Il comble ce vide (Bigflo Et Oli)

Chapitre 25

Qu'est-ce qu'il fait là putain !?

Je suis assise sur le lit de Florian depuis quelques instants. Je subit la douleur intense qui s'est installée dans ma poitrine. Je sens ma gorge se nouer. Je revois tout, je ressens tout. Je revois son visage, comme heureux d'avoir réussi à me faire souffrir. Je ressens ses mains sales, se balader sur mon corps. Je réentend ses gémissements. Je ressens son corps, à l'intérieur du mien. Je sens tout à coup une pression naître sur mes poumons à cette dernière pensée. Tout à coup la porte s'ouvre. Je lève la tête. Marion et Gabrielle. Elles courent vite s'asseoir de chacun de mes côtes. Gabrielle passe sa main dans mon dos comme pour me rassurer.

«- Qu'est-ce qu'il se passe ma chérie ?, me demande Marion.
- Pas cette question., intervient Gabrielle. »

Elle sait très bien ce qu'il se passe, elle. Marion ne peut pas savoir. Je ne dit rien, je commence à légèrement suffoquer.

«- Ok, Esmée, tout va bien ok ?, dit Gabrielle avec une voix qui se veut rassurante. »

Je n'arrive pas à la croire. Non. Ça va pas. Je suis dans le même putain d'appartement que mon violeur ! Et maintenant que j'y repense, je suis sûre de ne pas être la seule victime ! Fanny et son air éteint... Je suis sûre qu'il abuse aussi d'elle. Un vrai porc ! Ma crise commence à s'intensifier. Je suffoque. La pression sur mes poumons devient insoutenable. Ma gorge est nouée. Je sais plus quoi faire. Je ferme les yeux. Je me laisse aller. J'entends la porte s'ouvrir, je n'ouvre pas les yeux par peur de le voir. Je sens les filles se lever. Non ! Me laisser pas ! J'ai besoin de vous !

«- Ne lui demande pas ce qu'il se passe., dit Gabrielle. »

Je sens quelqu'un s'assoir à mes côtés. J'ai peur. Peur que ce soit ça lui. Je n'ose pas ouvrir les yeux. Je suffoque. Je n'en peux plus. Je sens un bras m'entourer. Je sursaute. Je me décale sur le côté pour m'éloigner de la personne. Ce contact me rappelle à nouveaux ses mains rôder sur mon corps. Je commence à trembler.

«- Esmée, c'est moi... »

Florian. J'ouvre mes yeux. Il est là. Je me jette dans ses bras. Son regard est inquiet. Je niche ma tête contre son torse et essaie de sentir son odeur. Je n'arrive plus à prendre d'oxygène. Florian me prend par les épaules et me relève. Il me regarde, inquiet.

«- Écoute ma respiration. »

Je suis ces indications. Je pose mes oreilles contre sa cage thoracique et essaie de le suivre. J'ai beaucoup de mal. Il me caresse doucement les cheveux.

«- Ça va aller Esmée. Je suis là, ça va. Aller princesse. »

Princesse. Je n'arrive pas à me rendre compte. Je commence à me calmer. C'est toujours dur de respirer. Je n'arrive pas à parler tellement ma gorge est nouée, pourtant, j'aimerais crier. Crier toute ma douleur, une bonne fois pour toute. J'aimerais aller voir Fanny, la rassurer et la séparer de ce monstre. Mais je ne peux pas.

Ma respiration est revenue à la normal. Je suis blottie dans les bras de Florian. Nous nous sommes allongés. Il me caresse délicatement le crâne pour me rassurer. Mes yeux sont toujours fermer et ma tête est nichée contre son torse. J'écoute sa respiration, calme et apaisante.

«- Il est là Florian., dis-je d'une voix cassée, détruite.
- Qui est là ?, me dit doucement Florian.
- C'est lui.
- Le Thomas ?
- Oui.
- Je... Euh..., dit Florian sûrement sans savoir comment réagir.
- Ne dis rien. Ramène moi Fanny s'il te plaît. Je veux être sûre qu'elle aille bien. »

Il se lève et quitte la chambre. Je m'assois sur le bord du lit. Je met ma tête dans les mains. Putain. Je regarde la porte. Je suis de nouveau briser. Mais là, ma priorité, c'est de savoir que Fanny va bien, que elle n'est pas brisée. Si elle l'est, je risque de péter un câble et de régler une fois pour toute mes comptes avec ce monstre vivant. Qu'il me fasse mal, à moi, à la limite je m'en fiche. Mais qu'il foute la vie d'une autre femme en l'air, là je ne m'en fiche pas ! Que je souffre de cette douleur insoutenable, c'est pas grave mais qu'une autre femme ait a la subir, je ne peux pas accepter. La porte s'ouvre sur Florian suivit de Fanny. Je lui sourit. Elle s'assoit à ma gauche pendant que Florian s'assit à ma droite.