Chapitre 56

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Je descend du TGV derrière Florian. Regardant ma montre, je découvre qu'il est déjà onze heures trente. Le train était évidemment en retard, et nous avons quand même failli le louper. Une trentaine de jeunes est arrivée comme une bombe. Nous avons clairement été entouré, et nous ignorons comment ces jeunes ont su qu'il était là, à la gare de l'Est entant donné que ni lui ni moi n'avons communiqué sur nos réseaux que nous y étions. Car, évidemment que ces gens n'avaient pas de train et étaient venus uniquement pour voir Florian. Ça l'a agacé, il a donc pris le temps que leur expliquer que ce qu'ils faisaient était limite dans le sens où il faut respecter sa vie privée. Les jeunes ont eu l'air d'avoir compris, je dis les jeunes car ils avaient tous entre dix et quinze ans. Le temps que Florian leurs explique tout ça et qu'il fasse une photo avec tout le monde, nous sommes rentrés in extremis dans le wagon. Nous sortons de la gare de Reims, je souris en voyant face à nous le square Colbert, et les promenades de chaque côté de ce parc circulaire. J'attends notre bus en regardant Florian discuter de rap avec un jeune homme qui l'a reconnu. Le bus que nous souhaitons arrive, nous entrons. C'est une vingtaine de minutes plus tard que nous descendons du bus. Nous marchons quelques instants puis nous arrivons devant l'immeuble de mon père. Nous entrons dans l'appartement. Revoir ce canapé au milieu de la pièce, cette télé sur ce meuble en bois foncé que mon père avait récupéré dans une brocante, cette table à manger immense qui prend beaucoup trop de place, la porte amenant à la cuisine et toutes ces fioritures sur les murs me font sourire. Florian pose sa valise près de la porte et s'avance vers la table. Il pose sa main dessus et se retourne vers moi, qui n'ai pas bougé, en souriant de toutes ses dents. Sourire si communicatif que je souris sans raison avec lui.

«- Qu'est-ce qu'on a couru autour de cette table !, rit-il.
- Oui, c'est vrai., dis-je en souriant, en m'approchant et en laissant ma valise près de la sienne. »

Je pose ma main sur la table et regarde ce qu'il y a dessus. Quelques enveloppes ouvertes, un pot d'orchidées roses et un plat de gratin. Florian s'approche de moi et penche son visage vers mon oreille.

«- C'est après cette course-poursuite que je me suis rendu vraiment compte et que j'ai accepté que je ressentais plus que de l'amitié pour toi., me chuchote Florian. »

Je lui souris et attrape son visage entre mes mains. J'approche son visage du mien pendant qu'il pose ses mains sur ma taille. Nous entendons soudainement la porte s'ouvrir. Nous nous séparons à la hâte. Mon père apparaît dans l'encadrement de la porte.

«- Bonjour les jeunes !, s'exclame-t-il. Viens-là ma fille. »

Je souris et le prend dans mes bras. Florian lui serre la main en souriant.

«- Comment vous allez ?
- Bien et toi papa ?
- Ça va ! J'ai une heure et je retourne au boulot mais avant ! On s'assoit sur cette table. »

Je l'interroge du regard.

«- Asseyez vous. »

Nous ne posons pas plus de questions et nous asseyons. Mon père s'assit en face de Florian en lui souriant.

«- Comment va mon gendre ?, lui demande-t-il en souriant. »

Je regarde Florian. Il devient blanc, dans les deux sens du terme. Je me retiens de rire.

«- Ah... Euh... Oui, bien et... toi ?, dit-il la voix affolée. »

C'est trop pour moi, j'explose de rire. Les deux hommes se retournent vers moi. Je me calme.

«- Désolée., dis-je en souriant. Continuez que je savoure. »

Je reçois un léger coup de pied discret sous la table voulant dire "Ta gueule, je dois faire bonne impression !".

Il comble ce vide (Bigflo Et Oli)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant