Chapitre 70

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«- Ça suit la même continuité que les covers de toutes manières.
- Oui, c'est ça. Sauf que les covers, on n'a pas été dépassé.
- C'est vrai que là, c'est inattendu.
- Je n'aurais jamais parier à ce que ce soit déjà en radio ! J'avais confiance au projet, mais de là à ce que ça aille aussi vite... Je pensais qu'il aurait fallu attendre la sortie d'un album.
- C'est vrai que vu comme ça. Tu n'as pas fait de promo en plus ?
- Non, aucune. Seulement les stories ecetera..., dis-je.
- Après, oui, il y a pas mal d'artistes déjà connu qui ont partagé ! Ça lui a donné pas mal de visibilité.
- Vous avez vu l'ampleur que ça a pris en trois semaines ? Que trois semaines !
- Non, c'est vrai que c'est énorme.
- Elle passe en moyenne six fois par jour sur NRJ, c'est énorme les gars !
- Et les streams ! C'est le plus impressionnant ! On est pas si loin du single d'or mine de rien.
- Qué qu'on fait ? »

Nous rions tous face à l'acclamation de Quentin, l'agent qui s'occupe maintenant de moi.

«- Festival non ?
- Honnêtement, je pense pas que ce soit la meilleure solution., dis-je. J'ai pas envie de faire des festivals avec seulement un son. J'ai fait Out Of Time, qui dure trois minutes, et après ?
- Et bien, tes covers.
- Trop chiant, faut les autorisations et tout. Impossible de tout avoir.
- Pas de festivals du coup ?
- Non, elle a raison je pense. »

Je souris, satisfaite que mon avis soit pris en compte.

«- Vous savez quoi ?, dis-je à nouveau. Je vais me concentrer à fond sur un album, comme je le fait depuis trois semaines tout l'été.
- Ouais, ça peut se tenter. Le mieux, ce serait de le sortir avant la fin de l'été.
- Avant la fin de l'été ?, m'exlamais-je. Impossible !
- J'ai dit la fin de l'été ?
- Oui !, ris-je.
- La fin de l'année pardon !
- Oh...!, soufflais-je. C'est moins impossible ! »

Je sors des locaux. J'ai assisté à une réunion, pour planifier la suite. Maintenant que Out Of Time est sorti, qu'allons nous faire ? Nous avons répondu à cette question, avec mon équipe qui s'est étoffée. Que des mecs, hors Sophie et moi. Bref, arrêtons de parler boulot. Sous ce ciel dégagé, je me dirige chez un fleuriste. Florian est rentré tout à l'heure, il m'a dit qu'ils étaient atterits à dix-sept heures et des brouettes. Il est un peu plus de dix-huit heures, j'attendais impatiemment que ma réunion se finisse pour pouvoir aller le voir. Depuis que nous nous sommes réconciliés, nous nous parlons perpétuellement par message et nous nous appelons pratiquement tous les jours. J'entre dans chez le fleuriste, et décide d'acheter un mini cactus, dont le pot tient facilement dans une main. En espérant qu'il ne finisse pas comme Cacté...! À côté se situe une boulangerie, je ne résiste pas d'entrer dedans. J'achète deux Paris-Brest. Puis, le cœur battant d'excitation et bien chargée, je me dirige vers l'appartement de Florian. Bien qu'heureuse et impatiente d'enfin le revoir après tout ça, je ne peux m'empêcher d'appréhender. C'est sûrement naturel. Mon cœur manque un battement lorsque je me retrouve devant la porte. Je me retrouve coincée, mes deux mains sont prises... L'une par le cactus et l'autre par les pâtisseries. Calant tant bien que mal et maladroitement la boîte entre mes bras, je sonne à l'interphone. Deux sonneries se font entendre... Puis...

«- Oui ? »

Un sourire ne peux s'empêcher de naître sur mon visage. Mon cœur palpite d'excitation.  Mon ventre ne peut s'abstenir de se tordre à la pensée qu'il n'est pas loin.

«- C'est Esmée. »

J'entends un léger blocage dans sa voix, qui me fait sourire, puis la porte s'ouvre. J'entre dans le hall. Sans réfléchir, je me dirige vers les escaliers, et les monte. Puis, arrivée au bon étage, je vais vers la porte du fond. En avançant, la porte que je fixe s'ouvre. Je devine sa silhouette grâce au contre-jour. Plus je m'approche, plus je vois son sourire et son visage se dessiner. Ce moment, censé être rapide me paraît si lent. Arrivée devant lui, bizarrement, nous ne sautons pas dans les bras l'un de l'autre. Nous nous regardons, niaisement et bêtement, on ne va pas se le cacher. Je me mords la lèvre, tant je suis heureuse. À ce moment précis, mon ressenti est inexplicable. Ça y est, après tout ça, il est enfin là. Puis, Florian lâche un léger rire. Il m'ouvre ses bras et me dit :

Il comble ce vide (Bigflo Et Oli)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant