Chapitre 40

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Olivio vient de quitter la voiture pour rejoindre son appartement. Florian souffle un bon coup.

«- Tu étais gêné !, dis-je.
- Oui putain ! La gène ultime ! C'était horrible !, s'exclame-t-il. »

C'était si horrible que ça ? Il a honte de moi ? Je sens comme un coup violent sur mon cœur. Un coup de poing ou de poignard. Je ne sais pas.

«- Ça va ?, me demande Florian.
- Ouais., dis-je doucement.
- Ouais c'est ça ! Prend moi pour un con !, s'exclame Florian en souriant.
- Tu as honte de moi, qu'est-ce que ça peut bien te faire., dis-je en chuchotant pour ne pas qu'il m'entende.
- Quoi ?!, s'exclame Florian. J'ai pas honte de toi ! »

Je ne répond pas. Bien sûr que si, tu as dit juste avant que c'était horrible que ton frère sache que nous nous sommes embrassés. Tu as donc honte de moi. Les coups de poignard dans mon cœur en deviennent douloureux. Je continue de regarder le paysage, différemment. Avec une touche de tristesse. Je n'aurais pas pensé que cela me rendrait si triste.

«- Tu dors à la maison ?, me demande Florian juste avant le carrefour qui va déterminer si nous allons chez moi ou chez lui. »

Ma conscience me dit que non, il vaudrait mieux que je rentre chez moi. Mon cœur, lui, me crie d'accepter.

«- Oui., dis-je doucement sans forcément réfléchir plus. »

Les cries de mon cœur ont été plus forts. Je le vois sourire dans le rétro-viseur. Je sens une sensation spéciale et nouvelle en moi. Une sensation agréable. Je sens ensuite mes joues s'empourprer.

Florian et moi nous asseyons dans le canapé. Il me regarde, souriant. Je peux m'empêcher de lui sourire aussi, bien que je sais que je lui fait honte, et ça fait mal.

«- Merci pour cette soirée., me dit Florian.
- Merci à vous d'être venus !, m'exlamais-je.
- Non, mais merci de m'avoir permis de rencontrer ces enfants, de m'avoir fait passer une bonne soirée.  »

Je lui sourit avant de plonger mon regard sur le sol, repensant à tout à l'heure.

«- Tu me fais pas honte, Esmée. Je sens que tu es restée bloquée sur ça., me dit calmement Florian.
- C'était pourtant horrible qu'il sache que nous nous sommes embrassés.
- Mais non ! Esmée ! Pas du tout ! C'est juste gênant de fou parce que c'est mon frère ! On ne parle jamais de fille avec Oli ! Et moi, à sa place, j'aurais été gêné aussi ! »

Je retourne mes yeux vers lui. Son regard est sincère.

«- C'est vrai ?, dis-je doucement.
- Mais bien sûr ! Tu me fais pas honte ! »

Je pose ma tête contre son épaule, signe que je ne lui en veut pas. J'ai envie de le croire. Il m'entoure des ses bras, me rassurant. Son odeur mélangée à son parfum parvient à mes narines, je frissonne. Il pose sa tête contre le mienne. J'entoure son torse avec mon bras et le serre fort. Je ferme les yeux, profitant de cet instant que je ne veux pas briser.

«- Il savait déjà qu'il se passait quelque chose., me chuchote Florian. Je pense que le fait qu'il sache qu'on s'est embrassé l'a rendu gêné, comme moi. Mais c'est pas de ta faute. »

Je ne dis rien et continue de profiter de cet instant.

«- Tu veux continuer The Last Of Us ?, me demande Florian. »

Je me relève subitement en souriant.

«- Si c'est demandé si gentiment., dis-je en souriant.
- Ah ouais, ça préfère jouer qu'être avec moi !, s'exclame Florian.
- Jouer avec toi, meilleur compromis !, dis-je en riant.
- Vingt euros l'heure. »

Il comble ce vide (Bigflo Et Oli)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant