ! Vas-y !, dit Florian en calmant son rire.
- Pourquoi vous faites une pause ?, lui demandai-je.
- Pour prendre du recul, pour qu'on se repose un peu, qu'on lève le pied. Et surtout pour qu'on repasse du temps au studio comme on faisait avant, sans forcément de but juste pour le kiffe. Fin' si, on a un but, un album mais tu m'as compris ! On fait ça aussi pour se retrouver entre frère. On a pour projet de partir au Mexique tous les deux pour profiter sans qu'on ait de concerts ou autre.
- Je comprend, enfin j'imagine, je sais pas ce que ça fait tout ça !, dis-je en souriant.
- C'est bon, ça y est maintenant que tu m'admires, on passe à autre choses ?, dis Florian sous un ton bourgeois.
- Mais quel mégalo !
- T'avais quand même l'air d'être admirative !
- Évidemment que je le suis mais abuse pas ! Je suis pas Emma Watson, comme tu l'as dit, donc évidement que je suis admirative !
- Tu te souviens que je t'ai dit ça ?, me demande Florian étonné.
- Oui !, dis-je en riant. »

Il est un peu gêné que je me souvienne de ça. Mais ce qui me fait plaisir, c'est qu'il se souvienne qu'il m'ait dit ça. Cela veut dire qu'il se souvient un minimum de ce que l'on s'est dit cette soirée et qu'il n'a pas tout oublié. Je suis bien. Je suis souriante. Je suis bien accompagné. Vraiment.

J'ai vraiment tenu à "retracer" rapidement la carrière de Bigflo et Oli, que je trouve vraiment inspirante

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J'ai vraiment tenu à "retracer" rapidement la carrière de Bigflo et Oli, que je trouve vraiment inspirante. J'espère ne pas avoir dit trop de bêtises... N'hésitez pas à me reprendre ! En espérant que ce chapitre vous ait plu.

Prenez soin de vous.

Héloïse ✨

Il comble ce vide (Bigflo Et Oli)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant