Chapitre 58

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Je sens Florian me caresser le bras du bout de ses doigts. C'est souriante que je me retourne avant d'ouvrir les yeux. Je devine son regard tendre grâce au peu de lumière qui passe à travers mes stores.

«- Quel heure il est ?, demandais-je.
- Bonjour, et laisse moi regarder sur ma magnifique Rolex., me dit Florian en regardant sur sa montre. Neuf heures trente. 
- Oh, ça va, il est tôt encore., dis-je en me collant à lui. »

Il m'entoure de ses bras. Sa respiration calme me berce, je sens que je me rendors.

J'ouvre les yeux, la lumière paraît bien plus forte qu'avant que nous nous rendormions. Je me lève doucement, pour éviter de réveiller Florian, ce que j'échoue étant donné qu'il me retient. Je me calle à nouveau dans ses bras, il regarde sa montre.

«- Oh putain !
- Quoi ?
- Il est midi dix !
- Je me doutais que ça allait se passer comme ça., dis-je en riant. »

Nous descendons de la voiture de mon père sur la place de mon village d'enfance. Cela fait bizarre de revenir ici, j'observe attentivement tout ce qui m'entoure. Le goudron de la place a été refait, il était vraiment usagé lorsque mon père et moi sommes partis. L'arrêt de bus a également subit un coup de neuf. Cependant, le drapeau français sur la mairie lui n'a pas eu le droit au même sort, il est totalement décoloré. L'église n'a pas bougé d'un poil et les pigeons tournent toujours autour. La poste n'a plus l'air d'être la poste, étant donné que le panneau n'y est plus et que la boîte au lettre jaune a été remplacée par une boîte aux lettres verte de particulier. Le monument aux morts trône toujours au milieu de la place et l'entrée du parc de jeu est toujours la même. La bibliothèque paraît fermée, comme quatre-vingt dix pour cent du temps avant que je ne quitte ce village. J'aperçois un groupe de jeunes assis sur les marches de la mairie, au vue de leurs regards, je suis prête à parier qu'ils ont reconnu Florian. En parlant de lui, il passe son bras autour de mon épaule.

«- Tu m'emmènes où ?, me demande Florian.
- Petite ballade dans les champs ?
- Avec plaisir !
- Euh... Excusez-moi, Bigflo ?, dit une voix derrière faisant séparer Florian de moi en une fraction de seconde.
- Oui ?, répond Florian en souriant à la jeune fille.
- Oh, wow... On peut prendre une photo, avec mes potes là bas ?, demande-t-elle en désignant le groupe de jeunes que j'avais remarqué.
- Bien sûr. »

Ils se dirigent tous les deux vers le groupe, je décide de rester là où je suis pour l'attendre. Je les vois prendre une photo collective et discuter un peu en riant. Il revient vers moi, souriant. Il me raconte brièvement les blagues qu'ils se sont faites et je le fait naviguer dans les rues de mon village pour l'amener dans les champs, de betteraves notamment.

Main dans la main, nous marchons dans les chemins de terre secs. Je me sens bien et regarde le paysage. Paysage qui m'a manqué. Nous pouvons apercevoir le Montagne de Reims au loin et les quelques villages de la vallée de la Suippe que nous surplombons. Une légère musique accompagne les chants des oiseaux. Florian a insisté pour ramener l'enceinte, il faut bien qu'elle serve.

«- J'en peux plus de ma playlist, faut que je la refasse !, s'exclame Florian. Mets la tienne ! »

Je lui souris, heureuse de pouvoir mettre mes sons. Sans lâcher la main de Florian, je connecte mon téléphone à l'enceinte et choisis un son. La maladie d'amour de Michel Sardou prend la place du son de Drake. Prenant une grande inspiration, je souris, me sentant bien. Florian se met à me caresser le dos de ma main à l'aide de son pouce, mouvement qui créer cette sensation à laquelle je n'arrive pas à m'habituer. Cette sensation si agréable. D'un coup, Florian se met à tousser.

«- Ça va ?, lui dis-je inquiète.
- Ouais, je suis tombé malade., me dit Florian.
- Hein ?, lui dis-je en fronçant les sourcils.
- Ouais, j'ai la maladie d'amour. »

Il comble ce vide (Bigflo Et Oli)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant