Chapitre 33

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Mon alarme sonne. J'entends un petit «putain» de Florian avant qu'il se retourne. Je coupe mon réveil et m'assis en tailleur sur le lit. Je prend ma tête dans les mains. Je n'ai pas envie d'y aller, commencer à sept heures devrait être interdit. Je sens Florian s'asseoir de la même manière que moi en allumant la lumière. Je grimace.

«- Préviens quand tu allumes !, dis-je en riant.
- Désolé., me dit Florian d'une voix enrouée en riant légèrement. »

Il se rallonge. Je souris. Il n'est pas du matin. Il éteint la lumière et se tourne à nouveau sur le côté. Je me lève.

«- Reste., me dit Florian.
- Je dois me préparer ! J'ai un cours à sept heures monsieur !
- Il fait chier ton cours.
- Je te le fais pas dire. »

Je sors en attrapant mes vêtements et vais dans la salle de bain. J'enfile mes vêtements et replis le t-shirt de Florian sur sa corbeille à linge sale, comme les deux précédentes fois où j'ai dormi ici. Je descend ensuite en bas. J'ouvre les volets. Je vais me dirige derrière le comptoir de la cuisine et prend du pain et du Nutella. Du Nutella... Ce n'est pas bon pour la nature... Je suis pas fière d'en manger mais il n'a que ça.

Il est sept heures moins vingt, je vais partir le temps de repasser chez moi et d'arriver à l'école. Je monte dans la chambre pour dire au revoir à Florian. J'ouvre doucement la porte et je le trouve assis sur son lit, prêt à pianoter sur son iPhone. Il me regarde.

«- Je vais y aller., dis-je.
- Non, je vais t'emmener !, proteste Florian. Faut qu'on repasse chez toi ?
- Euh, ouais., dis-je en souriant.
- Alors go ! »

Il vient de se garer devant l'école. Je le regarde, lui aussi.

«- Et voilà !, me dit Florian.
- Faut vraiment que je pense à passer le permis !, dis-je en souriant.
- Je répète ça à mon frère depuis ses dix-huit ans...
- Dix-huit, dix-neuf, vingt, vingt et un, vingt-deux, vingt-trois, vingt-quatre., dis-je en comptant sur mes doigts. Depuis six ans !
- Tu fais de l'économie et t'es pas foutue de compter six !
- Chacun ses problèmes !, dis-je en riant. Bon.
- Ouais.
- On est toujours gêné quand on doit se quitter !
- C'est vrai ! Je peux te retenir juste trente secondes., me demande Florian en sortant ses yeux doux
- Pas une de plus ! »

Il me regarde intensément. Il attrape doucement mon visage entre ses mains. Je pose ma main droite contre sa joue. Il plaque doucement ses lèvres contre les miennes. Je frissonne. Des papillons dansent au creux de mon ventre. Il intensifie le baiser en déplaçant doucement ses mains dans mes cheveux. Nos langues se rencontrent finalement. Nous nous séparons doucement. Il me sourit. J'ai chaud. Je lui sourit.

«- Bonne journée Monsieur Ordoñez., dis-je en souriant.
- Bonne journée Mademoiselle Lombard., me répond Florian en souriant aussi. »

Je sors de la voiture encore déboussolée. Ce baiser... J'ai encore le cœur qui bat rapidement. J'ai dû mal à me rendre compte... J'ai chaud, en ce mercredi six janvier 2021. Gabrielle se dirige vers moi, souriante.

«- C'était Flo ?, me demande Gabrielle toute enjouée.
- Ouais..., dis-je en souriant.
- Tu es au courant que tu es toute rouge ?
- Non., dis-je en riant.
- Il s'est passé quoi ?
- Tu veux que je te raconte ?
- Non, du tout., dit-elle ironiquement.
- Bon, je suis sortie dehors au bord de la Garonne hier après t'avoir appelé parce que j'étais perdue. 
- Je comprend et ?
- Il y était.
- Où ça ? À la Garonne ?
- Ouais., dis-je en souriant.
- Digne d'un film !
- Et on s'est dit qu'il fallait qu'on parle.
- Logique et ?
- Vu que j'avais froid et qu'on était à deux pas de chez lui, on est allé chez lui et on a parlé.
- Donc ? Vous êtes ensemble ?, dit Gabrielle le sourire aux lèvres.
- Non, on s'est qu'on allait vivre notre vie comme on l'entendait.
- Mais alors ?
- Il y a pas vraiment de titre sur notre relation, on agit comme on l'entend. C'est pas simple pour moi tu sais.
- Oui, je sais. Mais j'ai l'impression qu'avec lui tu n'as pas peur., m'explique Gabrielle en posant une main sur mon épaule.
- Moi aussi, mais faut pas pousser mémé dans les orties !
- Vous vous êtes embrassés en vous quittant.
- Comment tu sais ?
- T'étais toute rouge je te rappelle. »

Il comble ce vide (Bigflo Et Oli)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant