Chapitre 18

670 26 27
                                    

Il est trois heures du matin. Je viens de me réveiller en sursaut après le même cauchemar. Je sens une pression sur mes poumons signe d'une crise d'angoisse. Je me souviens de la promesse que j'ai faite à Florian. J'attrape mon téléphone et l'appelle.

«- Allô ?, dit Florian à l'autre bout du fil.
- J'ai refais le même cauchemar., lui dis-je.
- Tu as fais une crise ?, me dit-il avec une voix inquiète.
- Non, mais je sens qu'elle peut arriver à tout moment.
- J'active la caméra., me dit Florian. »

Je vois son visage. Je souris automatiquement. Il n'a pas sa casquette et est torse nu. Il est affalé sur son lit.

«- J'en peut plus Florian. Je suis fatiguée., lui dis-je.
- Je sais, je sais. Pose ton téléphone à côté du lit et allonge toi. »

Je m'exécute. Je bloque mon téléphone à l'aide de mon deuxième coussin et m'allonge en regardant mon écran. Florian a fait de même.

«- Et on fait quoi maintenant ?, dis-je en laissant échapper un léger rire.
- Tu vas dormir, moi aussi mais on laisse l'appelle comme ça, si une crise vient, tu me réveilles.
- D'accord. Bonne nuit Florian. Désolée de t'avoir réveiller.
- Arrête de t'excuser pour chaque truc que tu fais ! Bonne nuit Esmée. »

Je le regarde quelques instants puis ferme les yeux et m'endors l'esprit tranquille.

J'ouvre doucement les yeux. Je suis dos à mon téléphone. Je me retourne. Il dort encore. Il a un visage détendu et serein. Je l'observe quelques instants. Je me bloque soudain sur ses lèvres. Mon cœur s'accélère et des papillons naissent au creux de mon estomac. L'envie de l'embrasser refait surface. Je me mordille la lèvre inférieure, inconsciemment. Je me lève et prend le téléphone dans la main. Je le pose sur mon plan de travail et coupe mon son pour ne pas le réveiller. Je sors de la brioche et de la pâte à tartiner. Je déjeune en le regardant. Je pense au fait que je n'ai pas fait de crise d'angoisse cette nuit. Ça fait si longtemps que ça n'était pas arrivé.

Je suis en train de travailler, toujours le téléphone en face de moi.

«- Salut., dit une voix que je reconnais, celle de Florian. »

Je souris. Je relève la tête de ma feuille et remet mon son.

«- Salut., dis-je souriante.
- Tu n'as pas fait de crise !, dit Florian en souriant à pleine dents.
- Oui, c'est inimaginable !, dis-je en rigolant.
- Inimaginable ? Encore un mot pas utiliser !
- Tu vas pas recommencer !
- Moi ? Pas du tout !, dit-il d'une voix aigu. »

Je viens de raccrocher avec Florian. Nous avons passé deux heures à parler. Il est un peu plus de midi, je n'ai pas faim. C'est pas grave, je prendrais un goûter. Je décide d'appeler mon père.

«- Oui ?, dit mon père à l'autre bout de la France.
- Salut, c'est Esmée., dis-je en souriant.
- Ma chérie ! Ça va ?
- Oui et toi ?
- Bah oui, tu sais c'est les vacances alors je suis content ! Tu viens me voir cette année avec Gabrielle à la Toussaint ?
- Oui, je t'appelais pour ça ! Gabrielle va passer la Toussaint avec sa famille donc elle pourra pas venir, donc je viendrai seule je pense.
- Tu es sûre ? Je te connais Esmée, tu vas pas supporter d'être seule à Reims seulement avec moi. Ramène quelqu'un d'autre avec toi ! »

Il a raison. Reims me rappelle trop de souvenirs qui sont douloureux. Et être seule avec mon père n'arangerait pas cela. C'est pour ça que j'y vais avec Gabrielle en temps normal mais elle part rejoindre sa famille à Bordeaux pour son grand-père. Je pourrais peut être proposer à Florian, il m'a dit qu'il n'avait rien de prévu.

«- Je vais proposer à un ami alors.
- Je le connais ?, me demande mon père qui adore rencontrer mes amis.
- Non, il s'appelle Florian si tu veux tout savoir !, dis-je en riant.
- Et bien ramène le ! Tu penses débarquer quand ?
- Je pensais prendre mes billets aujourd'hui pour arriver mercredi dans la soirée, faut que je vois avec Florian.
- Tiens moi au courant !
- T'en fais pas !
- Bon, alors la vie toulousaine ? »

Il comble ce vide (Bigflo Et Oli)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant